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Renouvellement de mon AAH

Comme d’habitude j’ai fait des rêves bien étranges. Presque aussi étranges que ce que je vis au quotidien, la journée. Cette nuit, ayant brulé tout mon stock de bois, j’ai dû mettre un peu de chauffage au gaz, pour dépasser les 17 degrés dans mon logement.

Cela fait quinze jours que je ne vais plus, le jour, à mon association de patients.

Je compte y retourner vendredi, ce sera mon grand retour. J’espère ne subir pas trop de questions. J’avais envi de faire un break, avec toutes les personnes que je vois là-bas.

J’ai profité de tout ce temps pour faire un peu de bricolage dans mon logement, et améliorer mon cadre de vie.  

Il est deux heures du matin. Je ne me sens bien que la nuit. Tout est calme et paisible et à priori je ne serais pas dérangé. Hier à la même heure j’ai passé la serpillère et pris une douche.

Je trouve toujours des occupations.

Renouvellement de mon AAH

Il va falloir que je m’occupe du renouvellement de mon allocation adulte handicapé. C’est toujours un stress. Je n’ai pas trop de doute sur la décision, mais c’est la démarche qui m’angoisse. Remplir les questionnaires, faire des photocopies de documents, joindre le certificat médical de ma psychiatre aller à la poste…

Il faudrait que je me rapproche de l’assistante sociale du Center Médicaux Psychologique de mon secteur.

Et puis tous les 5 ans c’est la même histoire.

La peur de se trouver à la rue ne pouvant plus payer son loyer.

Je n’ai pas vu le temps passer. Il est trois heures. Je vais préparer mon pilulier pour la courte journée. Parfois je m’interroge sur ce que serai ma vie sans tous ces comprimés. Enfermé en hôpital psychiatrique ou plus heureux ? Parfois j’ai la douce illusion que mon cerveau s’est remis à l’endroit. C’est une douce folie !!!

Ma psychiatre

Troisième matin, je continue mon sevrage. Les anxiolytiques me manquent. Je commence à douter, mais il faut que je tienne bon.

Psychiatre

J’ai éteint la télévision pour écrire. Il y a comme un vide. Je la rallume, juste pour avoir un fond sonore. Les clips musicaux s’enchainent les uns après les autres.

C’est ma principale occupation, avec le vapotage. Je peux rester des heures dans mon petit logement vieillot, à tourner en rond.

Parfois, je m‘interroge sur le sens de ma vie. Ce n’est pas une bonne idée.  J’essaie alors de chasser le plus rapidement possible ce genre de pensée.

Il faut réfléchir à des choses simples et concrètes. Le prochain repas que je vais essayer de me mijoter, ma prochaine balade…

Ouf, ça va un peu mieux. Je prends une grande respiration.

Vivement lundi que je retourne à l’association de patients. Pourtant la semaine, je me dis à quand le weekend. A croire que je ne suis jamais content. Toujours en attente de quelque chose.

Ce midi je me suis bu une bière. Ce n’est pas trop dans mes habitudes. Je l’ai savouré longuement.

Allez, encore quelques heures avant le repos de la nuit.

Tout tourne dans ma tête…

Je regarde par la fenêtre à la recherche d’un point fixe. Parfois une voiture passe devant l’immeuble en face de chez moi. Tout est calme. C’est moi qui suis agité.

Les anxiolytiques me manquent, mais ça va passer m’a dit ma psychiatre. Elle sait ce qu’elle fait. Enfin, j’éspere.

Je suis parti pour ne rien manger ce midi, ni ce soir. Je suis trop angoissé. Demain, je me ferais un bon repas, c’est promis.

J’essaierai aussi de faire un peu de course à pied. C’est bon pour le cardio, m’a aussi dit ma psychiatre. Décidément, que ferais-je sans elle ?

0,5mg ce n’est pas grand-chose

Deuxième matin avec 0,5 mg de Temesta en moins. Je continue mon sevrage. Hier soir, au moment du couché, ça bastonnait un peu. Et là l’anxiété est assez forte. C’est l’histoire de dix ou quinze jours m’a prévenu ma psychiatre. Je lui fais confiance. Ils ne font plus effet m’a-t-elle dit.

Poids cuivre

Elle m’a parlé aussi du Lepticur. Un médicament que je prends contre les effets indésirables des neuroleptiques, et qui d’après elle aurait juste un effet placebo. Il faudrait que je baisse aussi le dosage de ce dernier. Mais pour l’instant, c’est psychologique… je le garde.

Heureusement ce matin, le soleil brille.

Et je me mets à rêver d’une vie sans traitement à prendre trois fois par jour. Même si je sais que cela est fantaisiste.

Je me dirais bien que je suis guéri. Que cette schizophrénie est passée, comme une vilaine grippe. Enfin, il parait qu’en vieillissant, on se stabilise.

Je me demande quand même si j’ai fait le plus dur, ou s’il est devant moi.

De toute façon, il me reste tout une cohorte de pilules que ma psychiatre ne voudra pas que j’arrête. Je fais juste un petit ménage. Je garde l’essentiel, les neuroleptiques.

Demain, je vais essayer de retourner à l’association de patients que je fréquente. Il y aura ce satané bus à prendre.  De longues minutes, dans un lieu bondé, je ne sais pas si j’aurai la force.

Mes doigts tremblent un peu sur le clavier de l’ordinateur… Je ressens le manque aussi partout dans le corps. Quinze jours m’a-t-elle dit. C’est pourtant bien minuscule 0,5 mg de Temesta.

Allez, je le motive !!!

Et puis le weekend va arriver, avec son repas dominical en famille. Il y aura surement des frites. Mon père sait que j’en raffole. Heureusement qu’il est là.  Même s’il commence à vieillir.

Comment savoir si je suis schizophrène?

Toute la question est la… Si vous n’avez jamais été diagnostiqué vous ne pouvez pas vous en rendre compte par vous-même. Vous trouvez que certaines de vos pensées sont étranges mais vous trouvez cela normal, excitant même. Vous avez l’impression de vivre une expérience extraordinaire.

Malheureusement tout cela ne dure qu’un temps. Petit à petit vous vous éloignez de la réalité et les autres ne vous comprennent plus. Vous êtes rejeté et commencez à en souffrir.

Vous pouvez alors exploser en faisant une crise ou être emmené  plus calmement par des hommes en blancs.

Le réveil est alors brutal lorsque vous vous rendez compte que personne ne vous comprend et qu’on vous inflige toute sorte de contraintes, médicaments, enfermement…

Vous êtes alors pris d’angoisses, de mal être… La chute est alors terrible et vous commencez à perdre votre autonomie, toutes les choses de la vie deviennent difficiles et vous souffrez terriblement.

C’est le début du cauchemar et vous êtes pris dans une spirale infantilisante mais vous êtes trop faible pour lutter.

C’est alors que votre vie de tous les jours est régie par des médecins, des infirmières, des assistantes sociales, des tuteurs…

Un jour un médecin vous dira que vous êtes schizophrène et vous garderez cette étiquette jusqu’à vos derniers souffles.