Vide qui fait peur

Le vide
Le Vide

Le vide d’un dimanche. Fenêtres ouvertes, le soleil me réchauffe doucement le dos. Cette semaine je suis seul. L’association de patients est fermée et mes parents sont partis en vacances. Le vide est tout autour de moi. Je suis comme dans l’espace. Je n’ai plus vraiment de repères. Heureusement, il reste encore un peu d’apesanteur dans mon appartement. Dès lors que je sors, je sers fermement les clefs dans ma main, pour ne pas risquer de me retrouver enfermé dehors. Il y a quand même un voisin sur qui je peux compter. Cela me rassure un peu.

Le vide est aussi dans mes occupations. Hier, une journée entière à regarder des reportages scientifiques sur Arte.

Je ne m’éloigne presque plus de mon appartement. Prendre le bus devient un challenge trop difficile à réaliser. C’est chaque fois pareil quand mes parents ne sont pas là. J’hiberne. Heureusement, si je veux me frotter un peu à la foule, je peux aller dans le supermarché pas loin de chez moi. M’éloigner de cinq minutes à pieds de mon appartement est ma limite. Après, le vide risquerait de me happer.

En temps normal je n’ai pas beaucoup de contact humain mais cette semaine risque de ressembler à une retraite dans un monastère ou chacun aurait fait vœux de silence.

Le matin est le moment de la journée pendant laquelle je suis le moins anxieux. Après le déjeuner, une chape de plomb s’abat sur moi et la solitude, le vide, deviennent insupportables. Les minutes s’étire comme si la gravité augmentait de manière exponentielle.

Il y a le chat de mes parents, que je dois aller nourrir tous les jours. Il est maigre malgré toute la nourriture qu’il ingurgite. Malade et vieux, je ne donne pas cher de sa peau. Malheureusement il ne parle pas, mais sa présence soulage un peu quand il vient se frotter contre moi.

Douleur du matin

Douleur
Douleur

Le ciel brille de mille éclats. Le soleil me réchauffe doucement le dos. Ce matin, je me suis levé de bonne heure, vers six heures. Pourtant, cinq minutes après mon réveil, une douleur diffuse a envahi mon corps tout entier. Le cerveau comme dans un casque et des tensions dans tous les muscles, m’ont vite fait comprendre que la journée allait être dure. La douleur était là, comme une compagne qui me suit de trop près. La douleur me tient la main quasiment tous les jours.

Vers sept heures, à l’ouverture de la boulangerie je suis allé chercher un peu de caféine. C’est mon rituel du matin. J’échange régulièrement quelques mots avec la vendeuse. Nos discutions tournent presque toujours autours de sujets banales, comme la météo. Souvent un petit déclic se passe à ce moment-là et la douleur diminue un peu. Il faut deux minutes à pieds pour m’y rendre. Il m’arrive de marcher et d’avoir l’impression d’être dans un autre espace-temps. Je regarde le monde autour de moi et j’ai un sentiment d’étrangeté mêlé à une angoisse, au fur et à mesure que je m’éloigne de mon domicile. Le sol est-il bien réel ? Je me pose souvent la question. Malgré tout, le rapide contact avec la boulangère diminue ma douleur.

De retour chez moi je m’installe dans mon canapé. Souvent la douleur a un peu baissé. J’ingurgite ma caféine et un léger bien être me donne la force de prendre le bus, une heure plus tard. Pendant les vacances, les transports en commun sont calmes. Il n’y a que quelques personnes. Je peux me mettre dans un coin dans le fond du bus. Parfois, je me demande pourquoi je fais ce trajet. Une violente douleur m’envahit et une pulsion me commande de faire demi-tour. Comme je ne peux pas, une crise d’angoisse se manifeste.

J’essaie alors de contenir mes émotions pour me concerner sur la destination. C’est une association de patients, dans un local dans lequel je me sens à peu près à l’aise.

Idées envahissantes

Idées envahissantes
Idées envahissantes

Ce matin, le ciel crachait toute l’humidité qu’il avait gardée depuis plusieurs mois. En ouvrant les volets vers  6 heures, il ne faisait pas encore complètement jour. Je pouvais cependant voir le bitume gorgé d’eau, par les caniveaux, remplir les égouts.  Je n’étais réveillé que depuis quelques minutes que des idées envahissantes commençaient déjà à me faire souffrir. Elles tapaient mon cerveau, comme un forgeron façonne un morceau de métal sur une enclume, à de grands coups de marteau. Je me suis installé dans mon canapé dans l’espoir de venir à bout de ces idées envahissantes. J’ai allumé la télévision sans succès. Il fallait que je trouve une solution. Je ne pouvais pas rester dans cet état toute la journée.

J’ai pris toute la cohorte de pilules habituelles, puis je suis sortie affronter la pluie. J’avais envie de voir du monde, des autres êtres humains. Dans le centre commercial à tout juste ouvert, les clients étaient déjà là. Ils avaient les yeux à peine ouverts, à cette heure bien matinale. C’est le moment que je préfère pour aller faire mes courses. Tout le monde marche au ralenti, un peu comme moi. Je ne me sens pas trop décalé. Les caissières passent mes articles et me laissent le temps de ranger ma monnaie, avant de me donner mon ticket de caisse.

En rentrant chez moi, mes idées envahissantes avaient disparu. Comme par magie je me sentais bien.

J’avais oublié que je devais accompagner mon père chez le vétérinaire, pour leur chat. Je déteste aller dans cette clinique. Le sol est glissant et des chiens aboient de partout. Et puis il y a une odeur de mort et des maîtres gaga avec leurs animaux. Nous avons attendu un bon bout de temps avant de s’entendre dire que le chat était en très mauvaise santé. Qu’il fallait faire des examens supplémentaires.

Dépression

Dépression
Dépression

Le réveil fut difficile.  Une bonne heure pour  sortir de la torpeur dans laquelle j’étais. La dépression du matin, avec sa cohorte d’angoisses et d’idées délirantes, s’installe de plus en plus profondément. L’immobilisme de ma vie, rythmée par les mêmes actions et occupations toute la journée, sapent mon moral. Mon existence manque cruellement de piquant. Des vacances à la plage me feraient le plus grand bien. Sauter avec un élastique d’un pont pourrait peut-être aussi m’être profitable.

Il faudrait que je casse ce mur un verre, invisible mais terriblement réel, pour changer ma vie. La dépression m’accompagne dans mes marches quotidiennes, pour aller à la boulangerie, prendre le bus… Les échanges humains de qualités sont rares. Dans mon appartement, la télévision ne fait que parler. Elle ne m’écoute jamais. Les discussions que j’ai avec moi-même sont stériles. Pourtant mon cerveau fabrique des pensées que ma conscience doit bien prendre en compte. Un dialogue dans ma tête s’est mis en place. Je parle avec moi-même et je ne sais plus très bien qui je suis et qui je dois écouter.

Je m’éloigne des autres et la dépression qui n’aime pas le vide est comme une métastase qui grossit de jour en jour. Je dois réfléchir pour savoir si je respecte encore les conventions sociales. Je ne sais plus trop bien. J’utilise des phrases que j’ai apprises. Malgré tout je me demande si je les utilise dans le bon contexte. Quand je vais à la boulangerie, la vendeuse me sourit… Elle fait son travail. Pour l’instant elle ne se doute pas de l’intense activité qu’il y a dans ma tête, avec des pensées plus farfelues les unes que les autres. J’arrive encore à faire illusion. Quelque chose pense cependant en moi, à ma place, comme un Alien qui va me sortir du ventre dans un grand cri de terreur.  Ce sera le moment de la crise et de l’hospitalisation.

Concerné ?

Concerné
Concerné

Je ne me sens plus concerné par grand-chose. Comme si j’étais loin de tout. Le temps pluvieux accentue ce sentiment. Ce matin en me levant de bonne heure, vers sept heures, j’étais en souffrance. Je suis concerné par ma souffrance mais c’est à peu près tout. Je n’arrive plus à m’intéresser à autre chose. Ma souffrance m’obsède.  Les gens dans la rue sont comme des ombres qui traversent le temps à côté de moi. Je ne les regarde plus et je ne veux pas avoir d’interactions avec eux. Si quelqu’un s’approche de moi pour me demander la route, j’ai d’abord envie de fuir.

A l’association de patients, je ne me sens pas plus concerné par la vie des gens. Leurs histoires sont une longue litanie que j’écoute un peu pour être poli. Assez rapidement, j’ai envie de passer à autre chose. D’ailleurs je n’y suis pas resté très longtemps.

Dans le bus pour le retour, je regarde par la fenêtre ou sur mon smartphone pour ne pas avoir à croiser le regard des autres voyageurs. Je ne veux pas m’impliquer.

Chez moi, la télévision bourdonne tranquillement. Je suis autant concerné par les images que par les gens en chair et en os. Autant dire que je ne suis pas réellement dans le même monde que vous.

L’après-midi risque d’être longue.  Tourner en rond dans mon petit appartement, en attendant que les heures passent, sans autres perspectives.

Mon frigo est vide est je n’ai pas la force d’aller acheter de quoi manger. Je n’ai d’ailleurs pas trop d’appétit.

Il est l’heure que j’avale ma ration journalière de pilules. Elles sont presque toutes blanches. Certaines ont un gout horrible et j’évite de les mettre en contact avec ma langue. Je les avale par paquets de quatre avec un grand verre d’eau. Je plonge alors dans une grande fatigue.

Artificiel substance

artificiel
Artificiel

La douceur de la codéine apaise mes souffrances. Je suis heureux et bien dans ma peau. Il y avait un bout de temps que je n’avais pas ressenti un tel bien être. C’est un peu artificiel vous allez me dire mais je n’en pouvais plus.

Le supermarché pas loin de chez moi est ouvert ce matin. A 9h00, j’étais dans les starting-blocks pour acheter ma dose de caféine. Les gens attendaient devant la grille du magasin, regardant leur montre pour voir le lourd rideau en fer se lever. Les caddies rangés les uns à côté des autres se sont mis en mouvement comme un seul homme, une fois l’accès libre.  Je me suis faufilé pour aller le plus rapidement possible dans le fond du magasin. La caféine est aussi un moyen artificiel mais cela me fait du bien.

Il y a aussi la nicotine que j’absorbe avec ma cigarette électronique qui m’apaise.

La schizophrénie est une maladie détestable. Dans le magasin, obnubilé par mes achats, je n’ai pas prêté attention aux autres. De retour chez moi, je me suis installé dans mon canapé. La télévision, moyen artificiel de combattre la solitude s’est mise à cracher des images multicolores. Les yeux grands ouverts, je pouvais comprendre que nous étions le 14 juillet 2015 et que le défilé militaire allait commencer. La nation toute entière était là pour faire la fête. Je me sentais un peu loin de tout cela.

Je me suis mis à regarder autour de moi. J’étais seul dans mon appartement. J’ai eu le sentiment que tout était artificiel. Moi aussi, je voulais danser, applaudir…  Ce soir, des bals populaires et des feux d’artifices allaient éclairer le ciel de milles scintillements. J’entendrais surement quelques pétards, mais je ne ferai pas la fête.

Pour l’instant, je pouvais me tenir droit dans mon canapé, c’était déjà beaucoup.

Lassitude

Lassitude
Lassitude

La lassitude face à cet océan de souffrance me gagne, petit à petit. Je suis fatigué. Je n’ai plus la force de me battre. Pourtant il faut bien. Le soleil m’écrase, chaque fois que je mets un pied en dehors de mon appartement. Je marche difficilement jusqu’au supermarché. La lassitude est là. Je ne sais plus trop pourquoi je continue. C’est sans issue. La maladie a envahi tous les domaines de ma vie.

Dans le supermarché, les gens autour de moi n’existent même plus. Ce qui me faisait plaisir avant, me rend indifférent. J’achète rapidement quelques aliments et je retourne dans mon canapé. Dans le magasin tout le monde s’active. Les employés rangent les articles dans les rayons ou se réunissent en cercle pour écouter leur chef. Des pancartes géantes et des animations nous poussent à acheter d’avantage. Il faut que le système tourne. Jusqu’au bout, jusqu’à l’écœurement… Il n’y a pas d’issue, juste une course effrénée.

Dans mon canapé, la vie n’est pas très joyeuse. La télévision tourne en boucle. J’ai envie de vomir. Il faudrait que je rencontre du monde. Qu’un soir j’aille boire un verre avec quelques amis.

Heureusement, ce weekend, j’ai de la famille qui est là. Comme une béquille, je vais peut-être sortir un peu avec à mon frère. Tout seul je n’en ai pas la force.

Mon cerveau ne produit plus aucune émotion positive. Les neuroleptiques me rendent apathiques. J’ai envie de ressentir de la joie, être heureux… Pour l’instant, il n’y a que l’agacement qui anime mes actions. Je retiens ma colère et je pars. C’est mieux ainsi. La lassitude de cette situation est insupportable. Toujours le même schéma et je finis par me retrouver seul chez moi à ruminer ma colère. Au moins je ne suis pas désagréable avec les autres, ou du moins, pas de manière incontrôlable.

Tendu au matin

tendu le matin
Tendu le matin

Une belle journée ensoleillée qui pointe le bout de son nez. De mon côté je me suis réveillé tendu. Il était 6 heures du matin. J’ai augmenté ma dose de neuroleptique le soir et mon corps n’est pas vraiment ravi. Il me le rappelle le matin. Il me faut plusieurs heures pour que je ne sois plus comme un élastique tendu. Avec le temps, j’espère que cela va passer parce que c’est vraiment désagréable. Mon corps, à ce moment-là de la journée est un arc tendu au maximum.

Vers 10h00, je retrouve de la sérénité, après avoir été faire une petite balade dans le supermarché pas loin de chez moi. Ce matin, à la caisse derrière moi, à l’ouverture du magasin, un homme tenait une bouteille de mousseux premier prix. Il paraissait un peu paumé, dans des habits sales et trop grands pour lui. Il n’avait pas l’air d’être tendu et m’a salué poliment.

De retour dans mon appartement, j’ai réfléchi à la journée qui allait passer et je me suis dit qu’elle allait être monotone. Cela fait une semaine que je suis bien plus anxieux, voir angoissé. Je n’arrive plus à prendre le bus pour aller à l’association de patients. Je ne sais plus quoi faire pour calmer mes angoisses. Je me retiens d’appeler mes proches qui en trouvent les raisons futiles. De plus, mes parents commencent à vieillir et je ne veux pas trop leur en demander.

Le pire c’est l’après-midi, après le déjeuner. Je regarde, tendu, l’horloge et je compte les heures qu’ils me restent, jusqu’à la prise de mes médicaments vers 18H00. C’est à cette heure-là que je retrouve du bienêtre. Le soir et la fin de matinée sont les deux seuls moments de la journée ou je ne souffre pas trop.

J’ai entendu qu’une jeune femme en Belgique, avait demandé à se faire euthanasiée, pour des souffrances psychiques intolérables. J’y pense parfois et je loue le modernisme de son pays, bien que je pense avoir encore un peu de marge.

Extrême journée

Extrême
Extrême

Extrême fatigue ce samedi matin. C’est venu d’un seul coup. J’étais dehors chez mes parents quand c’est apparu. Je discutais avec ma mère et je n’arrivais plus à m’exprimer. De longues secondes passaient entre chaque mot. Mes phrases n’étaient plus fluides mais comme un long bégaiement. Il fallait vraiment que je rentre dans mon appartement pour me reposer.

Une fois chez moi, après ce moment extrême, je me suis mis dans mon canapé. Je n’avais plus la force de ne rien faire d’autre. J’avais la tête qui tourne, comme si j’étais dans un manège à sensation. Je déteste cela. Ça me donne envie de vomir.

C’est aussi le traitement extrême que je prends qui me fatigue. Toujours cette même boite que j’ouvre trois fois par jour, pour prendre mes comprimés. C’est devenu un rituel. Quand j’oublie, ce qui est rare, mon corps me le rappel. Je tremble, j’ai des crises d’angoisses et je suis en extrême souffrance. Avec le temps, je suis devenu dépendant aux anxiolytiques. Comment de si petites choses, 1mg, peuvent-ils avoir autant d’influence ? Il me faut ma ration, plusieurs fois par jour, en plus des neuroleptiques.

Hier, un violent orage est venu refroidir l’atmosphère. Dans mon appartement, il faisait trente degrés. Le matin, j’avais fait une prise de sang pour connaitre ma sérologie à la toxoplasmose. En effet, selon des études sérieuses, entre 16% et 37% des cas de schizophrénie, seraient dû à cette à cette infection parasitaire.  J’attends les résultats.

Demain, je vais passer mon dimanche seul. Je me suis acheté un morceau de viande pour me redonner un peu le moral. Ces moments d’extrême solitude sont réguliers. Trop d’angoisse pour sortir tout seul de chez moi ou appeler quelqu’un.

Pour l’instant, je vais essayer de profiter de ce samedi en famille. Ma grand-mère de 92 ans, est aussi extrême dans son cas. Elle doit venir manger avec nous chez mes parents. Elle est parfois de mauvaise humeur et tout le monde en prend pour son grade.

Brouillard

brouillard
brouillard

Je me sens loin, comme groggy depuis que j’ai pris le bus ce matin. A l’association, les voix des adhérents, les regards, étaient comme derrière un épais brouillard.  Tout le monde riait, s’exclamait… J’étais là mais je n’ai rien dit ou presque. Je me suis senti glisser vers un autre monde, comme au fond d’un océan, sans bruit et sans lumière. Pourtant les autres étaient là, à quelques mètres de moi.

Cet épais brouillard, comme du coton, m’empêchait de ressentir quoi que ce soit. Je n’avais ni joie, ni haine. Juste une sensation de solitude et de vide absolu. Je me suis quand même décidé à faire une ou deux blagues, pour ne pas repartir sans avoir ouvert la bouche. Je suis resté deux heures à l’association. Par moment, j’ai eu le sentiment de sombrer définitivement. Qu’une crise d’angoisse allait tout emporter. J’ai souhaité une bonne journée aux adhérents, puis je suis sorti du local.

Sur le quai, en attendant le bus, les gens autour de moi me paraissaient eux aussi très loin. Les autocars passaient les uns après les autres. Les gens crachaient, se poussaient… Il était presque midi et tout le monde voulait rentrer chez soi. Moi je ne savais plus trop dans cet épais brouillard, ce que je devais faire. Je scrutais sur chaque car qui arrivait, le numéro de ma ligne.  Une fois à l’intérieur, je me suis assis près d’une fenêtre, pour ne pas avoir à regarder les autres voyageurs.

Arrivé à mon appartement, il m’avait fallu une bonne heure pour retrouver mes esprits et sortir de ce brouillard. Les neuroleptiques que j’avais pris, y avait été pour beaucoup. J’étais épuisé, comme après un 100 mètres.

J’étais soulagé  aussi mais je savais que je n’allais plus voir personne, jusque demain. La télévision allait être ma seule compagnie.