L’engagement avec les femmes me fait peur. J’ai eu quelques expériences dans ma vie, que j’ai rapidement interrompues. La simple idée de partager un lit, toute une nuit, avec quelqu’un d’autre, me donne maintenant des sueurs froides. Il me faut ma zone de confort. Je suis un solitaire, depuis toutes ces années. Même si les femmes continuent à m’attirer. Je ne perds donc pas espoir.
De plus, j’ai des amis schizophrènes qui vivent très bien en couple. Ce n’est donc pas impossible. Je pense à Henry, qui a vécu de nombreuses années avec une femme ayant la même maladie psychique. Il y a bien d’autres exemples, avec des mariages…
A l’association de patients, il y a une adhérente schizophrène, qui a accouchée il y a quelques années, d’un garçon. Malheureusement pour elle, la garde lui en a été retirée, après une hospitalisation en psychiatrie. Elle l’élevait seule. Cependant, elle continue de tisser des liens très forts avec lui, et pourra bientôt l’avoir à son domicile, quelques jours et nuits par semaine. La maladie ne coupe pas le lien d’amour, d’une mère ou d’un père pour son enfant.
Comme je le dis plus haut. Une personne souffrant de schizophrénie, peut être amoureux et aimer. Il n’y a pas d’incompatibilité. Il m’est arrivé aussi, d’avoir des sentiments pour une femme, qui se sont concrétisés, à l’association de patients. C’était il y a quelques années, avant que je ne me replie beaucoup plus sur moi-même.
Aujourd’hui, je ne veux juste plus souffrir. Je souhaite trouver un équilibre. Même si je dois finir ma vie seul. Je veux bien sûr encore embrasser les lèvres d’une femme, toucher sa peau, sentir son parfum, tomber amoureux… Mais ce n’est plus une obsession. Je me laisse le temps. Peut-être une vie de couple ou chacun aura son logement, avec des moments privilégiés.