Foule et Ginseng

Foule
Foule

Je me suis réveillé vers 9 heures, ce samedi matin. D’habitude, je suis plus matinal pour faire l’ouverture du supermarché. Aujourd’hui, en arrivant sur le parking, il y avait déjà foule. Une pointe d’angoisse est montée. La folie consommatrice animait tout le monde autour de moi. Les restos du cœur étaient là aussi. Ils nous regardaient passer avec un sourire, en nous tendant un sac plastique, à remplir de denrées pour les plus pauvres, dont je fais partie. Je commençais à sentir le poids des regards sur mes épaules. J’ai fait ma petite crise d’angoisse comme souvent lorsqu’il y a trop de gens autour de moi. Je respire alors plusieurs fois, de manière profonde. En général, je suis rentré chez moi avant que ce soit trop insupportable.

J’étais heureux d’avoir affronté la foule qui me fait si peur. C’est un travail que je dois sans cesse renouveler.

Le soir, je devais aller manger chez mes parents. Au moment de partir, une angoisse m’a envahi. Je ne pouvais plus sortir de chez moi. Ce n’était pourtant pas très loin.

Cela fait 10 jours que je prends du Ginseng Panax à 200mg, suite à cet article, qui explique que cela apporterait des effets bénéfiques, pour diminuer les effets négatifs de la schizophrénie. Le résultat n’est pas concluant. Je m’enferme d’avantage chez moi, je suis plus anxieux et plus nerveux. C’est tout le contraire que j’avais espéré.

Ce dimanche matin, il n’y a pas foule dans la rue. Je suis sortie faire un tour chez mes parents. Cela faisait 24 heures que je n’avais pas quitté mon domicile. Je ne recommande définitivement pas de prendre du Ginseng, lorsque l’on est facilement angoissé et nerveux… J’attends que l’effet de cette racine, soit éliminé complètement de mon organisme, pour espérer reprendre le bus lundi matin, et sortir de chez moi.

Association de patients psy

Le ciel tombe sur cette journée mélancolique. Ce matin, je suis allé à l’ association de patients psy. En l’absence de l’animatrice, j’étais le responsable. L’ambiance était sereine et les gens échangeaient entres eux, autour d’un café. Didier est arrivé, avec son allure sûre de lui. C’est un grand gaillard de plus de 50 ans. Une odeur de crasse l’accompagnait. Sous ses longs ongles noirs, se cachait une excroissance de peau et de chair. C’est pour cela qu’il ne pouvait les couper. C’était la tête brulée du groupe, bien qu’avec l’âge, il se soit assagi.

Association de patients psy
Association de patients psy

Une dame ayant connu l’ association de patients psy par un autre adhérent, est venue se présenter.  Elle était assez sociable, est à tout de suite était intégrée par le groupe, qui lui a offert un café.

Cette dame vit actuellement dans des appartements thérapeutiques. C’est une sorte de sas médicalisé, avant de reprendre un appartement dans le milieu ordinaire.

Demain matin, je serai de nouveau responsable de ce groupe d’une dizaine de personnes. L’association de patients psy ne ferme jamais, même quand l’animatrice est en congés.

C’est un peu ma fierté, en tant que président de cette association de patients psy.

Nous accueillons toutes les personnes qui à un moment donné, n’arrivent plus, ou ont besoin d’une aide sociale, de liens sociaux, avant de réintégrer complètement la société. Il y a de nombreuses pathologies psychiatriques, ou justes des gens souffrants de solitude.

Demain matin, je serai encore responsable de l’accueil. Cela me donne, moi qui suis schizophrène, une raison de me lever et de faire quelque chose d’utile de mes journées.

C’est pour cela que l’état a mis en place ce genre de structure.

Pour l’heure, le soleil est couché, mes volets sont clos et je peux enfin me détendre. Je suis dans mon cocon, bien à l’abri.

L’immeuble est dans une torpeur rassurante. Il n’y a que quelques odeurs de cuisine qui arrivent jusqu’à moi.

Centre commercial le samedi

Deuxième déplacement aujourd’hui, au centre commercial près de chez moi. Ce matin c’était plutôt calme, entre habitués.  Dans la galerie marchande, tous les rideaux de fer n’étaient pas encore levés. Il régnait une atmosphère calme et sereine. Quand je peux, c’est le moment que je choisis pour aller faire mes courses. Je marche d’un pas rapide dans les allées du magasin, avant qu’une angoisse ne monte. Je vais aux caisses automatiques, préférant les machines aux hommes. Il ne faut pas leur faire la conversation, ni sourire.  Tout est sous contrôle avec les machines. Je connais par cœur le processus de payement. Je n’ai pas de surprises, c’est rassurant.

Nous sommes samedi et j’y suis retourné dans l’après-midi. Avant même d’être dans le centre commercial, sur le parking, des dizaines de personnes poussant leur caddie, avançaient rageusement vers l’entrée du magasin.  Il fallait que je les évite. J’étais anxieux, de plus en plus, au fur et à mesure que je m’approchais de l’entrée. Je n’avais plus d’argent à dépenser. J’y allais en spectateur, sachant que douloureuse sur le moment, cette sortie me serait bénéfique. C’était pour reprogrammer mon esprit, qui avec le temps était devenu agoraphobe. Je me faisais violence.

Centre commercial
Centre commercial

Je suis resté dans la galerie marchande du centre commercial, regardant de loin, une foule bruyante, de l’autre côté des caisses. C’était une ligne rouge, que je ne pouvais encore franchir, un jour de grande affluence.

Pour ne pas être venu pour rien. J’avais apporté des piles et des ampoules usagées, que j’allais pouvoir mettre dans le conteneur prévu à cette effet. C’était mon geste pour la nature.

Une fois ma bonne action terminée, je n’avais qu’une seule idée en tête, sortir le plus vite possible du centre commercial. Je faisais des pas de géants, évitant les  caddies rempli de céréales, de Nutella et les enfants qui ne regardaient pas ou ils allaient…

A l’air libre, je respirais un bon coup et me sentant totalement bien, qu’une fois la porte de mon appartement refermée. Laissant derrière mois, la foule compacte d’acheteurs compulsifs.

Repli sur soi

Je me demande si je ne régresse pas. Cela fait deux jours que je ne suis presque pas sorti de chez moi, ou juste pour faire les courses. Je me sens bien dans mon appartement. C’est tellement agréable. Le repli sur soi est un symptôme, qui caractérise particulièrement les gens souffrant de schizophrénie.

Pendant des années, même en étant malade, j’ai fait la même chose tous les matins. J’ai vu quasiment les mêmes têtes tous les jours, jusqu’à l’écœurement.  J’avais besoin de faire un break. Dehors, une bruine mouille le visage. L’humidité traverse les vêtements. J’ai besoin que le soleil dore ma peau.  J’ai besoin de voir les jambes des femmes, portant de légères jupes. J’ai envie de m’allonger sur une plage de sable fin et de ne penser à rien. Cela fait des années que je n’ai pas fait cela.

Le repli sur soi
Le repli sur soi

Il y a une époque pendant laquelle, j’étais plutôt un aventurier. J’allais partout sans trop me poser de questions. Depuis la maladie, j’ai la phobie des longs trajets en voiture. J’ai tenté de lutter. J’ai passé des heures entières à voyager dans tous les coins de la France, malgré les angoisses et la souffrance. Aujourd’hui, je n’en n’ai plus la force. J’ai peur quand  je m’approche trop près d’une autoroute.

Demain pourtant, il faudra que je prenne le bus, pour faire quelques kilomètres. Le repli sur soi est un engrenage qui s’installe sournoisement. Il a pris le dessus. Je ne lutte pas à arme légal contre lui.

Il y a eu un moment ou les choses allaient mieux. Je sortais le soir dans des cafés avec des amis. J’allais en discothèque. Et puis, je me suis fait agresser. Je suis tombé sur la tête et j’ai du faire un IRM. Plus de peur que de mal, c’était bénin. Le traumatisme psychique lui par contre ne l’était pas. Le repli sur soi que j’avais presque réussi à vaincre, a repris le dessus.

Je vais quand même faire le tour du pâté de maison, j’ai besoin de prendre l’air.

Un pied dehors, vite je rentre

Journée de repos. Je ne suis pas sorti de chez moi, à part pour aller faire quelques courses. Il me faut toujours un sacrée motivation, même pour acheter de quoi manger. Je me regarde dans la glace, sur toutes les coutures, pour savoir par exemple s’il ne me reste pas du dentifrice sur le coin la bouche, avant de mettre un pied dehors. Je me sens déjà observé en temps normal.

A l’association de patients, ils se sont inquiétés de ne pas me voir pendant deux jours. J’ai été obligé de les rassurer. Cela fait six ans que j’y vais tous les jours. J’avais besoin d’un break. Je ne supportais plus de voir leurs têtes. Et puis je commençais à avoir des crises d’angoisses.

un pied dehors
un pied dehors

Mettre un pied dehors est toujours difficile. Dans la rue je ne me sens pas dans mon élément. Je n’aime pas croiser le regard des autres. Je ne sais jamais trop comment réagir, je me sens agressé. Je ne supporte pas le jugement des autres.

En discutant avec ma psychologue à domicile hier, nous sommes arrivés à la conclusion que je n’étais peut être pas prêt pour mener une vie sociale normale, travailler même à mi-temps…

Chez moi, je me sens en sécurité. Le moment que je préfère est le soir, quand le soleil est au crépuscule. Je relâche la pression.

A force de ne pas mettre un pied dehors, je vois les années qui passent et ma vie qui file, sans rien construire.

J’esquive toutes les joies de la vie. En même temps, je pourrais être dans un hôpital psychiatrique. Je n’y ai passé tout au plus, que deux mois dans toute ma vie.

J’ai 36 ans et je suis usé le matin lorsque je me réveil, toujours ces mêmes ruminations, sur l’inutilité de ma vie. Je suis pathétique.

Troubles psychotiques

Ce matin, contrairement à mon habitude, je n’ai pas pris le bus pour aller à mon association de patients en souffrance psychique. Hier, j’y ai eu une drôle de mésaventure. Je souffre de troubles psychotiques, avec tous les effets négatifs comme le repli sur soi, les angoisses… Hier justement, dans les locaux de l’association, j’étais avec les autres adhérents. L’ambiance était joviale. Soudainement, une peur d’abord s’est transformée en crise d’angoisse. J’étais là, planté au milieu des autres, sur mes deux jambes, quand elle s’est déclarée. J’ai regardé à droite à gauche et partout des visages, des gens en train de rire ou de parler. C’était insupportable et je n’avais qu’une seule envie, fuir le plus vite possible et rentrer chez moi à plusieurs kilomètres. L’angoisse avait complétement envahit mon cerveau. J’étais tétanisé, comme un animal pris dans les phares d’une voiture.

Troubles psychotiques
Troubles psychotiques

Avec les dernières forces qu’il me restait, je me suis déplacé dans une salle où il n’y avait personne. Il m’a fallu de longues minutes pour reprendre mon calme. Mes jambes étaient en cotons. Personne ne s’est aperçu de rien.

Les crises d’angoisses sont apparues suite aux premiers troubles psychotiques que j’ai eues il y a 15 ans.

Depuis, je dois faire avec. Comme une épée de Damoclès, elles peuvent se déclarer à chaque instant. Même en pleine nuit, je peux me réveiller et pendant de longues minutes,  angoisser tout seul sous mes couvertures. Il faut alors que le soleil se lève, pour que je retrouve un peu de sérénité.

Cette après-midi, ma psychologue à domicile doit justement venir pour traiter de ces angoisses, qui se déclenchent surtout quand je m’éloigne de mon domicile. Elle me donne des exercices de sorties à faire. Depuis sa dernière visite, je n’ai pas été un bon élevé. Je commence à douter de l’efficacité de sa méthode.

Les troubles psychotiques, comme les délires étaient insupportables, surtout quand j’étais avec les autres. Mon cerveau a mis un « = » entres sorties et danger. C’est pour cela que même si aujourd’hui j’ai l’esprit plus ou moins clair, les angoisses persistent, comme la vague qui vient juste de mouiller le sable.

Psyché d’un schizophrène

Hier était une dure journée. Je n’ai pas été capable de prendre le bus le matin. Une souffrance m’en a empêché. J’ai imaginé voir les têtes habituelles et je ne pouvais pas. Rentrer dans le bus avec toujours les même yeux qui me regardent, était au-dessus de mes forces. J’ai besoin d’être anonyme. Que l’on ne connaisse pas mes habitudes, le siège sur lequel je m’assoie…. Je ne veux pas dévoiler ma psyché.

Psyché d’une schizophrène
Psyché d’une schizophrène

J’ai donc demandé à un proche qu’il me conduise en voiture. La route était glissante à cause d’une pluie fine. L’air humide était irrespirable. J’avais envie de vomir. Je suis arrivé plus tard que d’habitude à l’association. Il y avait déjà du monde.

Là non plus je n’ai pas envie de dévoiler ma psyché. Je ne parle donc jamais de mes angoisses. Je fais toujours comme si tout allait bien, même si intérieurement je suis fracturé. Les adhérents en souffrance psychique ne se rendent compte de rien. Ils me parlent de leurs problèmes, comme si j’étais une sorte de mentor.  Parfois, n’en pouvant plus, je me mets près du radiateur, dans un coin du local ou les gens ne viennent que rarement. Au bout de quelques heures, on n’est revenu me rechercher en voiture. C’était dur, mais pire si j’étais resté chez moi.

L’après-midi fut une véritable torture. J’étais bloqué contre un plafond de verre, baignant dans une anxiété continue. Je suffoquais et je ne savais que faire pour me soulager. Personne ne pouvait constater l’état déplorable de ma psyché. J’étais seul chez moi, passant de mon canapé à mon lit.

Il a fallu attendre le soir, que les volets soient fermés, pour que je puisse retrouver un peu de sérénité. Un appel téléphonique m’a définitivement remis sur les rails. J’étais bien, dans une agréable torpeur, un peu fatigué par le lourd traitement, composé d’anxiolytiques et de neuroleptiques.

Vers 22 heures, je me suis allongé dans mon lit. J’étais une autre personne, calme et heureuse.

Psychologue à domicile

Journée glaciale, le vent traverse mes vêtements jusqu’à l’os. Tous les jours je vois mon visage se flétrir. On m’appelle souvent Monsieur, je n’y suis pas encore habitué. Je n’ai plus la volonté de faire des efforts. Pour des raisons financières, je ne pourrai plus voir ma psychologue à domicile. En même temps, j’ai l’impression que ses séances ne sont pas très efficaces. C’est une comportementaliste. La rééducation est difficile et je n’arrive pas à remplir les objectifs qu’elle me donne. Je n’ai plus envie de sortir de chez moi. Je vais lui dire.

Psychologue
Psychologue

J’espère d’avantage en la découverte d’un nouveau traitement médicamenteux, contre les crises d’angoisses et l’anxiété, que dans une thérapie cognitive avec une psychologue. Elle est sympathique, assez jeune mais me renvoie une image de vieux monsieur. Le cerveau a beau être élastique. Je ne pense pas que l’on puisse faire des miracles, juste en discutant.

Elle me met la pression pour sortir. Il va bien falloir lui dire que je ne peux pas, malgré le sourire qu’elle me fait en me fixant droit dans les yeux.

Elle s’installe dans mon salon, face à moi. Au début c’était un peu déroutant. Psychologue ou pas, il va falloir que je sois honnête avec elle. J’ai l’impression de perdre mon temps.

Elle est pleine d’enthousiasme et croit fermement en sa science et en ce qu’on lui a appris sur les bancs de la fac.

Je ne sais pas si elle mesure qu’en plus d’être agoraphobe, je suis schizophrène. Je lui ai dit pourtant.

Elle n’est pas la seule. Les gens autour de moi me proposent des sorties, comme s’il suffisait de me mettre la pression pour ne plus avoir peur. Pour ne plus ressentir ce danger imminent, chaque fois que je mets un pied en dehors de mon appartement.

Je dois presque me fâcher pour qu’ils comprennent.

Phobies de fin du monde

Souvent lorsque l’on souffre de schizophrénie, l’on développe des phobies. Cela fait partie des effets négatifs, comme le repli sur soi, la dépression…

Ca matin dans le bus, une peur panique qui est montée. J’ai eu comme premier réflexe d’aller à l’avant du bus, pour avoir une vue pour large de la route. Je n’ai pas pu bouger, il y avait trop de monde, ma tête allait exploser. Heureusement j’ai sorti mon smartphone et malgré mes mains tremblantes, j’ai appelé mon père. Le son de sa voix a fait redescendre mon angoisse. C’est la peur de l’enferment et de la foule, quelques-unes de mes phobies.

Certains jours, j’ai peur de tout et n’ose plus toucher à rien, de peur qu’une catastrophe ne subvienne.

Mon rêve est de faire un bon dans le futur, lorsque le cerveau aura été décrypté. L’on pourra alors me donner une explication et un traitement efficace. Malheureusement, lorsque je regarde les informations, je me demande si l’humanité ne va pas s’auto détruire avant que la science ne fasse de tels progrès. J’ai même peur qu’avant ma mort, l’on ne soit plus en capacité de produire mes médicaments. C’est une anticipation qui me terrifie.

Phobies de fin du monde
Phobies de fin du monde

Je regarde surement trop la télévision et les chaines d’informations. Malgré tout, devant l’inhumanité de beaucoup de situations, je  suis triste. Ce serait un gâchis énorme de devoir recommencer à zéro, de revenir au moyen âge, à cause d’une minorité.

Il a fallu tant de génies, dans de nombreux domaines comme la science, la culture, pour arriver là où nous sommes, que cela est devenu une de mes phobies.

Bien sûr, tout n’est pas parfait. J’espère qu’il a quelque chose en nous tous, qui nous permettra de prendre les bonnes décisions. Que nous nous métrons sur les épaules de nos ancêtres et que nos enfants se mettront sur les nôtres, pour continuer à grandir, comme nous l’avons toujours fait.

Mission impossible

L’angoisse monte. Je dois aller faire des courses dans un supermarché. Je me suis dit que je devais le faire, alors c’est comme une mission. Mon cœur se met à battre de plus en plus rapidement. J’ai les jambes en coton et l’impression d’aller à l’échafaud.  Sur la route je suis hyper vigilant. Je fais attention aux voitures. A pied je suis vulnérable. En rentrant dans le magasin, je respire un bon coup. Le plus dur reste à faire. Au fur et à mesure que je m’enfonce dans la grande surface, j’évite les regards. Il suffit d’en croiser un pour qu’une angoisse monte. Je ne prends pas trop d’articles. Lorsque je mets les derniers dans mon sac, une peur panique m’envahie. Je redoute de m’évanouir et cela renforce l’angoisse. Vite vite, il faut que j’aille aux caisses automatiques. Je connais bien les machines et je les préfère aux hommes.

mission impossible
mission impossible

Une fois sorti du magasin, la tension redescend. Je vais pouvoir rentrer chez moi et manger. Pourtant aujourd’hui, je dois aussi sortir les poubelles de mon bloc d’appartement. C’est une autre mission. Je ne serais tranquille que quand j’aurais effectué cette autre tâche.  Je ne supporte pas les contraintes. C’est comme un corset qui fait mal.

Vers midi, une violente migraine m’a contraint à m’aliter. Je n’étais plus capable de ne rien faire d’autre. Au bout de quelques heures une violente envie de vomir est montée. Quelques minutes plus tard, comme libéré, je n’avais plus mal à la tête. C’était le stress, il fallait qu’il s’évacue.

Si je veux faire quelque chose de mes journées, il faut que je me fixe des missions. Sinon je ne sors pas. Prendre le bus et aller dans une association de patients en est une autre.

Dans les locaux de l’association, je me sens mieux. Ce matin, il y avait le même groupe que d’habitude. Avec toujours des adhérents, en difficultés sociales ou de santé. C’est un peu la cour des miracles.