A peine réveillé, tous les matins, je me sens comme un robot. J’effectue toujours les mêmes tâches et c’est de plus en plus dur. J’ai de moins en moins d’entrain. Je ne me sens soulagé, que lorsque je peux me mettre dans mon canapé, une fois toutes les routines effectuées. C’est identique le soir, quand enfin je me couche.
Malgré tout, je m’oblige dans la douleur, à faire quelques activités. Je me rends tous les matins de la semaine à l’association de « patients ».
Mais aujourd’hui, je ne suis pas dans une trop mauvaise forme. Mon esprit est clair. Je suis relativement serein.
Je vais quand même passer la journée seul. C’est d’abord agréable, puis pénible au fur et à mesure que les heures passent.
Pour l’instant, il n’y a pas un bruit dans mon appartement. La télévision est éteinte. C’est reposant. Je n’entends pas non plus les voisins. Dehors, un épais brouillard me donne l’impression d’être perdu en pleine montagne.
Tout à l’heure, je me cuisinerai surement une galette bretonne, pour changer un peu des éternels spaghettis.
Enfin quand même, un peu de son me parvient maintenant de l’appartement de mon voisin. J’entends les bips de l’émission de télévision Motus. Je me sens un peu moins seul. Il y a une bonne ambiance dans mon immeuble. Nous entamons souvent une petite conversation, lorsque nous nous croisons dans les couloirs.
Heureusement personne ne sait que je souffre de schizophrénie. On me lancerait des pierres sinon. Même si mes voisins me trouvent surement un peu étrange. Bien que je ne fasse pas d’histoire.
Il est l’heure, Tic-tac. Midi va sonner. Je vais avaler « goulument » mes petites pilules. De quoi tenir, sans sombrer pendant quelques heures.
Des odeurs de cuisines commencent à arriver dans mon appartement. De quoi m’ouvrir l’appétit.