Codéine, la drogue du Dr House

Codéine, j’ai testé cette molécule hier, qui est un alcaloïde de l’opium. Je n’ai pas tout de suite fait le rapprochement avec la drogue que prend le « Dr House », pour ceux qui connaissent la série. Je pensais juste que c’était l’équivalent d’un simple Doliprane.

J’avoue qu’assez rapidement, je me suis senti comme sur un petit nuage. D’habitude, à fleur de peau avec mes parents, sous son emprise, j’étais beaucoup plus zen. Les autres me paraissaient moins agaçants et j’ai eu de la satisfaction à passer du temps avec eux.

Il me reste une boite de 8 comprimés. J’ai envie d’en essayer un, dans un moment de grande souffrance, psychique et physique.  Cela pourra peut-être me soulager, lorsque je suis plié en deux dans mon canapé, que je ne veux voir personne et que tout stimuli extérieur est une agression.

Malheureusement, ce ne sera qu’expérimental.

Face aux souffrances que la schizophrénie produit, je suis démuni. Je m’autorise à boire une ou deux bières le weekend. Cela me permet de me sentir bien une demie heure.

C’est un peu la même démarche qu’avec la Codéine. Le problème de tous ces produits, c’est qu’ils sont très addictifs.

D’ailleurs pour ne pas être tenté, je ne stocke pas d’alcool chez moi et la codéine est un médicament sous ordonnance que je ne peux avoir facilement.

C’est certain que pour rechercher un bien être avec ce genre de produit, il faut être mal dans sa peau. Ce qui est mon cas.

Les schizophrènes sont plus que les autres soumis à des addictions, parce qu’ils sont en grande souffrance.

Dans un autre registre, ce matin, je suis allé à l’association de patients. J’ai pu discuter avec la femme qui m’avait avouée ses sentiments, par sms. (Voir article précèdent).

J’ai donc pu, en tête à tête, lui expliquer que je n’étais pas intéressé. Je pense qu’avec elle, les choses sont plus apaisées.

Amour et schizophrénie

Cela fait quelques jours, qu’une femme, à l’association de patients que je fréquente, m’avoue ouvertement son amour. Bien que cela soit flatteur, je ne suis pas intéressé par elle. Cela fait deux ans que je la connais et je la considère, c’est vrai, comme une bonne amie. J’ai de l’affection pour elle mais pas d’amour et elle ne m’attire pas.

Elle est « marante » et dans l’association elle est aussi un repère pour d’autres adhérents. Mais il est vrai aussi que nous avons douze ans d’écarts.

Bien que schizophrène, je suis capable d’aimer. Cela m’est arrivé d’avoir des sentiments et de pouvoir les partager, mais pas avec cette femme.

Ne voulant pas la faire souffrir, je lui ai expliqué calmement que c’était une amie. Puis, comme elle insistait je lui ai dit qu’elle trouverait un homme qui pourrait lui apporter de l’amour.

Elle s’est mise en colère. Je me doutais qu’elle n’apprécierait pas.

Apparemment cela n’a pas suffi, puisque quelques heures plus tard, elle m’a envoyé un message dans lequel elle m’expliquait, que vu la façon dont je la regardais, il devait y avoir de l’amour.

Je ne lui jette pas la pierre, il m’est arrivé aussi d’avoir des sentiments pour une femme qui n’en n’avait pas pour moi.

Elle est intelligente, mais dans c’est moment-là, c’est plutôt le cœur qui parle et elle est très fleur bleue.

Heureusement, le weekend est arrivé et l’association est fermée. Cela va peut-être mettre un peu de distance entre nous.

Je ne sais pas si lundi, elle va venir à l’association et dans quel état d’esprit elle va être.

La schizophrénie n’est pas une maladie qui empêche d’aimer. Je dis cela parce que j’ai vu que beaucoup de personnes se posaient cette question sur « Google ». C’est juste que cela doit être réciproque.

Contre la violence physique

Je hais la violence. Pour moi, les conflits entres les gens doivent se régler par la parole. Je suis schizophrène et je n’ai jamais agressé quelqu’un physiquement, lorsque j’étais en crise aigüe. La parole est suffisante. Ma religion est la non-violence. Malgré les délires qui m’ont pris tous entiers, j’ai toujours continué à vouloir échanger.

J’ai été enfermé mais j’ai toujours essayé de rester digne. Au final, je poursuis mon chemin.  Je n’irai surement pas très loin dans la vie et beaucoup peuvent penser que je ne suis pas un modèle à suivre. En effet, je n’ai pas de travail, de voiture et je ne bouge pas beaucoup de chez moi… Je suis pourtant là et il faudra faire avec moi.

Je suis encore capable de parler, de rire même si parfois, cela peut vous paraitre un peu décaler. Je suis souvent en souffrance et poussé dans mes derniers retranchements. Je vous dirai cependant que tout va bien.

Je prends plusieurs pilules par jour, sans ces dernières, je souffre bien plus.

Malgré tout, les psychiatres ne me font pas peurs. Je peux encore réfléchir par moi-même et reprendre ma liberté, quand cela est nécessaire. Cela fait parfois du bien, après des années auprès du même thérapeute.

Je ne suis que rarement en état de taper sur un clavier. Pensant souvent, que ce que j’écris n’est pas très intéressant.

Cela me fait pourtant du bien. Je suis égoïste et je le fais pour moi.

J’ai de l’égo, c’est certain. Je ne sais pas si je vous apporte quelque chose lorsque vous lisez mes textes, je continue pourtant.

J’aime mettre un pied devant l’autre pour avancer, mais peut-être, si la souffrance est trop forte un jour, je déciderais d’en finir.

En attendant, j’apprécie c’est moment avec vous. Lorsque je vois que certains lisent plusieurs pages de mon blog, je suis heureux. Cela me suffit.

Mes peurs

Fin d’après-midi angoissante. C’est souvent pendant cette période de la journée, que mes peurs sont les plus fortes. En effet, la solitude et l’inactivité pèsent sur mon état psychique. L’existence apparait comme un jour sans fin ou les souffrances vont aller croissantes, sans pouvoir mourir.

J’ai toujours été quelqu’un avec beaucoup d’imagination, comme on dit. C’est une façon élégante de dire que je ne suis pas trop dans le réel, que je suis décalé.

Pourquoi, parfois je me sens si seul ? J’ai bien ma famille qui heureusement n’est pas trop loin mais quand même.

A l’âge où je devrais avoir fondé un foyer, je me bats pour oser sortir de mon appartement. Et puis je me méfie des autres. Si je leur dis que je suis schizophrène, je serais encore plus isoler.

Je dois donc faire semblant.

Je suis embrouillé, ce soir. Les connexions ne se font pas correctement dans mon cerveau. Mon texte me parait décousu.

Oui, j’y reviens. Je me sens si seul, comme perdu dans une forêt la nuit avec des cris menaçants tout autours. Je n’ose pas crier au secours de peur d’attirer les loups.

Les personnes en qui j’ai confiances n’existent pas, ou alors, je ne les ai pas encore rencontrées. Au final, on n’est toujours face à soit même.

La personne que l’on voit dans le miroir le matin, est toujours la même, avec des rides en plus. Les amis d’un jour, deviennent parfois des gens qu’on veut oublier à tout prix. Je suis content alors de n’avoir pas trop parler.

Je n’ai pas confiance, c’est peut-être cela le problème. Et puis, il y a cette vitre entres nous. Ce corps dont on n’est « normalement » le seul propriétaire. On n’y est prisonnier, aussi. Les douleurs, on ne peut les partager. Vous me comprendriez peut être un peu plus.

A 5 heures du matin

Il est 5 heures du matin, je viens de me réveiller, je n’ai plus envie de dormir. Mon bus est à 8 heures. Je vais tuer le temps en écoutant de la musique. Je suis un peu énervé ce matin. J’ai fumé la seule cigarette de la journée.

Le monde est encore endormi et dans ma tête les idées fusent. Ce n’est pas tellement bon signe.

Vendredi, ma psychologue est venue à mon domicile. C’est là que nous faisons les séances. Ce fut assez productif. C’est une jeune femme avec du caractère. Elle a un certain charme. Elle me regarde toujours de face avec ses yeux verts. Elle m’a donné pour objectif de sortir et de voir un peu de monde. Je vais m’y atteler en douceur.

Il est 8 heures et après avoir pris mon traitement et une bonne douche, tout est devenu beaucoup plus calme dans ma tête. Je me sens mieux. J’ai retrouvé un peu de sérénité.

Le soleil s’est levé. Il fait clair. J’ai un peu moins l’impression d’être un vampire.

Quelques heures plus tard…

J’ai passé la matinée en ville. Prendre le bus devient un peu plus compliqué. Des dizaines de scolaires sont debout, la main accrochée à une barre pour ne pas tomber, chaque fois que le bus freine ou accélère. Cela fait beaucoup de yeux qui me regardent et peu de place. J’ai sorti mon smartphone pour rentrer dans ma bulle.

Malgré tout, depuis quelques jours, je suis anxieux. Je n’ai plus envie de répondre aux sms ni au téléphone. Même pour dire « bonjour » cela me demande de gros efforts. Je prends sur moi.

J’ai les boyaux qui se tordent. J’en suis là et je ne sais comment faire pour aller mieux. J’essaie des exercices de respiration, je baisse les épaules, j’inspire et j’expire.

Alcool et énervement dans le bus

Dans le bus, ce matin, une vieille dame qui insulte le chauffeur parce qu’il ne lui a pas ouvert la porte tout de suite, pour descendre. Elle a continué à râler une fois sortie, parce qu’il s’était garé trop loin du trottoir. Décidément, cela ne donne pas envie de vieillir.

Moi, j’étais assis à côté de deux hommes, le visage marqué par l’alcool qui empestaient et tenaient dans un sac en plastique des canettes de bières.

Hier, j’étais angoissé, j’ai dû prendre 4.5 mg de Temesta. La journée s’est finie de bonne heure. Je me suis mis dans mon lit, pour dormir et échapper à la souffrance.

Par contre, à par le spectacle un peu navrant de mon trajet en bus, la matinée fut agréable. Le soleil et un état d’esprit positif rayonnaient dans ma tête. J’étais même heureux de vivre. C’est assez rare pour le souligner.

Le sport est un bon moyen pour se sentir mieux et hier j’ai couru une heure. C’est peut-être cela, l’explication, ou d’une moins, une partie de l’explication. Ou alors le cerveau est un grand cirque qui a sa guise, me fait souffrir ou me rend heureux.

J’avais envie de nouer des liens, ce matin. Je n’ai pas arrêté de discuter avec les uns et les autres. Moi qui d’habitude ne suis pas très sociable. Ce n’est pas que je ne veux pas mais une étrange souffrance m’envahit quand les autres se rapprochent de moi. Comme une fracturation a l’intérieur de mon cerveau et de mon corps.

Cet après-midi, je n’ai pas grand-chose à faire. La télévision va être ma seule occupation. C’est désespérant.

Demain après-midi, j’ai rendez-vous avec ma psychologue à domicile. Cela me fera du bien.  C’est une jeune femme, sympathique. Elle m’aide à affronter les angoisses qui me gâchent la vie.

Rire une fois par jour

rireSourire et dire que tout va bien, juste pour ne pas parler de ses problèmes. C’est souvent ce que je fais. Même quand je suis mal, je dis « oui oui ça va ».

De toute façon, mon mal être est trop compliqué à expliquer. Avant d’être schizophrène, je ne pouvais pas imaginer le genre de souffrance que cette maladie pouvait provoquer.

De plus, je ne me rends pas compte que je suis décalé. Je suis normal, pour moi. Apparemment j’arrive à assez bien jouer le jeu puisque les gens, pas mes proches, mais les autres ne se rendent compte de rien. La vie est un grand carnaval. On se cache derrière une personnalité, que l’on a en partie héritée de nos parents et que l’on a mis des années à construire. On peut alors monter sur scène et sortir nos répliques. Trouver des réponses quand on se moque de nous… Puis on peut rire tous ensembles, alors que nous ne sommes des nains assis sur les épaules d’un géants.

Je me sens assez « nul », même si j’ai toujours une bonne réplique. Bien cassante, pour animer le débat et faire rire quand on me provoque.

Ce matin, à l’association de patients, nous avons bien rigolés. Jacques, habillé d’une veste imitation peau de léopard, cheveux longs et gant scintillant comme Mickael Jackson, a fait le cirque comme à son habitude. Malgré tout je ne me suis moqué pas de son apparence. Il a un côté touchant et on ne tire pas sur une ambulance.

J’ai juste un peu taquiné Isabelle. Elle sait se défendre, c’est pour cela que j’aime bien parler avec elle.

Je crois qu’elle m’apprécie aussi. J’essaie de ne pas être méchant non plus. Parfois, on entend de drôle de chose, comme Daniel, qui sait se téléporter. Je l’écoute un peu en cachant mon envie de rire. Je ne veux pas le blesser.

Dire au revoir à son psychiatre

Une heure de course à pied fait beaucoup de bien. Ca relaxe, surtout lorsque l’on est très anxieux, comme moi. Les endomorphines ont envahi mon cerveau et je suis bercé par une douce quiétude.

Hier, j’ai rencontré pour la première fois ma nouvelle psychiatre. Ce fut plutôt une bonne surprise. Ce n’est pas l’usine comme avec le précèdent et la distance entre nous deux une fois assis n’était pas non plus de plusieurs mètres. Nous étions relativement proches. Le diable se cache dans les détails. Le tarif est raisonnable et les questions étaient pertinentes. Le feeling est bien passé.

J’ai un nouveau rendez-vous dans un mois.

Humainement, je ne supportais plus « l’autre », le psychiatre qui me suivait depuis 16 ans. Les séances ne duraient que 20 minutes pour 30 avec la nouvelle. L’ « autre » était sûr de lui et un peu arrogant. Il y a 16 ans, au fond du trou, je n’avais pas été trop regardant sur ce qu’il me disait et petit à petit, j’ai mis le doigt dans l’engrenage. L’écoutant comme le messie. Je n’ai eu que récemment la force de m’opposer à lui.

Ça fait du bien de s’aérer intellectuellement, en rencontrant de nouvelles personnes.

Aujourd’hui, dans mon appartement sous les toits, la chaleur est étouffante. Je suis obligé de prendre régulièrement des douches fraiches.

Ce midi, ma grand-mère était chez mes parents pour le déjeuner. Elle n’a quasiment plus de mémoire immédiate. Elle est obligée de se laisser guider par les autres, avec agacement quelquefois.

Elle vit dans une maison de retraite le reste du temps. Je suis allé la chercher et j’en ai profité pour y prendre l’ascenseur. C’est une de mes phobies. J’ai pu l’affronter avec succès, aidé par des exercices de respirations.

Je regarde le ciel et il se couvre. Un orage ne va pas tarder.

Je suis psychotique et écrire me soigne

Ecrire me fait du bien, c’est un moment privilégié que je m’accorde avec moi-même. Je me regarde droit dans les yeux et j’essaie d’en sortir quelque chose. Je suis obligé de mettre en place mes idées, c’est un bon exercice. Souvent ma psychose me trompe. Je veux mettre sur les papiers toutes les folies qui me passent par la tête. Je me rends compte alors que je ne peux pas les écrire car c’est sans logique. Mes folies ne sont pas transposable par écrit. Je peux alors faire la part des choses.

Enfin cela c’est quand je suis enforme. Sinon je me replis sur moi-même et je traine des heures entre mon lit et mon canapé. Cela met arrivé dimanche dernier, horrible journée et vers 19 heures je me suis couché. C’est tôt mais quand je dors, je ne souffre pas.

Vendredi j’ai rendez-vous avec une nouvelle psychiatre. J’ai mis fin à la collaboration avec celui que je voyais depuis 16 ans. Humainement ce n’était plus possible.

C’est surement cela qui me travail aussi.

Dehors le soleil est encore vigoureux pour un mois de septembre. Je viens de faite le point sur ma situation financière. Je ne peux pas faire d’extras.

J’avais fait des tentatives pour travailler qui se sont soldées par des échecs. Je ne suis productif que deux ou trois heures par jours et encore un jour sur trois.

Le reste du temps je suis angoissé ou en train de voyager dans des contrées dans lesquelles je suis le seul à en comprendre la « logique ».

En plus de cela, je suis angoissé à la simple idée de prendre un rendez-vous administratif en ville. Quand je suis obligé, je demande à mon père de m’accompagner. Mon cocon protecteur est mon appartement.

Il n’y a que pour l’association de personnes en souffrance psychique que je fréquente que j’arrive à prendre le bus. Je suis bénévole dans cette structure. C’est une petite occupation et face à mes semblables je me sens à l’aise.

La folie me gagne

La folie me gagne. Les délires s’entrelacent avec la réalité. Là ça va un peu mieux je suis serein, mais tout à l’heure, c’était assez dur. Comment rester dans le concret ?

C’est tellement jouissif de laisser partir ses pensées dans des constructions mégalomaniaques. J’y croyais tout à l’heure. Heureusement, après 1 heure et 200 mg de Solian, les choses sont revenues à la « normal ».

J’attends avec impatience de rencontrer la nouvelle psychiatre avec laquelle j’ai pris rendez-vous. Ça me perturbe un peu les changements de thérapeute. En même temps cela faisait 16 ans que je voyais l’autre. Lors de notre dernière entrevue, Il m’a souhaité bonne route et ce matin j’ai annulé les rendez-vous que j’avais pris à l’avance avec sa secrétaire.

Tout à l’heure, je me suis remémoré le moment où je lui ai annoncé que je ne voulais plus continuer. J’étais assez exalté quand je lui ai dit et les émotions sont remontées à la surface cet après-midi. Clouer le bec à un psychiatre, je trouve cela jouissif. De toute façon on n’était arrivé au bout du chemin. Humainement je ne pouvais plus continuer.

Maintenant, je vais voir un peu comment les choses se passent avec la nouvelle psychiatre. Que ce soit une femme peut aussi être intéressant dans les rapports que j’aurai avec elle. Cela va me changer.

Au téléphone, elle a l’air d’être assez sèche mais je ne vais pas y aller avec trop d’aprioris. Je demande juste une écoute, qu’elle se sente impliquée et un bon suivi pour le traitement médicamenteux.

Je me sens un peu brouillon dans l’écriture de mon article ce soir. Les délires de l’après-midi raisonnent encore un peu dans ma tête. On ne sent débarrasse jamais complètement. Il suffit d’une étincelle pour qu’ils reviennent au galop.

Souvent, lorsque l’on si attend le moins, en regardant un film par exemple.