La nuit est belle. Hier matin, je suis allé à l’association de patients. Ça m’a fait beaucoup de bien. J’ai pu échanger avec les uns et les autres. Cependant dans l’après-midi se fut un peu plus compliqué. J’étais énervé, sans raison. Il fallait que je reste seul. Physiquement je n’étais pas un danger, mais verbalement, j’aurai pu tenir des propos qui auraient dépassé ma penser. Je ne contrôle toujours ce qui sort de ma bouche. Je ne réfléchis pas avant de parler. C’est mon problème.
Et je suis souvent à fleur de peau.
C’est pour cela que j’essaie toujours de naviguer pour ne pas me mettre en conflit avec qui que ce soit. C’est mieux ainsi.
J’essaie de rester stoïque. Je ne veux pas que mes bas instincts prennent le dessus. Ce n’est pas toujours facile mais c’est gratifiant.
Vendredi je vais retourner à l’association de patients. C’est la seule sortie que je fais.
Ça permet de chasser les idées métaphysiques déprimantes, sur tout ce que nous nous posons tous.
La nuit est toujours belle.
Je profite pleinement de ce moment.
Tous à l’heure pour le petit déjeuner, à l’ouverture de la grande surface, j’irai acheter un sandwich. Il faudra discuter avec les personnes que je connais. Je ne suis pas obligé, mais je vois mal faire autrement. C’est vraiment une contrainte. Une fois rentré chez moi, je pourrais m’enfermer à double tour dans mon petit logement. Autant que je le souvienne je ne me suis jamais senti à l’aise avec les autres. Je ne sais pas ce que j’ai. Je suis toujours à côté de la plaque. La conséquence est que je ne suis pas aimé. Il m’a fallu du temps pour l’accepter mais je ne serai jamais populaire.
C’est pour cela que j’ai été psychiatrisé. Enfin il faut que je sois honnête, il y a eu aussi mes crises… J’ai toujours été diffèrent. Maintenant, je l’accepte.