Journée de la schizophrénie

Journée de la schizophrénie
Journée de la schizophrénie

Je suis sorti dehors ce matin. Un froid glacial m’a piqué jusqu’à l’os. J’ai réajusté mon écharpe, pour me protéger. Cette journée de la schizophrénie est étrange. Je marchais dans la rue, seul. Il n’y avait pas âme qui vive. Je me suis alors demandé, si je n’étais pas mort, tel un fantôme, dans une autre galaxie. Cela fait quelques jours que je n’ai parlé à personne. Je vis reclus dans mon appartement.

Souvent des odeurs de cuisine arrive jusqu’à moi. L’immeuble est très mal isolé. L’hiver, je n’arrive pas à monter à plus de 17 degrés, sans exploser mes factures d’électricité.

Cette journée de la schizophrénie est un bon moyen de parler de cette maladie, qui n’est pas rare, mais qui est très mal connue. Elle fait peur, mais dans la plupart des cas, un schizophrène est uniquement dangereux pour lui-même.

Il y a quelques jours j’avais rendez-vous chez ma psychiatre. C’est une femme qui doit avoir 50 ans. Tous les mois, j’ai droit à mon ordonnance de pilules de toutes les couleurs. Je prends les rouges pour garder un esprit plus ou moins clair, les vertes pour lutter contre les angoisses, et les jaunes, pour ne pas déprimer, et cela fait 20 ans que cela dure.

J’ai connu plusieurs hospitalisations en milieu psychiatrique. Je suis tombé dedans, lorsque j’avais à peine 20 ans. C’est un monde que l’on découvre, dans la douleur, et une barrière que l’on franchit pour toujours. Il n’y a pas de guérison totale.

La journée de la schizophrénie, pour moi, c’est tous les jours. J’aimerai que plus de personnes lisent mon blog, pour toucher du doigt cette pathologie, et qu’ils arrêtent d’avoir peur.

Demain, une nouvelle semaine va commencer. Je vais devoir sortir de chez moi, angoissé, et dans la souffrance. Je voudrai tellement me reposer, sur une plage de sable fin, au soleil…

3 réflexions au sujet de « Journée de la schizophrénie »

  1. Bonjour Paul,

    Tu n’es pas un fantôme, tu es de chair et de sang, et tu as le droit de vivre même avec cette maladie.
    J’ai eu mal au coeur quand j’ai vu cette fameuse journée de la schizophrénie qui a l’air de rassembler pleins de personnes, alors que nous les malades on se sent si seul fasse a tout ca, ca nous dépasse.
    Mais il faut garder l’espoir d’un jour meilleur. Jaime les jours où j’oublie que je suis schizophrène, je me sens libre de mes actions et de mes gestes, intouchable.

    Je pense à ton combat qui est aussi le mien
    Jade

  2. Salut l’ami,

    Je n’avais pas réalisé qu’il y avait cette journée de la schizophrénie. Perso, ce que j’ai, aucun psy ne s’attarde à y mettre un nom, schizophrénie, ou psychose-monopolaire, psychose, au début c’était une dépression avec un problème de concentration. Tout ce que je sais, c’est que je suis malade. Que j’ai du me démerder tout seul car personne ne crois en ma souffrance, hormis une amie psychologue et les psy… Une amie que je sollicite trop en ce moment car je n’arrive pas à me soigner dans ma nouvelle ville et qui, je pense va me laisse tomber, après je serai seul… Même si je suis assez fière de réussir à travailler, un collègue connait ma maladie et me canalise un peu quand ça foire dans ma tete. Sans ce travail, je serais fou…
    Je ne sais plus ce que je voulais dire au début, mais je peux passer sur le blog, j’avais essayer d’écrire ce que je vis, mais je ne sais pas y donner de l’attrait… Je ne suis pas quelqu’un de très intéressant et la maladie n’aide pas :p

  3. Bonjour Paul,

    Je suis comme toi. Je ne suis pas atteinte de schizophrénie, mais je suis moi aussi humaine. Ce qui diffère entre nous, et ce qui diffère chez tous les être humains d’ailleurs, c’est notre monde interne. Certes nous avons une réalité commune mais nous avons aussi une réalité propre, un monde subjectif fait de créations, d’émotions, d’expériences… qui colore nos perceptions et dirige notre vie.
    Moi, je n’ai pas peur de la schizophrénie, au contraire, elle me fascine. La catégorisation, elle, me fait peur. Ne te sens pas anormal, la normalité est une création. Accepte ton monde tel qui l’est, de ses angoisses à ses euphories, car ton monde est unique, et ce n’est pas parce qu’il ne ressemble pas celui de la majorité des personnes qui peuplent cette Terre qu’il doit être jugé dangereux, ou anormal. La différence effraye.
    Moi j’aime découvrir le monde qui m’entourent, et je suis sûre que le tiens doit être teinté de couleurs vives.

    Ravie d’avoir pu t’écrire

    Estelle

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