Les médicaments de la santé mentale

Mes psychotropes me rendent apathiques. Rien ne me rend joyeux, ni triste… Je suis un vrai zombie. Les médicaments accentuent les symptômes ma maladie. Il faudrait que je voie avec ma psychiatre pour baisser mon traitement. Je ne me souviens plus quand j’ai ri, ou je me suis mis en colère pour la dernière fois.

Elle est un peu spéciale cette psychiatre. Elle ne prend pas de gans pour me dire que qu’elle est indifférente à ma souffrance, que cela ne va pas l’empêcher de dormir. En même je préfère cela à de la fausse compassion. Même s’il faudrait que je me laisse un peu moins faire, que je reprenne un peu la main. C’est peut-être ce qu’elle recherche, me pousser dans mes retranchements.

Je vais voir cela lors de notre prochain entretien.

En attendant, en ce moment je passe par toutes les phases. Je peux être bien dans ma peau quelques heures, puis souffrir le martyr…  

Blog Paul Schizophrene Infirmiere

Enfin bref, il y a quand même un peu de mieux en comparaison avec cet été. J’avais échappé de peu avec une hospitalisation sous la contrainte. Non merci, je n’avais pas envie d’être enfermé dans un hôpital psychiatrique. Même si j’étais mal, j’étais mieux chez moi. Pas envie d’être privé de mon téléphone, de ma cigarette électronique… D’être sous l’autorité d’hommes et de femmes en blancs. Que savent t’ils de plus que moi sur la vie ? Je n’ai plus 20 ans et je ne souhaite pas que l’on me rajoute d’autres camisoles psychiques. J’en ai déjà assez.

Allez, j’en ai assez dit pour aujourd’hui. Avec le changement d’heure, je suis un peu décalé. Le soleil va se lever. Sur une journée qui je l’espère sera apaisante. Je vous dis à bientôt.

Les cigales et les fourmis

On est nombreux à se prendre pour Jésus Christ sur cette terre. Rien qu’hier matin j’en ai discuté avec un ami schizophrène, comme moi, il y pensait.

Mais pourquoi n’aurait-on pas le droit ? C’est quoi le problème exactement ?

Un psychiatre va nous dire que nous sommes malades, et alors ?

De toute façon, il faut bien passer le temps, en attendant notre heure. Alors rigolons une bonne fois pour toute et prenons-nous pour qui nous voulons.

Il y a trop de règles à respecter. Il faut manger 5 fruits et légumes par jour, travailler, ne pas fumer, être comme ceci ou cela… Tout cela s’est pour nous occuper l’esprit. Laissez-nous avec nos délires.

Ce monde est devenu invivable. Je profite d’écrire avant de prendre mes petites pilules. Après je deviendrais trop terre et terre, fade et sans intérêt.

blog_paul_schizophrène_criquet_et_fourmi

Je me prends pour qui je ne suis pas et alors. Je ne supporte plus le contrôle le la pensée. Il y a des feux rouges partout.

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Je suis en vrac

Cette nuit je suis en forme. Un peu trop même, je suis énervé. Les idées tournent dans ma tête. Qui suis-je ? Je ne sais plus trop à quoi je sers. Pourquoi toute cette souffrance inutile. Je ne travaille pas, je n’ai pas fondé de famille…  Je sais juste que je suis dans mon monde. J’essaie de vous y faire entrer, pour que l’on se comprenne un peu. Mais sans succès. Je suis tout seul dans mon univers.

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Je pensais aller mieux

Je viens de me prendre une claque phénoménale, il y a quelques jours. Cela faisait plusieurs mois que je parlais à cœur ouvert à ma psychiatre. Je pensais progresser. Je la voyais prendre de nombreuses notes. Je me disais c’est bon, je progresse !!! Ça bouge enfin. Je parlais beaucoup, je pensais être cohérent… J’avais enfin trouver quelqu’un à qui tout dire. Je me sentais mieux, enfin.  Sur les réseaux sociaux, à mes amis, ma famille, je disais que j’allais mieux. Que j’avais enfin trouvé une solution à ma maladie.

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La nuit d’un schizophrène

Cette semaine je suis retourné à mon association de patients. Ce fut compliqué. Je ne suis pas resté très longtemps. Le mal être était profond. Le pire m’attendait dans le bus pour rentrer chez moi. J’étais au plus mal. Je n’avais qu’une seule idée en tête. Me cloitré dans mon petit logement. Être avec les autres était insupportable. Je vois bien que je ne suis pas bien. Mais que faire ?

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Cette nuit, je suis énervé

Je viens de me réveiller et je suis énervé. Je ne sais pas ce qui m’arrive. Pourtant il est 3 heures du matin. Je chante fort en écoutant de la musique. J’ai envie de voir de monde. Il va falloir que j’attende encore quelques heures.

Ce weekend justement, je vais voir mon frère. Il doit venir. J’ai hâte.

Je n’arrive toujours pas à me calmer.

Cela fait maintenant 15 jours, que je me suis sevré d’une partie de mon anxiolytique. J’ai fait le plus dur. Je vais pouvoir souffler un peu, en attendant une nouvelle baisse, par pallier de 0,5 mg. Ce fut franchement compliqué, mais ce n’est pas fini. Il me reste encore 3 mg par jour. Il y a un an j’étais à 6 mg par jour !!!

Je reste toujours énervé.

Ce matin, si mon état me le permet, je souhaite aller à mon association de patients. Il faut que d’ici là je n’explose pas en hurlant dans la rue.

En effet mes pensées sont bien étranges depuis quelques jours. Ça me rappelle de mauvais souvenir. Heureusement j’ai mon antipsychotique, que je n’avais pas à l’époque.

Le weekend dernier c’était vraiment limite. Je n’avais personne vers qui le tourner. J’étais vraiment seul.

Allez encore quelques heures et je vais pouvoir aller voir la vendeuse du rayon fromage de l’hypermarché. Cela fait toujours un peu de contact humain. Et peut être aussi la caissière, celle que je connais un peu.

Après je verrai un peu mon père. S’il est de bonne humeur ça pourra aller. En général, il est plutôt amical. Mais on ne sait jamais. Et puis moi, comment je serais ? C’est toujours compliqué.

Voilà je vais vous laisser pour aujourd’hui. Je reviens vite pour tout vous raconter.

Les heures sombres

Les heures sont sombres. Nous sommes encore en pleine nuit. Je me prépare à manger. Je commence à avoir vraiment faim. Cela fait presque 24 heures que je n’ai rien avalé. Demain, je ne sais pas si je pourrais aller à l’association de patient. Je verrai bien comment je me sens.

Hier soir ce fut assez compliqué. Je n’étais pas bien du tout. Heureusement, les médicaments ont fait leur effet, et m’ont apaisé. J’ai pu dormir mes 8 heures. Même si le soleil était encore bien haut lorsque j’ai fermé mes volets.

Dehors le calme régnait, heureusement.

La, une odeur agréable se dégage de ma cuisine. Même si Je n’ai pas fait grand-chose depuis que je suis réveillé, il y a quelques heures.

Hier aussi j’ai passé ma journée à écouter de la musique. J’ai laissé vagabonder mes pensées.

Tout à l’heure je suis invité chez mes parents pour le repas du dimanche midi.

Ça va me faire voir un peu de monde.

Il est 5 heures du matin. Encore deux heures avant que le soleil ne se lève et me permette de sortir de la nuit.

Je commence à me détendre un peu. Même si une barre au niveau du front me fait souffrir. Je suis au 10eme jour d’une nouvelle étape dans le sevrage de mon anxiolytique. Même si j’en ai encore pour 1 an.

Et puis j’ai du ménage à faire. Mais je n’ai pas trop la volonté.  

Entre deux lignes j’ai eu le temps d’avaler mon repas. Me voilà de retour.  

Es-vous ? Comment allez-vous ? J’ai hâte de vous lire dans les commentaires. Je vais aller vapoter un peu. A bientôt pour de nouvelles aventures numériques.

Une nuit ordinaire

Il me reste encore 8 jours à tenir. C’est le temps qu’il reste pour me sevrer d’une petite partie de l’anxiolytique que je prends tous les jours. J’essaie de tenir bon. Je doute souvent. Parfois j’ai des moments de joie.

Heureusement j’ai l’association mon association de patients. Justement en y sortant, mardi, j’ai croisé ma tante. Souriante elle est venue me dire « bonjour ». Elle était en forme et m’a fait le même compliment. C’est plutôt rassurant. Puis elle est partie, me laissant prendre mon bus.

Aujourd’hui il a des grèves, les transports en communs seront perturbés. Je ne pourrais donc me déplacer, et puis j’ai un colis qui doit arriver ce matin.

Pour l’instant la nuit est plutôt calme. Je regarde des chaines musicales. Je zappe souvent, quand les clips ne me plaisent pas. C’est souvent le cas. Je suis difficile il fait avouer. Quand j’en ai assez, je mets la radio.

Il est 4 heures du matin. Ecrire m’apaise.

Tout à l’heure l’hypermarché de mon quartier va ouvrir. J’en ai un peu assez d’y aller tous les matins. Ça me fait malgré tout une sortie. J’ai toujours deux trois bricoles à acheter.

Allez, j’espère que la journée va bien se passer. Je ne suis jamais sûr de rien. Pour l’instant je chantonne.

Le feu de bois que j’ai fait à réchauffer mon petit logement. Même si nous sommes au printemps.

La faim commence à me gagner. Cela fait 4 heures que je suis levé. Je n’ai pas pris de petit déjeuner. Il va être temps. J’ai juste lancé une machine à laver. Je profite des heures creuses pour faire des petites économies.

Je vais devoir vous laisser mais je suis impatient de vite vous retrouver. A bientôt

Pâques 2023

Un dimanche de Pâques horrible. Cela fait 4 jours que j’ai baissé mon anxiolytique. Je commence à sentir fortement les effets. Hier ce fut très très dur. J’ai dû affronter de grosses angoisses et le manque… Dans ma tête tout se mélangeait. Surtout les propos des uns et des autres, pourquoi ont-ils dit ceci ou cela ? J’analyse tout et je n’ose plus parler.

Ce matin quelques heures après le réveil, j’ai préparé une pizza. Il faut dire que je maigris et que je n’arrive pas à reprendre de la masse. Le manque d’appétits en est la cause.

La nuit je suis seul, je veille. J’ai besoin de contact humain, comme toute personne, mais je ne peux plus gérer les discussions. J’y reviens après quand je rentre chez moi. Il n’y a que la nuit ou je ne me pose pas de questions.

Je suis malade.

Pour le gigot d’agneau, hier, j’étais seul, aussi. Ma famille était en voyage. Je compte les retrouver aujourd’hui.

J’ai eu quand même deux trois courts contacts avec les voisins ou une caissière dans le supermarché de mon quartier. Heureusement j’ai la télévision, qui me parle parfois, en journée.

Demain, j’essayerai de retourner à mon association de patients. Cela va me faire du bien.

Je me rends compte que je suis toujours aussi fou. Je n’ai pas progressé depuis que la maladie s’est déclarée, il y a 25 ans. Il n’y a que les antipsychotique qui me maintiennent la tête hors de l’eau. Je commence à d’espérer.

Allez, encore quelques heures avant que le soleil ne se lève. Tout à l’heure j’irai ouvrir les volets chez mes parents.

Il n’y a que devant mon clavier que la quiétude revient.

Je vais aller vapoter un peu. J’ai hâte de vous retrouver.