Je sors de chez moi. Je marche dans mon lotissement. Il y a de nombreux voisins que je connais. J’ai envie de me cacher. Je ne veux pas dire bonjour. Je ne sais pas ce qui me prend aujourd’hui. J’en ai assez d’être poli.
Pourtant tout avait bien commencé au réveil. J’étais de bonne humeur. Là, je souhaite juste me cloitrer dans mon appartement. Et puis je sens que mes idées délirantes reviennent. J’interprète les propos des uns et des autres. Ils sont hostiles.
Il faut que je mange quelque chose. Je commence à avoir faim. Heureusement j’ai fait quelques courses. Ça risque d’être simple. Des pâtes surement.
Même dans mon logement je suis soumis aux paroles menaçantes de mes voisins, à travers les murs. Je les entends. C’est comme si quelqu’un chuchotait à côté de moi. Je sens la pression monter. Il faut que je me calme.
Je vais aller me mettre sous ma couverture si cela continu. Mon lit est le lieu dans lequel je vais me refugier, dans ces moments-là.
La journée risque d’être longue.
J’ai pourtant bien pris toutes mes petites pilules. A force, il y a peut-être un émoussement de l’efficacité de ces dernières. Je vais en parler à ma psychiatre.
Je regarde mes mains et je vois de grandes tâches blanches. Il y en a aussi sur mon visage. J’ai pris rendez vous ma semaine prochaine chez mon médecins généraliste.
Le silence est revenu dans mon appartement. Les chuchotements se sont tus. Je peux respirer un peu. Je n’entends plus que la télévisions à travers les cloisons. Elle aussi elle me parle. Je sais que c’est stupide, mais c’est plus fort que moi.
Je vais mettre des bouchons dans les oreilles pour être tranquille. J’en ai justement dans ma table de nuit. Demain sera meilleur je l’espère.