Un dimanche de Pâques horrible. Cela fait 4 jours que j’ai baissé mon anxiolytique. Je commence à sentir fortement les effets. Hier ce fut très très dur. J’ai dû affronter de grosses angoisses et le manque… Dans ma tête tout se mélangeait. Surtout les propos des uns et des autres, pourquoi ont-ils dit ceci ou cela ? J’analyse tout et je n’ose plus parler.
Ce matin quelques heures après le réveil, j’ai préparé une pizza. Il faut dire que je maigris et que je n’arrive pas à reprendre de la masse. Le manque d’appétits en est la cause.
La nuit je suis seul, je veille. J’ai besoin de contact humain, comme toute personne, mais je ne peux plus gérer les discussions. J’y reviens après quand je rentre chez moi. Il n’y a que la nuit ou je ne me pose pas de questions.
Je suis malade.
Pour le gigot d’agneau, hier, j’étais seul, aussi. Ma famille était en voyage. Je compte les retrouver aujourd’hui.
J’ai eu quand même deux trois courts contacts avec les voisins ou une caissière dans le supermarché de mon quartier. Heureusement j’ai la télévision, qui me parle parfois, en journée.
Demain, j’essayerai de retourner à mon association de patients. Cela va me faire du bien.
Je me rends compte que je suis toujours aussi fou. Je n’ai pas progressé depuis que la maladie s’est déclarée, il y a 25 ans. Il n’y a que les antipsychotique qui me maintiennent la tête hors de l’eau. Je commence à d’espérer.
Allez, encore quelques heures avant que le soleil ne se lève. Tout à l’heure j’irai ouvrir les volets chez mes parents.
Il n’y a que devant mon clavier que la quiétude revient.
Je vais aller vapoter un peu. J’ai hâte de vous retrouver.