Canular

J’ai trouvé la formule chimique d’une pilule miracle qui fait disparaitre toute idée délirante chez les schizophrènes ainsi que les angoisses. Il me faut encore quelques dons pour la mettre au point et je rendrais cette formule et toutes les explications publiques.

De plus cette pilule agit sur le long terme, c’est-à-dire plusieurs semaines sans devoir prendre plusieurs fois par jour des comprimés.

Cette pilule modifie également les gènes responsables de la schizophrénie et au bout de quelques mois, il n’est plus nécessaire de la prendre pour en avoir les effets.

Il m’a fallu de nombreuses années de recherche pour en arriver à cette découverte révolutionnaire et je remercie le CNRS et toutes les équipes du professeur LAMARTINE.

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Aujourd’hui tout va bien… Je ne souffre pas, enfin je pense. J’ai oublié ou je n’ai jamais su ce qu’était le bonheur.

Malheureusement je ne guérirais jamais de ma maladie. La schizophrénie est une maladie incurable. Aujourd’hui grâce aux traitements je suis à peu près stabilisé. Je souffre pourtant encore de trop. J’ai décidé de mener un combat contre la façon dont le reste de la population nous imagine.

Je me mets à nu devant vous et j’écris quand j’ai un peu de volonté, quand je ne suis pas plié en deux dans mon canapé ou au fond de mon lit. Les quelques moments de lucidités  ne me permettent pas d’écrire sur ce blog tous les jours.

J’ai envie d’hurler à la face du monde « oui je suis schizophrène ».

Oui je suis schizophrène et je vis dans le dénouement.

Oui, je ne suis pas capable de travailler…

Oui je suis souvent angoissé.

Mais j’existe et j’ai le droit de vivre dignement.

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Un schizophrène veut des vacances!!!

Weekend horrible, sentiment d’étouffement… j’ai cru que j’allais exploser dans mon petit appartement.

Le pire c’est que je suis tenté de boire dans ces moments-là. J’ai besoin de partir en vacances, de partir loin très loin, à la plage et au soleil. Ça fait plusieurs années que je n’ai pas quitté mon village, faute d’argent. Dans mes 30 mètres carrés ma folie s’accentue, mes pensées tournent en boucle. Il faut que je me raccroche à quelqu’un. Je sens que je suis en train de tomber. Des vacances pour mon esprit, du soleil pour ma peau et de l’eau pour m’apaiser. Je veux des vacances.

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J’ai augmenté ma dose de neuroleptique et…

Il y a quelques jours après des semaines passées dans mon canapé pris par les contrariétés et les angoisses. J’ai décidé d’augmenter ma dose de neuroleptique et ce n’est que du bonheur ou presque.

Bien sur mon médecin a validé ce choix et j’avoue que je baigne dans une sorte de tranquillité. Les choses glissent sur moi. Je ne suis plus rongé par cette crainte permanente qui m’habitait et gênait toute vie social. Bon tout n’est pas réglé, loin de là. J’ai encore beaucoup de travail à faire sur moi: transport, vie professionnelle, vie affective…

Et effectivement, il m’arrive d’avoir de gros moments de fatigues mais en conclusion je dirais : vive les neuroleptiques !!!

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J’aime voir dans vos yeux le sentiment d’avoir à faire à fou.

J’aime quand mon cerveau déraille. Quand les délires m’envahissent. Je me sens vraiment moi. Si j’avais un peu plus de courage je parlerais à quelqu’un mais je ne suis pas très courageux alors je le garde pour moi.

Et puis c’est trop furtif pour vous en parler. J’aime voir dans vos yeux le sentiment d’avoir à faire à fou. Je me sens bien dans ces moments-là. C’est rare, je suis vraiment trop sérieux. J’adore ce sentiment. Oui je suis fou et ne venez pas sur ce site.

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Souvenir de l’hôpital de jour.

C’était le seul lieu à l’extérieur de la maison de mes parents où je n’avais pas d’angoisse lorsque j’étais sans eux.

J’étais rassuré par l’encadrement, les infirmiers, au début.

Il y avait des activités comme le dessin. J’avais pris l’habitude de discuter quelques minutes à la fin de chaque séance avec l’intervenante qui nous faisait cours.

Cela me faisait du bien mais un beau jour elle m’annonça qu’elle avait reçu comme consigne de ne plus continuer ces discussions. Elle en avait reçu l’ordre de sa hiérarchie mais heureusement ne voulait pas en tenir compte.

Un peu plus tard je fus convoqué par le psychiatre en chef qui me parlait comme si j’étais un enfant.

Il était très autoritaire et croyait sans doute que parce que j’étais malade et lui médecin qu’il avait naturellement autorité sur moi.

Il pensait sans doute que je devais avoir peur, d’une piqure, d’une camisole…

Les infirmiers ou les psychiatres jouent parfois de la détresse des patients pour abuser de leur pouvoir. Ils ont tous les droits et en usent parfois de manière absurde.

N’oublions pas qu’ils ont les clefs des lieux dans lesquels nous sommes enfermés et qu’ils peuvent s’ils le souhaitent nous attacher à un lit.

Lorsque dans une relation les pouvoirs sont autant déséquilibrés, cela n’est pas une bonne chose.

Il m’est arrivé de mendier pour une cigarette à un infirmier qui gardait mon stock et ne voulait pas, parce que ce n’était pas l’heure.

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Je suis schizophrène et fier de l’être.

Si je pouvais trouver un moyen de le crier plus fort je le ferais. Vous pouvez peut être me voir dans la rue. Nos regards se sont peut-être déjà croisés et vous ne vous êtes douté de rien.

Nous sommes 630 000 en France, anonymes pour la plupart d’entre vous. Dans un bus ou dans un train vous vous êtes peut-être déjà assis à côté de nous.

On vous a déjà peut être demandé une cigarette ou notre chemin.

Nous sommes anonymes et nombreux.

Nous sommes schizophrènes.

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Apres une semaine en enfer et pour le plus longtemps possible.

Ça faisait une semaine que toute action construite était impossible. Ce matin, après une bonne nuit de sommeil et pourquoi ce matin précisément, mes pensées les plus absurdes sont moins envahissantes.

Je peux de nouveau me mettre à avoir des projets. En plus il fait beau et ça va être la rentrée. De quoi je l’espère sortir un peu de chez moi et rencontrer du monde.

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Au bout de quelques jours d’hospitalisation

Une fois enfermé dans  l’hôpital psychiatrique, on m’a donné des médicaments. On ne m’a pas dit ce que c’était et on m’a forcé à les prendre. Dans le lot il y avait des anxiolytiques et aujourd’hui j’en suis devenu accros.

Mais grâce aux neuroleptiques que j’ai eus également, mes délires sont devenus moins envahissants, moins pressants. L’hôpital était devenu ma maison et je dois reconnaitre que ça m’a fait du bien. Je m’y sentais comme sur un petit nuage, loin de mes angoisses. Un peu en dehors du temps et de la vie. Mais ce n’est pas éternel, il faut bien partir un jour, reconstruire une indépendance, une socialisation…

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