A peine réveillé et déjà ça ne va pas, d’habitude c’est plutôt en fin d’après-midi. C’est dur d’écrire dans ces conditions. Je me tords sur ma chaise et les gestes de mes doigts sur le clavier sont imprécis. Je viens de prendre mon traitement du matin. J’espère qu’il fera effet.
Il y a des schizophrènes qui ont une vie de famille, un travail. S’il pouvait y avoir des témoignages ? Moi je m’en sens incapable. Je vais passer une journée interminable. La douleur va se distiller dans mon corps, et chaque minute sera interminable.
Hier pourtant, en replay sur Arte, j’ai regardé plusieurs reportages passionnants. Un premier sur la transformation de New-York en ville verte si elle veut survivre au changement climatique et un autre sur le cerveau humain. Américains et Européens mettent des millions pour mieux comprendre le cerveau. J’espère des retombés médicales pour les pathologies psychiques. Je ne supporte plus TF1 et coca-cola…
Aujourd’hui, je ne suis plus capable de rien. Je suis le passager de ma vie. Je marche et me déplace mais c’est un autre qui est aux commandes. Ce n’est pas moi ou je ne me rends plus compte.
Il est à peine 9h00, la journée va être longue. Que faites-vous de vos journées pour passer le temps?
Je devrais faire un jogging pour me changer les idées et me faire du bien. C’est mission impossible, j’ai à peine la force d’aller me rechercher un verre d’eau.
Tout à l’air si irréel dans mon appartement, il n’y a pas un bruit. Les voisins doivent encore dormir et aucune voiture ne passe devant chez moi. J’ai l’impression d’être le dernier humain sur terre. Je suis dans une bulle, dans du coton…
J’aime cette sensation de solitude extrême, tout est calme et apaisé. Pas de violence ni de cris, personne pour me dire ce que je dois faire.
Au bout d’une heure aux deux, cette sensation commencera à devenir désagréable. Je me sentirai en prison et je chercherai sans trouver, une autre personne à qui parler.