Mon père, cet homme avec qui je n’ai pas toujours été du même avis. En grandissant, je deviens peut être moins bête et je me rends compte tout ce qu’il m’a apporté et m’apporte encore. Il a toujours été présent, dans tous les moments difficiles. Il a supporté ma folie mon père. Il a supporté mes crises et est resté toujours autant affectueux, comme un chêne millénaire. Aujourd’hui, je l’écoute avec sagesse. Personne ne pourra jamais le remplacer. Il est en moi mon père. Ses racines sont profondément enracinées dans ma chair. Je suis de lui.
Il est venu me rendre visite en hôpital psychiatrique, avec ce même amour. Il m’a conduit aux urgences, en pleine nuit. Lorsque gagné par la folie, que je n’étais plus vraiment humain, il a continué à me montrer de l’affection.
Présent dans ma vie, comme un phare prévient les bateaux d’une menace imminente, il est là. Il est fier de moi, malgré tout. Lorsque je veux en finir avec la vie, il m’écoute et me réconforte. Je ne pourrais sans doute pas lui apporter les petits enfants qu’il mérite, ça m’attriste. Alors pour lui, j’essaye de garder la tête haute, je n’y arrive pas toujours et parfois lorsque la souffrance est trop forte, des larmes coulent sur mes joues. Je suis pudique et je ne pleure que devant lui.
Lorsque emporter par le temps, il partira. Je serais sans doute inconsolable, mais je pourrai me souvenir de tous les moments que j’ai passés avec lui. Je pourrai regarder ce géant sur lequel je suis assis. Ce géant qui m’a appris à marcher, faire du vélo et qui a passé des milliers d’heures avec moi à discuter.
Chacun a ou devrait avoir un père comme le miens. Tel un roseau qui plie mais ne rompt pas.
Bonsoir Paul,
La famille compte beaucoup pour nous malades. Je salue le courage et la patience de ton papa car c’est parfois très dur pour nos proches. Nous fixés sur notre maladie, angoisses, délires et autres, sans forcément se redre compte que certains de nos proches souffrent de notre état, même si parfois ça ne se voit pas forcément sur l’instant présent. Dans un autre commentaire plus ancien Paul que j’ai laissé sur l’un de tes articles, tu confirmais ce que je me disais, du moins le fait de ne pas accepter la maladie. Tu m’as dit qu’il t’a fallu des années avant d’accepter cette pathologie, quand moi je commence juste à me décider de l’accepter. A partir de la je pense que l’on fait plus attention aux gens que l’on aime, nos proches et l’on se rend compte que la famille ou pour certains le père, la mère, ect… est ce qu’il y a de plus précieux.
J’ai aussi appris grace à ton blog, qu’en général les personnes schizophrènes ou bipolaires ont une espérence de vie plus courte qu’une personne normale. Je veux profiter des miens pour ne pas avoir de regrets plus tard, la mort ou la perte d’un proche j’y pense quasiment tous les jours, c’est le centre de mes crises d’angoisses et comme toi je redoute l’avenir et le temps ou viendra ou je me retrouverai seul.
Passe une excellente soirée Paul,
A bientôt, Pixel
Bonsoir Pixel,
Je suis en train de me rapprocher d’une association d’aide à la vie autonome, pour ne pas être tout seul, le jour ou mes parents partiront.
Paul,
Bonjour Paul
J’espère que cela aboutira pour toi. Ton article m’a touché en tout cas. Lors de ma première hospitalisation, ma mère et mes grands parents faisaient 100 kilomètres par jour pour venir me voir à l’hôpital pendant un mois, comme pour ton papa que tu décris si bien avec à chaque fois ce même amour. Le cadre familial est important et malheureusement tous les malades atteints par ces pathologies que sont la schizophrénie et les troubles bipolaires n’ont pas cette chance. D’ailleurs ma psychiatre avait dit à ma mère à l’époque que si elle n’avait pas vu que j’étais si bien entouré, elle ne m’aurait pas laissé sortir. Je sais pas pour toi Paul mais ma maladie s’est déclarée assez brutalement, j’étais en dépression suite à une rupture amoureuse depuis pas mal de temps et il m’a fallu à peine une semaine pour que ma première crise explose. C’est allez crescendo, une nuit j’ai entendu ma première voix, je n’ai pas dormi ni mangé pendant une semaine, de la je me suis retrouvé aux urgences puis en hopital psychiatrique. Et depuis je ne suis plus le même. Bien sur ça m’arrive d’aller bien, même souvent surtout quand je suis avec ma famille mais j’ai perdu une partie de moi même il y a 14 ans de cela.
A bientot Paul,
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