Suis-je fou. Je ne sais plus. Je suis angoissé. Tout mon monde s’écroule. Je ne m’en remets pas décidément. Ma psychiatre ne m’a pas loupé, en « me traitant de schizophrène », brutalement. Pour dire la vérité, je l’avais « oublié ». J’espère qu’elle sait ce qu’elle fait. Dans ma tête, tout était logique, en apparence. Je n’ai plus confiance en moi. Je crains de sortir… Peur que la foule ne veuille m’interner. Je deviens parano.
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La nuit d’un schizophrène
Cette semaine je suis retourné à mon association de patients. Ce fut compliqué. Je ne suis pas resté très longtemps. Le mal être était profond. Le pire m’attendait dans le bus pour rentrer chez moi. J’étais au plus mal. Je n’avais qu’une seule idée en tête. Me cloitré dans mon petit logement. Être avec les autres était insupportable. Je vois bien que je ne suis pas bien. Mais que faire ?
Continuer la lecture de La nuit d’un schizophrènePâques 2023
Un dimanche de Pâques horrible. Cela fait 4 jours que j’ai baissé mon anxiolytique. Je commence à sentir fortement les effets. Hier ce fut très très dur. J’ai dû affronter de grosses angoisses et le manque… Dans ma tête tout se mélangeait. Surtout les propos des uns et des autres, pourquoi ont-ils dit ceci ou cela ? J’analyse tout et je n’ose plus parler.
Ce matin quelques heures après le réveil, j’ai préparé une pizza. Il faut dire que je maigris et que je n’arrive pas à reprendre de la masse. Le manque d’appétits en est la cause.
La nuit je suis seul, je veille. J’ai besoin de contact humain, comme toute personne, mais je ne peux plus gérer les discussions. J’y reviens après quand je rentre chez moi. Il n’y a que la nuit ou je ne me pose pas de questions.
Je suis malade.
Pour le gigot d’agneau, hier, j’étais seul, aussi. Ma famille était en voyage. Je compte les retrouver aujourd’hui.
J’ai eu quand même deux trois courts contacts avec les voisins ou une caissière dans le supermarché de mon quartier. Heureusement j’ai la télévision, qui me parle parfois, en journée.
Demain, j’essayerai de retourner à mon association de patients. Cela va me faire du bien.
Je me rends compte que je suis toujours aussi fou. Je n’ai pas progressé depuis que la maladie s’est déclarée, il y a 25 ans. Il n’y a que les antipsychotique qui me maintiennent la tête hors de l’eau. Je commence à d’espérer.
Allez, encore quelques heures avant que le soleil ne se lève. Tout à l’heure j’irai ouvrir les volets chez mes parents.
Il n’y a que devant mon clavier que la quiétude revient.
Je vais aller vapoter un peu. J’ai hâte de vous retrouver.
Seul dans ma grotte
Cette nuit, j’ai pu voir mon horloge passer de 1h59 à 3h00. J’avais mis mon réveil un peu plus tôt que d’habitude, à 1h00. J’en ai profité pour faire un peu de ménage.
Hier, la journée fut compliquée. Pendant de longues heures, la souffrance psychique était intense. Je n’arrivais pas à retrouver du bien être et de la sérénité. Il n’y a qu’une fois dans mon lit que je me suis senti un peu mieux.
J’éspere ne pas revivre cela aujourd’hui. Surtout que je dois manger en famille, comme tous les dimanches.
Heureusement, il me reste encore quelques heures de bien-être. Hier, alors que j’étais au plus mal, j’ai pris la décision de me décaler encore plus, pour vivre davantage la nuit.
Pendant plusieurs décennies, je me suis battu contre moi-même, pour avoir des ami(e)s, des petites amies… En vain, sans succès ou alors dans une souffrance extrême. J’assume maintenant, pleinement, le fait de vivre seul. Je ne suis pas câblé pour avoir une vie sociale trop intense. C’est même carrément le contraire.
Il va être l’heure d’avaler mes pilules. Pareil, je ne sais pas vivre sans mes antipsychotiques. A l’association de patients, j’ai pu voir l’effet désastreux sur ceux qui ne prenaient plus leur traitement.
Demain, je pense quand même y aller, juste une heure. C’est le maximum que je peux faire. Il y aura peut-être Edmond, je m’entends bien avec lui. Un moment on s’appelait régulièrement pour prendre des nouvelles et s’entre aider. Jusqu’au moment où comme d’habitude, j’ai pris la décision de mettre un terme à cette relation amicale… Je n’en pouvais plus des discussions téléphoniques, pendant de longues minutes.
Il va être l’heure de vous laisser. C’est toujours un plaisir d’écrire et de savoir que vous de l’autre côté de votre écran vous me lisez. A bientôt pour de nouveaux articles !!!