Il est 4 heures du matin et je n’ai pas dormi. Je vais faire une nuit blanche. J’ai pourtant essayé mais rien n’y a fait. Malgré tout, je ne me sens pas trop mal. Je tourne quand même en rond dans mon appartement. J’essaie de ne pas faire trop de bruit pour ne pas réveiller les voisins. Il va falloir que je patiente encore 3 heures, pour que le soleil ne se lève et me délivre.
A la télévision, les clips musicaux sont plus intéressants la nuit que le jour. Régulièrement, je vapote de grandes volutes de vapeur à la fenêtre de ma cuisine. Je ne voudrais pas déclencher mon alarme incendie. Ça serait le drame.
Mais c’est juste une nuit blanche.
Je ne suis pas fatigué. Mon cerveau tourne à plein régime. Les écrans sont allumés. Ordinateur, télévision… Tout cela scintille et n’encourage pas le sommeil à venir. Mais peu importe, c’est une nuit blanche. Les puissants sédatifs que je prends le soir ne me font plus d’effet.
Je viens de baisser le volume de tous les appareils. Il n’y a plus un bruit. Juste le ronronnement de mon réfrigérateur. La fenêtre est grande ouverte et dehors, c’est le silence total. Je me sens bien. Personne ne va venir m’embêter. Le téléphone ne va pas sonner non plus.
Et puis le temps passe si vite.
Tic-tac. Ma barbe commence à se blanchir, m’a fait remarquer un voisin l’autre jour. Je ne pense pas être si vieux que cela à 41 ans. Du coup, je l’ai rasé. Ça évitera les commentaires.
Il reste quand même sympathique ce voisin. Hier il m’a conduit à la poste en voiture pour que j’aille déposer un colis. On a discuté. Enfin, surtout lui. Moi je me suis contenté d’acquiescer de temps en temps. Je ne suis pas un grand bavard.