Un schizophrène joueur de trompette

Une nouvelle semaine qui débute. Je viens de préparer consciencieusement mon pilulier pour la journée. Des gélules et comprimés de toutes les couleurs. Un véritable arc en ciel. Cela fait 24 ans que je fais rituellement ce geste. Parfois ca bloque un peu dans la gorge, comme si mon corps n’en voulait plus. Mais sans toutes ces molécules, je ne peux plus vivre. Je me mets à parler aux murs, à la télévision. Je passe ma vie dans ma chambre, sans ne plus oser y sortir…

Hier, j’ai repris une bonne dose de CBD. L’effet apaisant m’a fait du bien. Pendant une bonne heure, je n’étais plus en souffrance. L’après midi c’est rare. Mais cela m’arrive aussi sans ce complément alimentaire…

Il va falloir reprendre le bus aujourd’hui. C’est toute une aventure. Parfois, je n’y arrive plus, je suis trop angoissé.

Mes deux crises de schizophrénie aigues ont sérieusement ébranlées mon équilibre psychique. J’ai tout de suite eu des grosses crises de panique. Mais au moins, on s’est rendu compte que je n’allais pas bien, du tout.

J’ai vu sur d’autres blog, certain, sortir complètement de la maladie, comme Patricia Deegan. Je suis très admiratif. Ils sont devenus psychologue… J’applaudi des deux mains.

En même temps, il y aussi toute la masse silencieuse qui souffre.

Faudrait-il parler d’autre chose ?

Je ne sais pas trop.

Je raconte juste ma vie…

Ma trompette

J’apprécie écouter de la musique. Dans une autre vie, j’ai joué de la trompette. J’interprétais le répertoire classique, comme Carmen… De bons souvenir de concerts, lorsque claquaient les cuivres, puis venaient les violons, tout doucement. Je ressentais des frissons.  

Il faudrait que je m’y remette. Mon instrument est quelque part chez mes parents. Il serait bien que je le récupère. Rejouer un peu. Remuscler ses lèvres, pour « tenir » le son.