Les pilules du bonheur

Les pilules du bonheur
Les pilules du bonheur

Le soleil brille de mille feux. Malgré cela, ce matin, un petit givre recouvrait les toitures et les voitures. C’est mon réveil avec son tictac, qui m’a sorti de mes rêves. J’étais bien. Je n’avais pas envie de me lever. Il le fallait pourtant. Il était l’heure d’avaler les comprimés du matin, vers 8 heures. Avec le temps, c’est de plus en plus pénible. Les comprimés se bloquent dans ma gorge. Comme si mon corps en avait assez d’ingurgiter, trois fois par jour, toutes ces pilules.

Avant même de prendre mon antidépresseur, juste en le regardant, une forte joie m’a envahi. C’est assez étonnant. Je me surprends à chanter et à danser…

Après de longues minutes, il était l’heure de sortir faire mes courses. La grande surface se situe à 10 minutes à pieds de chez moi. Heureusement, je peux y aller sans prendre de transport en commun. Je ne pourrai pas sinon. J’ai des crises d’angoisse quand je m’éloigne seul, plus loin. Malgré un traitement assez conséquent, les pilules n’arrivent pas à juguler cette grosse anxiété.

Je vais passer le weekend seul. Mais en réalité, je suis souvent seul. Je me sens nerveux quand j’invite des gens chez moi. Au bout de deux heures, je mets les gens dehors. J’invente une excuse pour retrouver ma tranquillité.

Tictac, il est bientôt midi. L’heure d’avaler de nouveau une série de pilules. Ça va être compliqué. Je vais encore avoir envie de vomir, en sentant passer dans ma gorge, les comprimés.

Malgré tout, sans ces pilules, je ne pourrai pas vivre. Je serai surement sur mon lit, dans un autre monde, en train de délirer, au bord de la crise de schizophrénie aigue.

Le Solian, le neuroleptique que je prends, m’a pour l’instant évité de revivre l’horreur de ces moments, aux lourdes conséquences, sur mon bien être psychique.

3 réflexions au sujet de « Les pilules du bonheur »

  1. Salut Paul,

    Aujourd’hui je me sens brisé en morceaux, j’ai mal aux muscles et je suis extrêmement fatigué. Je vis la nuit et ça use au bout d’un moment. Moi non plus je ne supporte plus la compagnie d’une tiers personne. Je me fatigue vite et je n’ai qu’une envie de rester seul dans mon terrier.

    C’est bizarre, avant quand j’étais dans le déni de la maladie, j’étais énergique, je faisais du sport ect… Maintenant que j’ai accepté la maladie c’est l’inverse je suis une loque, transparent, un fantôme, un pâle reflet de moi même.

    Au début de la maladie je prenais du Solian aussi, c’est comme ça que j’ai commencé à prendre beaucoup de poids, avec du Tercian aussi le médoc le plus horrible que j’ai pu prendre, maintenant je suis sous risperdal car l’abilify ne me convenait pas du tout.

    Est ce que toi aussi tu ressens une certaine mélancolie par rapport à la maladie? Ces minutes, ces heures, ces jours, mois et années passées à souffrir? Cela va faire bientôt quinze ans que je suis malade et des fois en y repensant je me souviens de ma première crise et des autres plus tard, ma mère me tenant la main au chevet de mon lit, moi en plein délire, en pleurs et ma mère impuissante ne pouvant rien faire.

    Bref, c’est un com tristoune aujourd’hui, désolé, c’est peut être du aux fêtes qui arrivent pas à pas je sais pas. En déménageant de région je pensais pouvoir tirer un trait sur mon passé et tous les moments glauques que j’ai pu passer mais la schizophrénie ne se guérit pas et une partie de ma vie est perdue pour toujours.

    Bon courage Paul

    1. Bonjour Pixel,

      Oui, je connais cette mélancolie, cette tristesse. Toutes ces souffrances, nous ne les méritons pas. Mais je sais aussi qu’il y a des moments plus positifs. Là, le soleil brille et me chauffe le dos. C’est agréable. Nous devrions avoir une médaille, pour le courage que nous devons déployer. Accroche toi Pixel, tu mérites d’être heureux.

      Paul,

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