Être esclave de ses rituels

Je ne tiens pas en place. Je n’arrive pas à rester dans mon petit appartement plus d’une heure de suite. Je fais donc de petites balades de quelques minutes dehors. Je ne vais jamais pourtant très loin. De plus, je m’impose des rituels que je respecte scrupuleusement. Tel un esclave, ma vie est organisée heure par heure, avec toujours les mêmes gestes.

Rituels
Rituels

Aujourd’hui j’ai quand même partagé le repas du déjeuner en famille. C’était agréable. Je ne me sens pas trop mal en ce moment. Un puissant antidépresseur me donne la joie de vivre. Bien entendu, ce psychotrope n’empêche pas les moments d’angoisse et de mal être, qui arrivent fatalement une à deux fois par jour, dans le meilleur des cas.

Souvent, au couché du soleil je me sens mal. J’attends alors que le matin arrive le plus vite possible.  

Avant de dormir, vers 21 heures, les mêmes rituels peuvent me prendre jusqu’à 15 minutes. C’est véritablement une souffrance.

Mais je suis pris au piège, car toute nouveauté est source d’angoisse.

Au fur et à mesure que je noircis cette page, le soleil se couche. Un sentiment de tristesse m’envahit alors. La confiance en soi s’effrite. L’antidépresseur ne peut pas lutter. J’ai maintenant envie de « crever ». Ce puissant sentiment négatif vient des tripes et monte jusqu’au cerveau.

L’impossibilité d’avoir une vie plus « normal » et la peur du futur en sont les moteurs.

Il va être l’heure d’avaler mes 4 comprimés. Je fais toujours ce geste à 17h45. Un peu plus tard, à 20 heures, je prends les deux derniers de la journée. Bien que ce soient de puissants sédatifs, ils ne me font plus d’effet. Je continue de les prendre quand même par habitude et parce que le manque m’empêcherait de m’endormir. Il est temps de fermer les volets.

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