Le matin d’un schizophrène

Ce matin, je tremble, je suis fracturé. C’est apparu dès le réveil. J’ai mal à la tête. J’ai du mal dormir. Je n’arrive pas à me concentrer ni à stabiliser mon cerveau. Je dois prendre le bus dans une heure. Je ne suis pas vraiment en état. J’en ai assez de souffrir. J’ai pris mon traitement avec un Temesta en plus. Je suis angoissé.

Hier j’ai passé une partie de l’après-midi avec Caroline. Elle n’allait pas bien non plus. On a bu un verre sans alcool et je l’ai raccompagné chez elle. Elle ne savait plus se repérer dans les petites rues du centre-ville où elle habite.

Elle était vraiment paumée. Elle souffre de troubles psychiques. Je ne sais pas exactement quel est sa pathologie. Elle ne doit pas être schizophrène mais bipolaire. En partant de chez elle, rassuré de l’avoir de l’avoir mené à bon port, elle a posé sa main sur mon épaule comme à un vieil ami qu’elle voulait remercier.

Il faudrait que je calme mon cœur qui bat trop vite sous la pression d’une peur diffuse qui apparait de temps en temps sans que j’en connaisse la raison. Tout tremble autour de moi, je n’arrête pas de passer la main sur le front en me disant « ça va aller mieux ».

J’ai l’impression d’être en manque. J’ai pourtant eu ma dose de nicotine via ma cigarette électronique. Je ne comprends pas pourquoi je souffre. Il faut que je me hâte. Le bus part dans une heure. J’ai ce temps là pour me ressaisir, sinon je serai obligé de demander qu’on me conduise. Je n’aime pas cela. J’aime être autonome. C’est une bataille de tous les jours.

Je ne sais plus quoi faire pour aller mieux. Il faut que j’aille en ville. Je me suis engagé pour l’association dans laquelle j’ai des responsabilités.

J’ai un peu moins d’une heure, maintenant. Le temps passe vite en écrivant cet article.

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