Le ciel est bleu et les températures sont clémentes pour un mois de décembre. Je viens de rentrer chez moi. Ce midi je suis allé manger à la maison de retraite de ma grand-mère. Le réfectoire était rempli de personnes en fauteuil roulant, d’autres debout, avaient parfois des bleus sur le visage, suite à des chutes. Il y régnait une atmosphère assez agréable, calme. Toutes ces personnes avaient en commun qu’elles étaient dépendantes et se pliaient au règles sans trop râler. Ma famille et moi étions sur une table un peu à l’écart. Dès le début du repas je ne me suis pas sans bien. Je ne sais pas trop expliquer pourquoi mais en famille je ne me sens pas à l’aise. Je ne sais pas quoi dire alors que tout le monde à l’air de passer du bon temps. Je n’arrive pas à être spontané et je réfléchis toujours sur ce que j’ai dit ou ce que je vais dire. C’est un véritable enfer car j’ai l’impression d’être dans un carcan qui m’empêche de parler… Au fil est à mesure que le repas avançait, j’étais de moins en moins bien. Je n’avais qu’une seule envie s’était de rentrer chez moi. Je voulais retrouver mon appartement et ma solitude. C’est triste car je me plains souvent de ne pas avoir de contact humain. Et puis il y a mon père, qui dans les repas de famille est comme un trou noir qui avale toute mon énergie. Je ne veux pas lui couper la parole. Je l’écoute avec attention et je n’ose plus rien dire. Il a sur moi une trop grande influence.
Maintenant, le ciel est en train de se coucher, de bonne heure. Nous sommes bien au mois de décembre. Dans mon appartement le silence règne. Je me sens comme un être à part, mal foutu, cabossé.
Parfois, j’ai envie de voir du monde mais en même temps je ne supporte pas la présence de quelqu’un plus de 15 minutes. Je ne sais pas vivre avec les autres et comme tout le monde, je n’aime pas la solitude. Je ne sais plus vraiment quoi faire. Ce monde n’est pas vraiment fait pour moi.