Je suis au bord de la crise de nerfs. Je ne sais pas combien de temps je vais pouvoir tenir comme cela. J’espère que demain, sera un jour meilleur. J’ai peur de décompenser. J’essaie mentalement de me réfugier, dans un lieu sûr et agréable. C’est un endroit imaginaire, toujours le même, un peu comme mon paradis. Cela me fait du bien.
Dehors, le froid piquant a tout blanchi. Ce matin, du haut de mon appartement, j’ai pu observer les voitures passer. Et une femme, dans un virage, chuter de sa trottinette électrique, heureusement sans se blesser.
Avant cela, j’avais eu beaucoup de mal à me sortir du lit. Je suis quand même allé à l’association de patients. Même s’il m’a fallu une bonne heure pour que toutes les connexions de mon cerveau se fassent, et que je sois donc prêt à sortir de chez moi.
Là, je sens la pression monter en moi. Nous sommes en fin d’après-midi. Tic-tac les ami-e-s. A force d’espérer que demain sera un jour meilleur, on ne vit plus le temps présent.
Installé dans sur mon canapé, des fourmilles dans les jambes m’obligent à changer de position.
Et soudainement,
Une angoisse m’envahit. J’ai peur que jamais le jour meilleur n’arrive. Et comme un encrier renversé sur une page blanche, la nuit se prépare. Prête de plus en plus tôt, à tout éclabousser.
J’ai peur les ami-e-s. Mais heureusement vous êtes là. Rempart contre la solitude. Toujours à l’écoute.
Encore quelques heures avant que ne m’emporte le sommeil salvateur. Pour recommencer croit-on, jusqu’à l’infini, la vie.
Mais de plus en plus mes cheveux deviennent blancs. Comme pour me mettre en garde. Mais là, il est temps de fermer les volets, il n’y a plus de soleil. Je vous dis à bientôt les ami-e-s. Prenez soin de vous.