Seul dans mon petit logement, nous sommes au milieu de la nuit. J’espère que la journée ne va pas être trop compliqué. Il faut dire que ces derniers jours, j’ai cumulé les moments difficiles. C’est sans fin, comme une ritournelle…On croit progresser mais on ne dompte pas une maladie comme la schizophrénie. C’est elle qui vous prend tout entier.
Je rembobinais le film de mes dernières séances avec ma psychiatre, et je me demande si elle avait compris ce que je lui disais. Je ne pense pas. Mes propos devaient être pour elle comme du yaourt. C’est assez flippant. Cela expliquerait sa réaction.
Enfin bref,
Tout à l’heure si je suis en forme, j’irai à la pharmacie. Je connais bien les lieux et cela me permet d’avoir un peu de contact social. J’ai un complément alimentaire à aller chercher.
En attendant, les secondes s’égrènent tranquillement. La musique me berce doucement. Parfois je me lève pour faire quelques pas de danse.
Le traitement pris, j’éspere être tranquille pour quelques heures.
J’essaie de profiter un peu de la vie. Même si c’est à ma façon. Je ne possède presque rien. Je n’ai pas de travaille, ni de famille. Je ne pars jamais en vacances et je dépense le minimum. Je vis comme un ermite, principalement la nuit. Le jour j’angoisse beaucoup.
Alors qu’est ce qui me fait tenir ? Je ne sais pas trop, en fait. C’est comme cela et pas autrement. Je ne regarde pas trop les autres. Je me contente de mon coin de cerveau qui n’hallucine pas trop, enfin, même cela, je n’en suis plus trop sûr.