J’ai retrouvé un peu de sérénité. Après une période compliquée de plusieurs mois, je retrouve peu à peu mes esprits, enfin je pense. Je suis plus calme, c’est évident. Je sors un peu plus de chez moi… Dans le même temps, je suis surement devenu plus consensuel, pour dire les choses poliment.
Cette nuit, j’ai fait un peu de cuisine, vidé les poubelles… Des activités palpitantes !!!
Rassurez-vous, je garde quand même ce petit grain de folie. Même si ma psychiatre avait un peu calmé mon enthousiasme.
Suis-je fou. Je ne sais plus. Je suis angoissé. Tout mon monde s’écroule. Je ne m’en remets pas décidément. Ma psychiatre ne m’a pas loupé, en « me traitant de schizophrène », brutalement. Pour dire la vérité, je l’avais « oublié ». J’espère qu’elle sait ce qu’elle fait. Dans ma tête, tout était logique, en apparence. Je n’ai plus confiance en moi. Je crains de sortir… Peur que la foule ne veuille m’interner. Je deviens parano.
Cette nuit, il y a comme quelque chose d’étrange. Un mauvais rêve, je ne sais pas trop. La journée risque d’être longue. Bien que mal commencée, tout peut s’inverser et finir agréablement. Cela fait longtemps que j’ai arrêté d’essayer de comprendre le fonctionnement de ma psyché. En tout cas, là-haut, il y a comme un problème. Tout ne s’est pas connecté correctement lorsque je me suis réveillé vers deux heures du matin.
Alors, j’ai préparé mon pilulier. Dans l’espoir que quelques molécules ne remettent tout cela en place. Erreur peut être, je commence à penser. Enfin, sans c’est pire. Mais c’était il y a bien longtemps. Je ne sais plus.
Il faut quelques certitudes dans la vie. Quand tout est mouvant, plus rien ne va. Et là cette nuit, je ne sais plus. Je ne dors plus pourtant. Je suis même bien très bien réveillé. Prêt à courir le 100 mètres.
Allez, il faut que je fasse bonne figure. Le reste peut attendre. La tête c’est ce qu’on voit en premier. Le sourire figé d’une douleur interroge. Comment vas-tu ? très bien pour quoi !!! mais tout cela n’est que mensonge. Vous la savez bien. Vous commencez à me connaitre maintenant. Je suis un comédien. J’arrive à paraitre, et le rictus de la douleur, je le cache.
Même si au bout du bout, tout cela me coute. Je finirai attaché. N’arrivant plus à mentir, je ne serais qu’un vieux bonhomme, qui a mal pensé toute sa vie. A côté de la plaque, je vous assure. Ah enfin, je retrouve un peu de vigueur. Je vais mettre mes loques. Je pense que maintenant je suis bien réveillé. Comme Artaban, une journée m’attend. Comment se puisse, que le cerveau refonctionne. Comme cela, en 30 minutes. Décidément, je ne comprendrais jamais.