Un schizophrène atteint de recto colite hémorragique

C’est la nuit, nous sommes dimanche depuis quelques heures. Je suis plutôt en forme. Tout est calme et paisible. Je suis seul. Les gens dorment. Dehors les lampadaires ne sont pas encore allumés. On peut voir les étoiles, magnifique spectacle.

Dans quelques semaines, comme tous les mois depuis plus de 20 ans, j’ai rendez-vous avec un(e) psychiatre. Le(a) troisième depuis toutes ces années. Un homme puis deux femmes. Je suis plutôt satisfait de la relation que j’ai avec la dernière. Elle est assez jeune, méticuleuse et compétente…

Schizophrénie et recto colite hémorragique

Hier pourtant, la journée fut assez compliquée. J’étais énervé. Je suis resté seul, pour éviter de m’en prendre à quelqu’un.

Je me suis couché rapidement, pour après passer à autre chose.

Tout à l’heure ce sera le repas dominical. Mes parents m’invitent chez eux. C’est souvent l’occasion de manger un bon morceau de viande, que je ne peux pas me payer le reste de la semaine.

Mais le moral est bon. L’antidépresseur est efficace, même si je suis sédaté par les neuroleptiques comme le Tercian.

Parfois je me demande ce qui se passerait si j’arrêtais mon traitement. Combien de jour je tiendrai sans faire une crise ? J’ai connu l’enfer. Je ne veux pas revivre certains moments : des crises de schizophrénie aigues, des mois à délier, des souffrances intenses…

Aujourd’hui je ne dirai pas que tout va bien, loin de là, mais c’est plus calme.

Dans deux mois, j’ai rendez-vous avec mon gastroentérologue pour le suivi de ma recto colite hémorragique. Elle est survenue il y a dix ans.

Décidément, je cumule les problèmes de santé. Je dois subir des coloscopies tous les 5 ans, avec un traitement à prendre tous les jours, en plus des pilules psy.

J’ai perdu beaucoup de masse, je n’ai plus d’appétit. Je suis à la limite de la maigreur. Je flotte dans mes vêtements.

La suite au prochain épisode…

Il est trois heures du matin

Il est trois heures de matin. Je n’arrive plus à dormir. En plus de cela j’ai une boule au ventre. Ça va passer, enfin j’espère. En même temps, en pleine nuit, tout est calme et apaisant. Pas de bruit de voiture, pas de vendeurs d’alarme qui viennent vous perturber…  C’est mon moment privilégié. Je peux vapoter et écouter de la musique.

Ma nuit

Il fait quand même un peu frais chez moi. Pour faire des économies, j’ai réglé le thermostat à 17 degrés. Je me suis habillé en conséquence.

Tout à l’heure j’espère être en forme pour aller à l’association de patients. Il faut dire que depuis quelques jours, j’en bave. En effet, en accord avec ma psychiatre, j’ai réduit mes anxiolytiques. Cela fait prêt de 24 ans que je suis addicte à cette « cochonnerie », comme elle dit.

Dehors, la nuit est éclatante… Seule la lune et les étoiles se font remarquer. Les lampadaires sont éteints.

Je tape frénétiquement sur mon clavier. C’est le seul bruit, avec celui de mon réfrigérateur et de ma vieille chaudière au gaz qui se font entendre. Encore quelques heures de bonheur, il faut que je profite.

J’ai un peu froid quand même. Je pars chercher une autre couche de vêtement à me mettre sur le dos.  Ma boule au ventre est passée. Je suis content.

Ce midi, j’ai prévu de faire un peu de cuisine, une pizza, avec une pâte que je ferais moi-même. J’ai besoin de reprendre un peu de masse. En effet, je suis plutôt maigre. Je ne mange pas assez. Ma silhouette de fil de fer est un peu inquiétante.  Malgré une dose conséquente de neuroleptique, je ne grossis pas.

Cela avait fait dire à un psychiatre que je devais avoir un problème à l’estomac. Je n’ai jamais eu le courage de faire une endoscopie.