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Je suis dépressif aujourd’hui

Je suis énervé cette nuit. Je regarde frénétiquement les infos. Quoi de neuf dans le monde ? Une troisième guerre mondiale ? Je n’arrive pas à me calmer. Hier soir, en fin d’après-midi, j’avais le moral dans les chaussettes. Je n’en avais plus rien à faire de rien.

Je devais aller à l’association de patient, mais j’étais trop en souffrance. Je n’étais pas capable de prendre le bus.

Etat dépressif

J’éspere que tout à l’heure ça ira mieux. J’ai envi de voir du monde.

Je ne sais vraiment pas ce qui se passe dans ma tête cette nuit. Je suis désabusé. Comme au bout du rouleau. Il va falloir encore attendre deux semaines avant de voir ma psychiatre. C’est trop long, je ne tiendrai pas jusque-là.

D’habitude je ne suis pas dépressif comme cela. Je suis même plutôt vaillant.

Je veux c***er. C’est dans le ventre que ça me prend et ça remonte jusqu’à la tête. Comme une vague que rien n’arrête.

Allez il faut que je me ressaisisse.

C’est une superbe journée qui m’attend, enfin j’éspere.

Ce midi, je vais me mijoter à bon petit plat. J’ai deux ou trois recettes, que je fais régulièrement. Mais je suis loin d’avoir une étoile au guide Michelin. Je regarde quand même sur internet pour monter en gamme.

Et puis je prends de la protéine en poudre pour reprendre un peu de masse. Malgré mon traitement psy, je maigris trop.

D’ailleurs il va être l’heure de la pesé.

Après, je me forcerai à prendre une douche. Je n’aime pas cela, pour être tout à fait honnête. Je sais que cela n’est pas très glamour, mais je l’écris quand même. Je dis tout sur mon blog.

Voilà, c’est la fin de mon post de ce mardi 21 mars 2023.  

A bientôt pour un nouvel épisode…

Un schizophrène atteint de recto colite hémorragique

C’est la nuit, nous sommes dimanche depuis quelques heures. Je suis plutôt en forme. Tout est calme et paisible. Je suis seul. Les gens dorment. Dehors les lampadaires ne sont pas encore allumés. On peut voir les étoiles, magnifique spectacle.

Dans quelques semaines, comme tous les mois depuis plus de 20 ans, j’ai rendez-vous avec un(e) psychiatre. Le(a) troisième depuis toutes ces années. Un homme puis deux femmes. Je suis plutôt satisfait de la relation que j’ai avec la dernière. Elle est assez jeune, méticuleuse et compétente…

Schizophrénie et recto colite hémorragique

Hier pourtant, la journée fut assez compliquée. J’étais énervé. Je suis resté seul, pour éviter de m’en prendre à quelqu’un.

Je me suis couché rapidement, pour après passer à autre chose.

Tout à l’heure ce sera le repas dominical. Mes parents m’invitent chez eux. C’est souvent l’occasion de manger un bon morceau de viande, que je ne peux pas me payer le reste de la semaine.

Mais le moral est bon. L’antidépresseur est efficace, même si je suis sédaté par les neuroleptiques comme le Tercian.

Parfois je me demande ce qui se passerait si j’arrêtais mon traitement. Combien de jour je tiendrai sans faire une crise ? J’ai connu l’enfer. Je ne veux pas revivre certains moments : des crises de schizophrénie aigues, des mois à délier, des souffrances intenses…

Aujourd’hui je ne dirai pas que tout va bien, loin de là, mais c’est plus calme.

Dans deux mois, j’ai rendez-vous avec mon gastroentérologue pour le suivi de ma recto colite hémorragique. Elle est survenue il y a dix ans.

Décidément, je cumule les problèmes de santé. Je dois subir des coloscopies tous les 5 ans, avec un traitement à prendre tous les jours, en plus des pilules psy.

J’ai perdu beaucoup de masse, je n’ai plus d’appétit. Je suis à la limite de la maigreur. Je flotte dans mes vêtements.

La suite au prochain épisode…

Je suis schizophrène

La nuit est belle. Hier matin, je suis allé à l’association de patients. Ça m’a fait beaucoup de bien. J’ai pu échanger avec les uns et les autres. Cependant dans l’après-midi se fut un peu plus compliqué. J’étais énervé, sans raison. Il fallait que je reste seul. Physiquement je n’étais pas un danger, mais verbalement, j’aurai pu tenir des propos qui auraient dépassé ma penser. Je ne contrôle toujours ce qui sort de ma bouche. Je ne réfléchis pas avant de parler. C’est mon problème.

Et je suis souvent à fleur de peau.

Qui suis-je?

C’est pour cela que j’essaie toujours de naviguer pour ne pas me mettre en conflit avec qui que ce soit. C’est mieux ainsi.

J’essaie de rester stoïque. Je ne veux pas que mes bas instincts prennent le dessus. Ce n’est pas toujours facile mais c’est gratifiant.

Vendredi je vais retourner à l’association de patients. C’est la seule sortie que je fais.

Ça permet de chasser les idées métaphysiques déprimantes, sur tout ce que nous nous posons tous.

La nuit est toujours belle.

Je profite pleinement de ce moment.

Tous à l’heure pour le petit déjeuner, à l’ouverture de la grande surface, j’irai acheter un sandwich. Il faudra discuter avec les personnes que je connais. Je ne suis pas obligé, mais je vois mal faire autrement. C’est vraiment une contrainte. Une fois rentré chez moi, je pourrais m’enfermer à double tour dans mon petit logement. Autant que je le souvienne je ne me suis jamais senti à l’aise avec les autres. Je ne sais pas ce que j’ai. Je suis toujours à côté de la plaque. La conséquence est que je ne suis pas aimé. Il m’a fallu du temps pour l’accepter mais je ne serai jamais populaire.

C’est pour cela que j’ai été psychiatrisé. Enfin il faut que je sois honnête, il y a eu aussi mes crises… J’ai toujours été diffèrent. Maintenant, je l’accepte.

Crise de panique

Je ne vis plus chez mes parents, mais je les vois régulièrement. Ils sont mon rock. Malheureusement ils commencent à vieillir sérieusement. De plus en plus, je commence à avoir des crises de paniques… lorsque j’imagine qu’ils aient disparu. C’est une sensation très désagréable.

Lorsque j’en discute avec ma psychiatre, elle me dit que « le cerveau humain a des ressources »

J’ai peur quelle n’a pas vraiment conscience, de la déflagration que cela produirait.

Mes crises de panique se manifestent surtout en début d’après-midi. Et puis quelques heures plus tard, je me sens mieux.

Il y a plusieurs points qui m’inquiètent beaucoup. Je suis presque autonome. C’est justement le « presque » qui me fait peur. J’ai encore besoin d’eux.

Il a surement beaucoup de lecteurs qui sont passés par là. C’est inéluctable.

Si vous avez des témoignages ?

Crise de panique

Tout à l’heure, je retournerai à l’association de patients. Ça va me faire du bien de penser à autre chose. De voir d’autres personnes.

Aujourd’hui j’ai fait la grasse matinée. Il était trois heures quand je me suis levé. Trois heures en pleine nuit, je précise. Mon réveil a sonné à une heure trente. Frénétiquement je l’ai arrêté.

A quatre heures, j’ai pris mon traitement sans m’étrangler. Cela arrive régulièrement.

Allez, pas de crises de panique aujourd’hui !!!

Nous sommes malheureusement nombreux à devoir vivre avec. Quand cela arrive, j’ai l’impression d’être seul sur autre planète, à des milliards d’années lumières de notre bonne vieille terre, pour l’éternité.

Puis lorsque je me calme, j’ai comme un shoot d’adrénaline.

Je suis sûr que beaucoup ont des expériences à raconter.

Et c’est encore pire lorsque je ne suis pas dans mon logement. Quand cela arrive dans le bus, je m’accroche littéralement au siège. Je prends mon smartphone et je ne regarde plus personne.

Je vis comme un ermite

Ça ne va pas trop mal cette nuit. Je suis excité, je danse et chante au rythme de la musique que ma chaine musicale diffuse. C’est un moment de répit que j’apprécie. Il faut que je profite, car dans quelque heures, quand le soleil sera levé, ce ne sera pas la même limonade.

Je ne supporte plus la présence des autres. Ou a très petite dose. Et puis c’est le weekend, une raison de plus pour rester chez soi.

Il y a encore quelques mois, je ne refusais pas les contacts humains. J’essayais même d’en avoir le plus possible. Mais là s’est terminé. Je veux juste souffrir le moins possible. Certains diront que je vis comme un ermite. Eh bien c’est vrai. Je vis la nuit.

J’ai conscience que je me replis sur moi et que revenir en arrière sera de plus en plus compliqué.

C’est parce que j’ai accepté que je ne guérirais jamais. Cette satané schizophrénie a gagné.

Il y a quand même les courses, les rendez-vous chez ma psychiatre… Deux trois bricoles que je ne pourrais pas éviter.

En attendant, les oiseaux commencent à chanter. Prémices du soleil qui va se lever.

Le feu brule dans l’insert. Il fait 18 degrés. Je vis dans une passoire thermique. Un petit logement vieillot, que je loue une fortune.

Pour faire les courses, je mets ma capuche. Ainsi, je me sens protégé. On ne voit presque plus ma tête. Et puis, je vais le plus vite possible.

Une fois rentré, je ferme ma porte à double tour et parfois je coupe même la sonnette. Je ne veux plus qu’on m’approche.   Je vis dans mon univers, avec mes pensais un peu délirantes, mais là il n’y a personne pour me contre dire, et c’est bien ainsi.

Renouvellement de mon AAH

Comme d’habitude j’ai fait des rêves bien étranges. Presque aussi étranges que ce que je vis au quotidien, la journée. Cette nuit, ayant brulé tout mon stock de bois, j’ai dû mettre un peu de chauffage au gaz, pour dépasser les 17 degrés dans mon logement.

Cela fait quinze jours que je ne vais plus, le jour, à mon association de patients.

Je compte y retourner vendredi, ce sera mon grand retour. J’espère ne subir pas trop de questions. J’avais envi de faire un break, avec toutes les personnes que je vois là-bas.

J’ai profité de tout ce temps pour faire un peu de bricolage dans mon logement, et améliorer mon cadre de vie.  

Il est deux heures du matin. Je ne me sens bien que la nuit. Tout est calme et paisible et à priori je ne serais pas dérangé. Hier à la même heure j’ai passé la serpillère et pris une douche.

Je trouve toujours des occupations.

Renouvellement de mon AAH

Il va falloir que je m’occupe du renouvellement de mon allocation adulte handicapé. C’est toujours un stress. Je n’ai pas trop de doute sur la décision, mais c’est la démarche qui m’angoisse. Remplir les questionnaires, faire des photocopies de documents, joindre le certificat médical de ma psychiatre aller à la poste…

Il faudrait que je me rapproche de l’assistante sociale du Center Médicaux Psychologique de mon secteur.

Et puis tous les 5 ans c’est la même histoire.

La peur de se trouver à la rue ne pouvant plus payer son loyer.

Je n’ai pas vu le temps passer. Il est trois heures. Je vais préparer mon pilulier pour la courte journée. Parfois je m’interroge sur ce que serai ma vie sans tous ces comprimés. Enfermé en hôpital psychiatrique ou plus heureux ? Parfois j’ai la douce illusion que mon cerveau s’est remis à l’endroit. C’est une douce folie !!!

Un schizophrène prend du CBD

Hier dans l’après-midi, la souffrance comme quasiment tous les jours était insupportable. J’avais envi d’être bien. De me mettre dans mon canapé et de profiter. J’ai alors tenté quelque chose. Une très forte dose de CBD, en plusieurs prises, espacées de quelques minutes.  Le résultat fut au-delà de mes espérances. Mon cerveau s’est calmé. La souffrance est partie. J’étais bien. Détendu et serein.

Cette nuit, plus de 10 heures après, j’en ressent encore les effets bénéfiques. Comme si tout s’était apaisé.

Je précise que je prends le CBD sous forme d’huile, avec des goutes à mettre sous la langue. Je vais toujours sur le même site, la ferme du CBD. Ils proposent des huiles avec 0% de THC.

Je leur fais un peu de publicité de façon gratuite. Je ne touche strictement rien en retour.

Je devrais peut-être leur demander quelque chose 😊 Je vais essayer.

Il est déjà 3 heures du matin. Je n’ai pas vu le temps passé. Hier vers 16h00, je me suis endormi facilement.

Oui, je vis de manière décalée.

Quand je passe trop de temps avec les gens, surtout avec mon père, j’ai le cerveau et les oreilles qui chauffent. C’est très désagréable.

Justement hier, j’ai déjeuner avec ce dernier, chez lui. En rentrant chez moi, j’étais vraiment mal.

C’est là que le CBD fut efficace.

Quand je dois parler en public, j’en prends aussi. Enfin voilà, ce n’est pas un essai en double aveugle. C’est juste mon expérience d’adulte souffrant de schizophrénie.

Cet après-midi, je verrai comment je me sens. Sinon, je sais maintenant que j’ai le CBD.

La prise de sang d’un schizophrène

Il est trois heures du matin. Hier un peu plus tard, une infirmière est venue me faire une prise de sang. Aujourd’hui, en me levant, un peu fébrile, je me suis précipité sur mon ordinateur pour avoir les résultats. Ça va tout va bien. Je suis rassuré.

Du coup, j’ai mis quelques bûches dans l’insert pour faire remonter la température de mon logement un peu vieillot.

Il m’a quand même fallut une bonne demi-heure pour me réveiller complètement.

Pour l’instant, les idées sont plutôt claires. Je profite, car cela ne va pas durer. Au fur et à mesure que la journée va avancer, tout va se compliquer dans ma tête.

Heureusement, je vois ma psychiatre dans quelques jours. Elle porte toujours son masque chirurgical… moi aussi je dois le mettre. Je ne l’ai vu qu’une fois sans et pour quelques secondes seulement. Lorsque j’avais demandé à voir son visage.

C’est un peu frustrant.

Elle me suit depuis deux ans, juste après le début de la pandémie.

Je m’entends bien avec elle. Elle est très carrée et c’est rassurant. Je vais voir avec elle si je peux continuer le sevrage de mon anxiolytique. Soit 0,5mg en moins pendant un mois. Il ne me restera qu’un milligramme le midi et deux le soir. La route est encore longue. Et puis il y a aussi ce Tercian que j’aimerai aussi diminuer, pour ne garder que l’antipsychotique et l’antidépresseur.

En effet, je n’ai pas envie de retomber dans l’état dans lequel j’étais il y a 24 ans. Prostré pendant des semaines dans ma chambre, sans oser y sortir, délirant… à parler à la télévision et aux murs.

Voilà pour ce matin.

Il y a aussi tous les lecteurs de mon blog qui ont laissé un message pour les dix ans de ce dernier, que je veux grandement remercier.

C’est fait !!!

Un schizophrène joueur de trompette

Une nouvelle semaine qui débute. Je viens de préparer consciencieusement mon pilulier pour la journée. Des gélules et comprimés de toutes les couleurs. Un véritable arc en ciel. Cela fait 24 ans que je fais rituellement ce geste. Parfois ca bloque un peu dans la gorge, comme si mon corps n’en voulait plus. Mais sans toutes ces molécules, je ne peux plus vivre. Je me mets à parler aux murs, à la télévision. Je passe ma vie dans ma chambre, sans ne plus oser y sortir…

Hier, j’ai repris une bonne dose de CBD. L’effet apaisant m’a fait du bien. Pendant une bonne heure, je n’étais plus en souffrance. L’après midi c’est rare. Mais cela m’arrive aussi sans ce complément alimentaire…

Il va falloir reprendre le bus aujourd’hui. C’est toute une aventure. Parfois, je n’y arrive plus, je suis trop angoissé.

Mes deux crises de schizophrénie aigues ont sérieusement ébranlées mon équilibre psychique. J’ai tout de suite eu des grosses crises de panique. Mais au moins, on s’est rendu compte que je n’allais pas bien, du tout.

J’ai vu sur d’autres blog, certain, sortir complètement de la maladie, comme Patricia Deegan. Je suis très admiratif. Ils sont devenus psychologue… J’applaudi des deux mains.

En même temps, il y aussi toute la masse silencieuse qui souffre.

Faudrait-il parler d’autre chose ?

Je ne sais pas trop.

Je raconte juste ma vie…

Ma trompette

J’apprécie écouter de la musique. Dans une autre vie, j’ai joué de la trompette. J’interprétais le répertoire classique, comme Carmen… De bons souvenir de concerts, lorsque claquaient les cuivres, puis venaient les violons, tout doucement. Je ressentais des frissons.  

Il faudrait que je m’y remette. Mon instrument est quelque part chez mes parents. Il serait bien que je le récupère. Rejouer un peu. Remuscler ses lèvres, pour « tenir » le son.

Mon blog fête ses 10 ans

Hier après-midi je n’étais pas trop bien. Alors, en cherchant dans un tiroir, j’ai retrouvé une fiole de CBD. J’ai mis sous la langue une dizaine de gouttes. Quelques minutes plus tard, l’effet apaisant était là.

Je ne sais pas exactement si en plus, il y a un impact antipsychotique. Tout à l’heure, j’en reprendrais. Je verrai bien.

Tout autre chose, je me faisais la réflexion que mon blog fêtait ses 10 ans. Tout avait commencé avec un article de Rue89. J’avais contacté le journaliste par courriel et nous avions fait l’interview par téléphone. L’article est ici.

1O ans déjà

Nous sommes dimanche aujourd’hui. La journée va être calme, enfin j’espère. Un déjeuner avec mon père. C’est souvent un bon moment.

Je prie pour ne pas trop souffrir dans l’après-midi. C’est toujours après le repas que je me sens mal. Même pour être honnête je ne me sens bien que la nuit.

La journée, j’ai du mal à appréhender le réel. Il y a comme un bug. Je me « cogne ».  C’est très désagréable. Je peux regarder le carrelage de mon logement et me demander s’il est bien réel… Lorsque je mets ma main dessus pour vérifier, j’ai comme une angoisse. Pareil lorsque je touche mon bras…

Il est l’heure de prendre mon traitement. Heureusement que je l’ai celui-là.

Cette semaine j’ai rendez-vous avec ma psychiatre. Nous allons parler de mon état. Comme tous ceux que j’ai côtoyé, elle va commencer par me demander comment je vais. Puis, je vais voir avec elle, si je peux baisser une nouvelle fois de 0,5 mg mon anxiolytique.

Une fois sorti, j’enlèverai mon masque et je m’engouffrerai dans la voiture de mon père, pour vite rentrer chez moi.