Schizophrène, j’ai augmenté ma dose de neuroleptique.

J’ai eu plusieurs fois la mâchoire contractée pendant de longues heures, c’est très douloureux. En gros vous ne pouvez plus fermer la bouche et votre langue et tirée. C’est un effet secondaire du solian, le neuroleptique que je prends. J’ai tellement été traumatisé après une nuit complète passée aux urgences à souffrir atrocement que j’avais un peu baissé la dose.

Aujourd’hui, mon corps assimile mieux cette molécule et j’ai donc décidé de revenir à la posologie initiale. J’ai encore des angoisses lorsque je me focalise trop sur ma mâchoire mais je me rends compte que dans la vie de tous les jours c’est plus confortable.

D’un point de vue général je souffre moins, je me sens plus équilibré. Bien sûr je reste schizophrène à 100%, jusqu’à la fin de mes jours mais cela se verra peut être moins.

Ne vous inquiétez pas, je continuerai à dire ce qui ma passe par la tête. J’en rajouterai toujours un eu parce que la folie et la souffrance psychique ne peuvent pas vraiment être décrites sans passer par des métaphores…

De plus, la provocation est la seule arme efficace contre les lieux communs.

Guérir de la schizophrénie.

Ce matin, je me réveille, il fait du soleil et j’ai un rêve. Un peu comme gagner à l’euro million, c’est guérir de la schizophrénie.

Toutes ces souffrances, ce traitement qui m’empêche de bander, ces angoisses, cette solitude… Je voudrais donner un grand coup de pied dedans et vivre comme mes amis sur Facebook qui ont un travail, une femme, des enfants ou alors construire quelque chose.

Trouver une autre utilité à ma vie que celle de fumer de cigarettes à longueur de journée comme monter une entreprise, travailler, faire le tour du monde en courant, élever des enfants, sauter en parachute, bref vous l’aurez compris, ce matin j’ai envie de me sentir utile, j’ai envie d’exister.

Quand je tourne le dos je me souviens de ces moments où je me prenais pour le diable ou pour dieu. Ces moments délirants où je pensais que les extra-terrestres allaient venir me chercher ou bien encore que je pouvais parler aux gens par télépathie.

Je pense à ces longs mois passés en hôpital psychiatrique, je pense à cette période et j’ai envie de retourner dans mon lit et ne rien faire. Cette maladie est trop lourde à porter.

Il faudrait que je recommence tout depuis le début, m’éloigner de cette ville, de cette vie. Prendre un revolver et appuyer sur la gâchette. Il faut que je m’éloigne de là ou je suis pour aller ailleurs.