Le climato-sceptique

Le quartier est désert. Les volets des maisons sont fermés. Il n’y a pas âme qui vive. La chaleur est écrasante. Au moindre effort, de grosses gouttes de sueur perlent sur mon front, dans mon dos…

climato-sceptique
climato-sceptique

Il faut s’y faire. Cela va s’accentuer dans les décennies à venir. Mon logement n’est pas du tout adapté.

Hier, j’ai reçu un MMS de mes parents sur la plage. Ils sont en vacances. Ils ont fait plusieurs heures de voiture. Ils ont l’air heureux.

Cela fait 6 ans que je n’ai pas quitté mon agglomération. Je suis trop angoissé à l’idée de m’en éloigner. Je ne suis donc pas allé en vacances depuis tout ce temps. Parfois cela me manque. Je vis à travers mon blog. Vous pouvez m’aider ici à le financer.

Je suis enraciné dans ma terre.

Là, j’ai éteint la télévision. Cela va me faire des vacances. Le silence est assourdissant. J’entends juste le ronronnement de mon réfrigérateur, qui peine pour faire du froid, tirant son électricité d’une centrale à charbon, comme il en existe des milliers dans le monde.  

Comment peut-on encore être climato-sceptique, et minimiser l’impacte des activités humaines sur le réchauffement de la planète. A chaque fois je suis en colère… C’est l’avenir de nos enfants qui est en jeux. Et tout cela, juste pour faire plus d’argent.

Je dois me calmer un peu. J’ai envie d’aller crier dans la rue.

Il ne faut pas que je fasse une crise. Je vais encore me retrouver en hôpital psychiatrique. Attaché à mon lit par un climato-sceptique, qui me fera la morale.

Je suis schizophrène en même temps. De ma bouche ne peuvent sortir que des propos délirants qui n’intéressent personne.

J’ai de plus en plus chaud. Je vais aller me mouiller les avants bras. Il parait que c’est efficace pour refroidir le corps. Il fait 28 degrés dans mon appartement. Même avec les volets fermés.

J’ai chaud et cela va durer

Ce matin, de très bonne heure pour ne pas avoir trop chaud, j’au couru 30 minutes. Cela me met en forme pour la journée.

chaud
Il fait chaud

En même temps, les idées envahissantes à la suite du visionnage d’un reportage sur une prison aux USA, ont presque complètement disparu. Il aura fallu quand même deux nuits pour les évacuer. Je suis contre toute forme de violence. Cela m’avait donc fortement choqué.

Il faut dire que je regarde trop la télévision. De plus l’on y montre souvent des choses négatives, ou extrêmes, pour faire de l’audimat. Je vis ma vie à travers le petit écran. Je m’informe aussi avec. J’avale des heures d’images, chaque jour. C’est ma principale occupation. Pendant ce temps-là, je me mets entre parenthèse.

Il y a quelques jours, j’ai tenté d’aller me balader dans une zone commerciale, à 5 minutes à pied de chez moi. Une angoisse est montée très vite. Je ne me sentais pas bien. Il fallait que je retourne au plus vite dans mon appartement. Toujours et encore cet appartement. C’est une vraie prison. Et en même temps, un endroit dans lequel je me sens le plus en sécurité.

Je refuse systématiquement la présence d’une autre personne que moi à l’intérieur. Je suis au premier étage. De ma fenêtre, je peux surveiller les alentours.

En ce moment, il y fait 28 degrés. De grosses gouttes de sueur me coulent sur le visage. Il fait vraiment chaud

Parfois je sors quand même un peu de ma prison, et je vais dans la rue qui passe devant chez moi. Je discute un peu avec les voisins. D’autres fois, je vais dans une association de patients.

C’est 99 pourcents de mes sorties.

Je ne pars jamais en vacances, ni au café et encore moins au cinéma…  De plus, je me suis éloigné de tous mes amis. Je communique le plus souvent par internet.

La fin de l’espèce humaine

La chaleur est déjà bien présente. Et cela ne fait que commencer. J’ai quand même pris le temps, de bonne heure, de faire un peu de course à pied. Hier dans l’après-midi, j’ai visionné à la télévision un reportage sur la plus grande prison de haute sécurité des états unis d’Amérique. J’aurai mieux fait de passer mon tour.

Je ne veux plus faire partie de l’espèce humaine.

Dans le documentaire, certains prisonniers se comportaient bien pire que des animaux. Il m’a fallu une nuit de sommeil, pour arrêter de penser en boucle à ce que j’avais vu et entendu. C’était vraiment envahissant.

Ce matin, je suis malgré tout encore perturbé.

Ma foi en l’espèce humaine en un pris un sacré coup. J’essaye au plus vite d’évacuer tout cela de mon esprit.

l’espèce humaine
l’espèce humaine

Les heures passant, je retrouve un peu de sérénité.

La porte fenêtre de mon appartement est ouverte en grand. Cette après-midi je fermerais mes volets, pour ne pas trop souffrir de la chaleur.

Il est clair maintenant que les activités de l’espèce humaine, sont responsables du changement climatique.

Sous les combles mal isolés, mon appartement risque d’être une vraie cocotte-minute. J’éspere que mon état psychique ne va pas se dégrader lui aussi. Il faut que je tienne le coup.

Je me souviens de la canicule de 2003. Cela avait été assez dur. Surtout la nuit.

Demain et toute la semaine, l’association de patients est fermée. Je vais encore me sentir bien seul. Cela me pèse surtout en milieu d’après-midi.

Hier je n’ai presque parlé à personne. Je ne vais pas spontanément vers les autres. Je me réfugie dans mon appartement. En évitant toute visite. Les angoisses viennent alors le gagner. Je me demande si j’existe vraiment ou si je ne suis pas dans un cauchemar. Et puis le matin, ça va un peu mieux.

Les anxiolytiques

La fatigue est intense. J’ai beaucoup de mal à sortir de mon canapé. C’est souvent le cas en début d’après-midi. La forte dose de pilules que je prends, comme les anxiolytiques et les neuroleptiques, en sont en partie responsables. D’ailleurs sur les boites des médicaments, il est indiqué que la conduite d’un véhicule est fortement déconseillée. De toute façon, je n’ai pas le permis de conduire. Je serais de toute manière trop angoissé à l’idée d’être au volant d’un engin, qui pourrait être mortel pour moi ou pour les autres. Je me contente donc de la marche ou du bus.   

Les anxiolytiques
Les anxiolytiques

Je n’ai plus la force psychique ou physique de faire quoi que ce soit. Je suis littéralement abruti. Il n’y a que l’écriture, comme activité, qui est encore possible. D’ailleurs j’ai créé une cagnotte pour m’aider à financer l’hébergement de mon blog, voir ici.

Le lorazépam

Je prends en autre, 2mg de lorazépam, matin, midi et soir. C’est un des anxiolytiques que l’on donne en première instance. Il y a 20 ans, lorsque l’on a commencé à m’en prescrire, l’effet était assez saisissant. Il y avait un bien être immédiat, une sorte d’euphorie. Aujourd’hui je ne ressens plus rien. En revanche, c’est une vraie drogue. Il faut même se faire hospitaliser si l’on veut arrêter. Les effets de manques sont essentiellement des grosses angoisses et un mal être intense… C’est l’enfer sur terre.

De plus, aujourd’hui il existe des études qui démontreraient l’effet délétère des anxiolytiques sur la mémoire.

Je suis au dosage maximum. Je ne me sens donc pas très à l’aise avec ce produit, que l’on prescrit maintenant avec plus de parcimonie et sur des durées courtes.

Au fur et à mesure que je tapais sur mon clavier. Ma fatigue psychique a diminué. C’est l’effet bénéfique de l’écriture. Bien plus que n’importe quel médicament.

Je suis schizophrène et j’imagine toujours le pire

Ce matin, les choses ne vont pas trop mal. Je tourne quand même un peu en rond. Comme souvent. De plus, une douleur à l’articulation gauche de la mâchoire, depuis quelques jours, m’a poussé à faire quelques recherches sur internet. Je n’aurai pas du. Je suis maintenant persuadé que cela est grave. Et d’après ce que j’ai lu, ma mâchoire pourrait se bloquer m’interdisant de m’alimenter normalement. J’imagine toujours le pire.

j’imagine toujours le pire
j’imagine toujours le pire

Il y a une heure, je suis sorti un peu dans mon lotissement. Il n’y avait pas grand monde. J’ai salué deux trois voisins. Je n’avais pas vraiment envie de discuter. Je me suis alors contenté d’un simple signe de la main.

Malgré tout.

Je pourrais dire ce matin que je suis heureux. Même si pour mon futur, j’imagine toujours le pire. Je voudrais éviter une nouvelle hospitalisation en milieu psychiatrique. Cela dépendra en grande partie de ma capacité à ne pas trop interpréter les propos des autres. Encore hier, les paroles d’une voisine résonnent dans ma tête, lorsqu’elle m’a dit « soigne toi !!! ». Il s’agissait de mon genou heureusement. Mais moi, dans le flot de la discussion, je l’ai pris comme une mise en garde, concernant mon état psychique. J’imagine toujours le pire.

Dans quelques jours.  

Mardi pour être plus précis. Je vais retourner à l’association de patients. J’éspere arriver à prendre le bus pour m’y rendre. Ce n’est pas une action qui va de soi. Il y a le regard des autres passagers, qu’il faut éviter. Ainsi que les crises d’angoisses qu’il faut juguler. Je me suis déjà retrouvé enfermé dans un train. A devoir les gérer. Ce fut l’une de mes pires souffrances. J’ai vraiment cru que j’allais mourir. J’étais comme un papillon pris dans une toile d’araignée. Sachant d’avance, qu’il allait être dévoré. Depuis, je n’ai jamais repris ce moyen de locomotion. Cela fait 20 ans.

Je suis un schizophrène énervé

Je me sens plutôt bien. Même si je suis encore un peu énervé. Ce matin, j’ai parlé à une dame qui habite dans ma rue. De plus en plus je me mets à interpréter les propos des gens, pour leurs donner une signification cachée, que je serais le seul à comprendre. Comme si j’avais un don et une mission divine sur cette terre. Tout cela est bien sûr des élucubrations. Mais c’est plus fort que moi, je ne peux pas m’empêcher de délirer.

Je suis un schizophrène énervé
Je suis un schizophrène énervé

J’ai déjà été conduit en milieu psychiatrique, énervé, à cause de cela. Pour le moment, j’ai le sentiment de pouvoir gérer ces délires. Grandement aidé par mes neuroleptiques.

Je sais que dans mon appartement, si la télévision ne me parle pas, je suis moins soumis à cette folie.

Quand je sors, j’aimerai que la rue soit complètement déserte. Que je puisse marcher sans devoir sourire, dire bonjour maladroitement, gêné…

Je suis moins énervé que tout à l’heure. Je suis même un peu fatigué. Comme éteint. Je n’ai plus de force.

Mais j’ai toujours au plus profond de mon être, tous ces délires mystiques. Je ne pense pas réussir un jour à les évacuer complètements. C’est comme un fardeau que je devrais porter toute ma vie. Qui cependant me fait vivre et rallume la petite flamme en moi. Quand je n’ai pas le moral, que je suis au fond du trou, elle me réconforte. Et puis tout cela donne une raison de vivre. Qu’elle intérêt sinon, de faire un passage sur cette terre. Juste pour être le plus beau, le plus fort, le plus riche…

Il faut que je me calme. Je pense avoir déjà dit beaucoup de bêtises. Je devrais plutôt profiter des bons moments. Je dis cela mais je n’y crois pas une seconde. Je me demande à quoi bon être sur cette terre sinon.

Je suis schizophrène et je vais craquer

Aujourd’hui je suis énervé. Depuis le réveil. Je n’arrive plus à tenir en place. Si je pouvais crier sans que l’on m’entende, je le ferais. J’ai l’impression d’être sur le corde raide. Il suffirait de peu pour que je bascule. Je suis sous pression. Je vais craquer. Alors, j’évite au maximum le contact avec les autres.

Craquer schizophrène
Craquer schizophrène

De plus, j’ai l’impression que mon esprit se détache de mon corps. Cela me provoque des angoisses. C’est assez étrange comme sensation. Je me demande pourquoi j’ai des bras et des jambes. Ils sont comme des poids morts que je dois trimbaler. Mes pensées s’échappent et filent alors que mon corps fait du surplace. Attention au point de rupture.

Je prends une profonde respiration et j’essaie de me rassembler.

Mais rien n’y fait. Je passe à côté de ma journée. C’est dommage. Le temps passe si vite.

C’est dans ces moments-là que je me sens pleinement schizophrène. Aussi lorsque j’essaie de parler à quelqu’un et que je ne trouve plus mes mots. Je balbutie jusqu’à rendre mal à l’aise mon interlocuteur.

Je suis à bout. Il me faudrait un nouveau cerveau tout neuf. Le miens est complètement cabossé.

J’ai besoin d’une bonne nuit de sommeil et recommencer la journée à zéro.

Là je vais craquer. Le tintamarre d’une scie circulaire, dehors, m’est insupportable. Ça raisonne dans ma tête.

Je ne sais pas comment la journée va se terminer. Il reste encore de nombreuses heures à tenir.

Je ferais peut-être bien d’utiliser la contention pour me tenir attaché à mon lit. Au moins jusqu’à demain matin. Ainsi je ne pourrais faire de mal à personne.

Pardonnez-moi, aujourd’hui mes écrits sont brouillons. Je ne peux cacher que je suis schizophrène. Mes propos et gestes désarticulés en sont la signature. J’ai toute ma place d’en un hôpital psychiatrique.

La maladie me fatigue

La fatigue m’assaille. Tous les jours après le déjeuner, vers 14H00, je ne tiens plus debout. Je suis alors obligé de m’installer dans mon canapé. Aujourd’hui ne fait pas exception à la règle. Il n’y a véritablement que le matin ou je suis dynamique.

fatigue et canapé
fatigue et canapé

Il faut aussi voir la quantité impressionnante de médicaments psychotropes que j’ingurgite. Un peu comme une oie que l’on veut gaver. C’est bien simple, je suis un vrai zombie. Mon cerveau tourne au ralenti. Lorsque l’on me parle, les sons arrivent de manière lointaine. Je ne comprends pas toujours tout. Cela me donne un petit air bête.

C’est aussi pour cela que je me replie sur moi-même. Je ne me sens rarement à l’aise dans un groupe. Je suis souvent la cinquième roue du carrosse. Celui que l’on n’écoute pas vraiment.

Tout va toujours trop vite et je ne fais que suivre.

Je préfère donc rester seul. Ou discuter avec les autres par petite touche. Notamment lorsque le matin, je vais à l’association de patients.

Je pense être un inadapté social. Cela a toujours était très compliqué pour moi à gérer.

Là je suis dans mon appartement. La plus crépite sur les carreaux. Je suis seul. Je ne me sens pas trop mal. Je suis fatigué mais assez serein. C’est surement de l’inconscience mais je me vois un avenir facile. Sachant que lorsque l’on est schizophrène, les rechutes sont rapides et les améliorations lentes. J’en ai fait plusieurs fois l’amer expérience. L’on croit avoir fait le plus dur et il faut souvent recommencer. Et cela prend du temps.

Cet après-midi, la fatigue m’obligera encore à rester de longs moments dans mon canapé. L’on ne s’y habitue jamais vraiment. Et lorsque je vais marcher un peu dans la rue, je suis épuisé au bout d’une centaine de mètres. Autant psychiquement que psychiquement.  

Hier j’ai regardé des reportages sur les hôpitaux psychiatriques

Hier, j’ai passé une partie de mon après midi à regarder des vidéos sur YouTube. Il s’agissait de reportages sur les hôpitaux psychiatriques français. On n’y voyait beaucoup de schizophrènes en grandes difficultés. Des Hommes qui avaient presque complètement perdu tout contact avec la réalité. On pouvait heureusement y voir des infirmiers dévoués.

Malgré tout, les méthodes de soins utilisées restaient moyenâgeuses. Les punitions étaient monnaies courantes. Les règlements censés apporter un cadre étaient trop liberticides…

Reportages dans les hôpitaux psychiatriques
Reportages dans les hôpitaux psychiatriques

Je me suis déjà retrouvé dans ce genre de structure, à plusieurs reprises. J’espère ne pas y retourner, même si la guérison totale pour une personne souffrant de schizophrénie est, disons, hors de portée en l’état actuel des connaissances scientifiques.

Les reportages montraient des lieux vétustes. Avec une majorité de patients fumeurs. Souvent infantilisés…

J’avoue qu’au bout de deux heures de visionnage, il me fallait faire un break. Même passer complètement à autre chose. Cela avait ravivé en moi, des souvenirs désagréables. Ma soirée fut donc un peu terne.

Heureusement pour moi, ce matin, j’avais retrouvé ma sérénité.

J’ai pu me rendre à l’association de patient dans un bon état d’esprit.

Pour en revenir aux reportages, il y a 20 ans, je n’aurai pas pu en regarder même 1 minutes. Cela me renvoyait trop à ma condition de malade, que je n’acceptais pas.

Aujourd’hui, j’ai compris que je ne suis qu’une simple personne souffrant de schizophrénie. Avec je l’espère, encore beaucoup de décennies à vivres loin des hôpitaux psychiatriques.

Nous sommes 600 000 en France. Si nous descendions tous dans la rue, nous pourrions surement avoir des droits supplémentaires, plus de respect et moins de stigmatisation…

C’est un doux rêve que je caresse depuis un bon moment. La révolte des schizophrènes !!! La marche des parias. Cela ferait surement du bruit. La révolution est en route.