Le soleil brille, la température monte. J’ai pris une douche bien fraiche pour me refroidir. En même temps, cela me détend et m’apaise.
Je me ballade en short dans mon appartement, sans rien porter d’autre. Je suis apathique cet après-midi. Cela fait quelques jours que ça dure. Je n’ai plus de motivation.
Ce matin, je suis allé à l’association de patients. Dans le bus pour faire le trajet, j’étais absent. Je regardais les gens mais c’est comme s’ils n’existaient pas. Arrivé à l’association, j’ai retrouvé un peu de « peps ». Suzanne avait mis un décolleté qui laissait entrevoir le sillon entres ses deux seins. Ça m’a réveillé. Elle pensait qu’il était trop prononcé. Moi je l’ai juste trouvé joli.
C’est dommage qu’intellectuellement, nous n’ayons pas les mêmes centres d’intérêts.
De retour chez moi, comme une chape de plomb, la solitude et l’apathie ont repris le dessus. Il est à peine 16h00 et je vais devoir tenir jusque 21h00 avant de me coucher.
Je suis vraiment lasse. J’ai l’impression d’être mort. Je vais regarder si j’ai pris mon traitement ce midi. C’est peut être çà ?
Après vérification, les pilules sont bien dans mon estomac. J’en ai profité pour faire la vaisselle.
Le fil qui me relie au réel est de plus en plus fin depuis quelques jours. Je n’ai pas l’impression d’être délirant mais juste ailleurs. Par contre le sentiment d’étrangeté est bien là, c’est un symptôme de la schizophrénie.
Je vais essayer de voir du monde. Un ami sera peut-être là pour boire un verre. Un de mes voisins me l’avait proposé.
Même si c’est une démarche lourde psychologiquement, je vais donner deux trois coups de téléphone. Il n’y a que le contact humain qui pourra me faire du bien.
Ça m’angoisse d’aller vers les autres, j’ai peur d’être rejeté.
Allez courage, je vais prendre mon téléphone.