Je suis épuisé. J’ai passé une partie de la matinée à récurer mon appartement. Il est propre comme un sou neuf maintenant. Enfin presque…
Je n’ai plus de force. La forte dose de neuroleptiques que je prends tous les jours n’y est pas étrangère.
Ce matin à l’association de patient, j’ai fait l’ouverture à 10 heures. Il y avait Pierre qui attendait devant la porte. Il avait le doigt couvert de pâte à tartiner au chocolat. Dans l’autre main, il tenait le pot ouvert. De plus, il était complètement shooté à je ne sais quelle drogue. Au bout de quelques minutes, l’animatrice l’a renvoyé chez lui pour qu’il aille se reposer. Il n’a pas fait d’histoire et a obtempéré.
Il est très rare que cela se passe mal. L’animatrice sait trouver les mots. Il est indiqué dans notre règlement intérieur, que l’on ne doit pas être sous l’emprise d’alcool ou de stupéfiant pour rentrer dans notre local.
Je suis resté une petite heure puis je suis rentré chez moi pour faire le ménage.
Après le repas du déjeuner, je me suis installé dans mon canapé. Depuis, je n’ai pas eu la force d’en sortir. Il fait relativement chaud. Je suis en t-shirt. Mon ordinateur est posé sur ma table basse, juste devant mon vieux sofa. Plus loin, ma télévision est allumée sans le son. De temps en temps, je regarde quelques images.
Cela fait beaucoup d’écrans j’en conviens, mais je n’ai pas grand-chose à faire d’autre. Tout à l’heure, j’irai voir chez mes parents s’il y a du monde. Avec mes divers allers-retours dans la journée, je fais bien mes 10 000 pas par jour. Ce qui est recommandé par l’organisation mondiale pour la santé. C’est aussi très bon pour garder la ligne, malgré mes boulimies de chips et de gâteaux apéritifs.