Vide qui fait peur

Le vide
Le Vide

Le vide d’un dimanche. Fenêtres ouvertes, le soleil me réchauffe doucement le dos. Cette semaine je suis seul. L’association de patients est fermée et mes parents sont partis en vacances. Le vide est tout autour de moi. Je suis comme dans l’espace. Je n’ai plus vraiment de repères. Heureusement, il reste encore un peu d’apesanteur dans mon appartement. Dès lors que je sors, je sers fermement les clefs dans ma main, pour ne pas risquer de me retrouver enfermé dehors. Il y a quand même un voisin sur qui je peux compter. Cela me rassure un peu.

Le vide est aussi dans mes occupations. Hier, une journée entière à regarder des reportages scientifiques sur Arte.

Je ne m’éloigne presque plus de mon appartement. Prendre le bus devient un challenge trop difficile à réaliser. C’est chaque fois pareil quand mes parents ne sont pas là. J’hiberne. Heureusement, si je veux me frotter un peu à la foule, je peux aller dans le supermarché pas loin de chez moi. M’éloigner de cinq minutes à pieds de mon appartement est ma limite. Après, le vide risquerait de me happer.

En temps normal je n’ai pas beaucoup de contact humain mais cette semaine risque de ressembler à une retraite dans un monastère ou chacun aurait fait vœux de silence.

Le matin est le moment de la journée pendant laquelle je suis le moins anxieux. Après le déjeuner, une chape de plomb s’abat sur moi et la solitude, le vide, deviennent insupportables. Les minutes s’étire comme si la gravité augmentait de manière exponentielle.

Il y a le chat de mes parents, que je dois aller nourrir tous les jours. Il est maigre malgré toute la nourriture qu’il ingurgite. Malade et vieux, je ne donne pas cher de sa peau. Malheureusement il ne parle pas, mais sa présence soulage un peu quand il vient se frotter contre moi.

2 réflexions au sujet de « Vide qui fait peur »

  1. Bonsoir
    Je comprends très bien ce sentiment de solitude et surtout de vide qui s’installe quand on se retrouve seul pour une longue période. Moi aussi, je ressens la même chose et je me sens alors très mal avec l’impression que si je reste seule trop longtemps, ma vie entière perd tout son sens. Je ne sais plus pourquoi ni pour qui je vis et je me sens happée dans un vertige immense de vide. C’est une sensation terrible qui me fait vraiment peur.
    Pourtant, je me dis qu’il faut trouver un sens et se battre encore, même si je me demande pourquoi.
    Je peux vous dire, si cela peut vous aider, qu’un schizophrène sur le net a témoigné avoir guéri depuis 3 ans sans plus de neuroleptiques grâce à une prise quotidienne de Magnésium (Mag 2) et des ampoules de gelée royale ,ce qui régénère les neurones. J’étais un peu étonnée mais j’ai essayé moi aussi et je peux vous dire que maintenant je peux baisser mon traitement et je suis à une dose très faible sans avoir de délires ni de sentiment de paranoia. je vais bien et je me sens nettement mieux. Bien sur, il faut prendre le magnésium sur de longs mois mais ça vaut le coup je crois. Moi je prends D-Stress qu’on trouve en pharmacie et j’en suis très contente. c’est du magnésium et des vitamines.
    Le sentiment d’angoisse profonde et de vertige que l’on éprouve à se retrouver seul peut se combattre avec du magnésium, entre autres. J’espère avoir pu vous aider un peu .Bon courage.
    Amitiés de Valérie

  2. Cher Paul,
    Cette solitude dont tu parles, je l’ai bien connue. Je l’ai aussi apprivoisée. Ce qui m’a le plus aidée c’est la danse et ma chance de foncer davantage que la plupart des gens aux prises avec l’étiquette psychiatrique. L’humour et ma créativité aussi et ma mère qui me disait souvent: ‘Va-s-y Claire tu es capable’…J’adore les festivals de blues et je me suis procuré un ‘Shrek’ dans un magasin de la Nouvelle-Écosse. Je danse avec lui dans les festivals de blues. Il est mon ‘shrink’…Shrink, c’est le terme que les anglophones utilisent pour parler d’un psychiatre..shrink veut dire aussi ‘rétrécir’.
    Je dors aussi avec un gros ourson en peluche. J’ai lu John Bradshaw (La famille)…qui parle de notre enfant intérieur. Un ‘toutou’ remplace cet enfant intérieur. Le tien.
    Le docteur Bertram Karon dit que la schizophrénie c’est un état de terreur chronique. Psychiatre il ne prône pas les médicaments mais la ‘parlure’ avec ses patients:
    http://akmhcweb.org/Research/KaronMedication.htm
    Il a aussi reçu un prix concernant l’empathie envers ses patients.
    Le docteur Bertram Karon dit que la schizophrénie c’est un état de terreur chronique.
    Je fais de la recherche sur le web depuis plus de 15 ans…et je peux t’assurer que l’espoir de retrouver tes rêves d’antan existe bel et bien. Je crois que l’effet ‘placebo’ de nos croyances y joue pour beaucoup. Tu as un talent remarquable d’écriture et je t’encourage à ‘réseauter’ sur Facebook avec les groupes de soutien qui existent si tu peux te payer Internet bien sûr.
    Je t’envoie mes meilleures pensées. Bonne journée à toi Paul.
    -Claire

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