A la limite de l’hospitalisation psychiatrique

Le soleil brille de mille feux. D’habitude je vis plutôt la nuit. J’avais besoin d’écrire. J’en avais assez des discussions stéréotypées que l’on peut avoir, avec la caissière du supermarché, ou avec un voisin… Ils sont beaucoup trop rationnels. Ils sont dans leur monde très très sérieux. Moi cela m’étouffe !!! J’ai besoin de folie.

Mon cerveau est donc en feu. J’essaie de l’occuper comme je peux. Et puis comme je le dis plus haut, j’avais besoin de parler. J’éspere que cela sera compréhensible.

Blog Paul Schizophrene Enerve

Dans un petit 15 jours, j’ai rendez-vous avec ma psychiatre. Qu’elle plaie !!! Vous me direz que ce serait l’occasion de discuter. Mais je la trouve chiante. Il faudrait que je change me pense. Mais c’est toujours la même chose avec les docteurs. Ils vous font croire qu’ils vous écoutent mais en réalité il se contente d’acquiescer et de dire un mot de temps ne temps.

Je commence à les connaître maintenant. Cela fait 25 ans que je suis schizophrène et suivi pour cela. Parfois ils reprennent un peu le contrôle, histoire de mériter leur salaire. C’est souvent désagréable. Surement nécessaire, pensez-vous. Mais il faut bien que la société tourne, quelle soit régulée. Que les fous aillent en hôpital psychiatrique. Pour être aider ? Peut-être ? Ils ont encore des progrès à faire, même si je prends mes petites pilules consciencieusement. En tout cas je me sens toujours aussi mal. Et plus je vieillis et plus c’est compliqué, dans ma vie.

Alors je vous le dis, rien de tel qu’un petit coup de bâton de temps en temps pour remettre l’esprit en ordre. Que ce soit par une remontrance, ou une hospitalisation psychiatrique.

7 réflexions au sujet de « A la limite de l’hospitalisation psychiatrique »

  1. Salut paul ! Tu as suivi ce chemin c’est tout ! Tu en est sur le prolongement. Moi aussi je suis schizophrène, et j’ai renoncé à l’écriture. Il y a longtemps. Non que je n’aime pas ça mais la petite voix de ma plainte s’ajouterait à la rivière… j’ai choisi une toute autre thérapie qui n’implique pas de psy : cela se nomme solitude, plaisirs terrestres et montage vidéo. Cela me permet aussi de vivre sans médias. Il n’empêche que je te lis ! Ne sois pas trop docile. Rentres dans le lard de tes psys, un ptit peu verbalement ! C’est du reste leur fonction, ils te testent, d’une façon générale on fait aussi partie de leur expérience de vie. Et peut-être s’ennuient-ils. La suite au prochain numéro.

  2. Suis contente de retrouver tes écrits , mon mail etant en silence … et bien oui ! on a besoin de parler , de renouveau , d’avancer mais le temps passe , vite . On avance.

  3. Bonsoir Paul,

    Votre écriture laisse entrevoir un fragment de votre monde et c’est déjà une belle réussite !
    Les gens trop sérieux comme moi se protègent derrière le masque social  » ennuyeux, fade ».
    Nous libérons nos émotions, notre grain de folie dès que nous le décidons ou lors de dépressions, cela dépends.
    Je pense que c’est un faux problème que de cliver les personnes touchées d’un trouble psy et les personnes dites  » normotypiques ». Il existe des traits d’union, ce sont les pairs-aidants: des personnes comme vous et qui ont su trouver la clef d’un équilibre par le retablissement. Les pairs aidants travaillent avec les équipes médicales pour optimiser l’accompagnement et le soin des patients touchés par la maladie psychiatrique.

    Notre monde bouge, rien n’est parfait. Il est en pleine transition, cela ajoute un sentiment d’insécurité global très désagréable et d’une sensation absurde de l’existence. D’où l’émergence de l’agressivité et des évènements dramatiques actuels.

    Quel est le sens de la vie? Celui que vous allez lui construire à travers vos pensées vos sens et vos expériences relationnelles et personnelles.

    Que voulez-vous apporter au monde?
    Vous contribuez déjà à nous éclairer.
    Continuez s’il vous-plaît. La vie est un miracle bien qu’il nous apporte son lot de fardeaux.

    Pour reprendre un de vos articles, je pense qu’il est possible de trouver un terrain d’entente entre les cigales et les fourmis. Parce que les fourmis souffrent, certes d’une façon différente mais bien réelle.

    Votre talent est une bénédiction, bonne soirée et bon courage à vous.

  4. Je pense qu’on a tous en nous un petit grain de folie qui apporte de la couleur dans un monde trop souvent gris.
    J’aime le printemps car c’est la saison des fraises et j’aime comparer leur goût. Mes enfants sont des « originaux » mais les gens les trouvent super intéressants. Ils sont passionnés par les plantes, les oiseaux et les insectes qu’ils sont capable d’observer durant des heures. On a chacun notre façon personnelle de nous ressourcer, pour eux c’est la nature, aller en forêt. Ils y rencontre d’autres gens passionnés. C’est bien d’être tous différents. Tes témoignages sont précieux pour comprendre comment marche le monde quand on est schizophrènes. Les patients comme toi et aussi tous les pairs-aidants ont beaucoup de choses à apprendre aux soignants, car la schizophrénie est encore mal comprise et donc mal soignée. N’abandonne pas ce que tu fais. Donne toi de petits objectifs atteignables. Profites des instants positifs. Moi aussi j’aime quand tout le monde dort, que c’est calme et paisible…

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