Dans les hôpitaux psychiatriques, il y a plusieurs unités. En général, lorsque vous y aller de votre plein gré, vous êtes placé dans un espace qui vous laisse certaines libertés.
Cet été-là, j’avais pourtant bien préparé les choses. Une lettre de mon psychiatre, à présenter aux urgences qui expliquait que j’avais besoin qu’on m’aide à gérer mes angoisses pour quelques jours.
Je n’ai pas trop eu le temps de réagir et par manque de places ailleurs, la lourde porte de l’unité la plus sécurisées s’est refermée sur moi.
Une grande pièce bruyante, des bouteilles d’eau vides sur les tables, des gens qui me suivaient partout en tenant des propos incohérents. Ma première impression ne fut pas extraordinaire. J’avais envie de fumer pour me calmer.
Mes cigarettes, mon argent et mes effets personnels avaient étés confisquées par les infirmiers. Il y avait un jardin grillagé mais il n’était ouvert que quelques heures dans la journée.
Je déambulais dans cet espace, en essayant de trouver quelqu’un à qui parler pour passer le temps.
Une femme est venue vers moi, elle paraissait avoir la tête sur les épaules mais au bout de quelques minutes de propos choquants, je dus changer d’avis.
Un autre homme me suivait partout à moins d’un mètre et je commençais à avoir peur pour ma sécurité. J’essayais de lui parler mais il n’y avait que des bruits qui sortaient de sa bouche.
J’appris une heure plus tard que s’est dans la même chambre que nous allions dormir. J’étais déjà angoissé à la base, et à l’extinction des feux, je n’osais pas enlever mes habits pour dormir.
Je n’ai pas beaucoup dormi cette nuit et le lendemain matin, mon père que j’avais eu au téléphone vint me rechercher après être passé devant le psychiatre de service.
Dehors, le soleil brillait et je poussais un ouf de soulagement.