Schizophrène, j’ai augmenté ma dose de neuroleptique.

J’ai eu plusieurs fois la mâchoire contractée pendant de longues heures, c’est très douloureux. En gros vous ne pouvez plus fermer la bouche et votre langue et tirée. C’est un effet secondaire du solian, le neuroleptique que je prends. J’ai tellement été traumatisé après une nuit complète passée aux urgences à souffrir atrocement que j’avais un peu baissé la dose.

Aujourd’hui, mon corps assimile mieux cette molécule et j’ai donc décidé de revenir à la posologie initiale. J’ai encore des angoisses lorsque je me focalise trop sur ma mâchoire mais je me rends compte que dans la vie de tous les jours c’est plus confortable.

D’un point de vue général je souffre moins, je me sens plus équilibré. Bien sûr je reste schizophrène à 100%, jusqu’à la fin de mes jours mais cela se verra peut être moins.

Ne vous inquiétez pas, je continuerai à dire ce qui ma passe par la tête. J’en rajouterai toujours un eu parce que la folie et la souffrance psychique ne peuvent pas vraiment être décrites sans passer par des métaphores…

De plus, la provocation est la seule arme efficace contre les lieux communs.

Comment savoir si je suis schizophrène?

Toute la question est la… Si vous n’avez jamais été diagnostiqué vous ne pouvez pas vous en rendre compte par vous-même. Vous trouvez que certaines de vos pensées sont étranges mais vous trouvez cela normal, excitant même. Vous avez l’impression de vivre une expérience extraordinaire.

Malheureusement tout cela ne dure qu’un temps. Petit à petit vous vous éloignez de la réalité et les autres ne vous comprennent plus. Vous êtes rejeté et commencez à en souffrir.

Vous pouvez alors exploser en faisant une crise ou être emmené  plus calmement par des hommes en blancs.

Le réveil est alors brutal lorsque vous vous rendez compte que personne ne vous comprend et qu’on vous inflige toute sorte de contraintes, médicaments, enfermement…

Vous êtes alors pris d’angoisses, de mal être… La chute est alors terrible et vous commencez à perdre votre autonomie, toutes les choses de la vie deviennent difficiles et vous souffrez terriblement.

C’est le début du cauchemar et vous êtes pris dans une spirale infantilisante mais vous êtes trop faible pour lutter.

C’est alors que votre vie de tous les jours est régie par des médecins, des infirmières, des assistantes sociales, des tuteurs…

Un jour un médecin vous dira que vous êtes schizophrène et vous garderez cette étiquette jusqu’à vos derniers souffles.