Le weekend est comme je le craignais, compliqué. En discutant avec mon père, insidieusement j’ai commencé à interpréter ces propos. Je n’arrive pas à tenir en place. Je me demande si je ne suis pas en train de régresser dans la maladie. En posant mes doigts sur le clavier, cela ne m’a paru naturel. C’est la première fois que je ressens cela. En même temps, je suis toujours plus ou moins en souffrance.
Caroline m’a envoyé un SMS pour me dire qu’elle n’était pas bien du tout. Elle avait vraiment l’air d’en baver. Elle est partie chez ses parents quelques jours. Elle avait envie de me revoir à son retour. Quand on souffre, on a vite besoin d’amis à qui parler. J’espère qu’ils lui apporteront le soutien qu’elle mérite. Malheureusement, elle m’avait expliqué, qu’ils ne voulait pas complètement reconnaitre, sa maladie psychique. C’est dur à admettre pour des proches.
Avec cette chaleur, je me suis pris une douche bien fraiche, cela m’apaise. Dire qu’il y a une époque, on attachait les bipolaires dans une baignoire remplie d’eau gelée, quand ils étaient en phase maniaque. La folie et l’ignorance des hommes me font peurs.
J’ai fermé toutes les fenêtres de mon appartement. J’en avais assez d’entendre la vie dehors suivre son cours, alors que je suis en équilibre sur un fil, prêt à vaciller. Sortir dans la rue va être difficile.
Dans ma tête, une chose compte vraiment, prendre mon traitement. Avec même un peu plus de neuroleptique si besoin et aujourd’hui c’est le cas. Je crois que c’est un des commandements pour ne pas faire une crise aigüe et se retrouver derrières les baies vitrées d’un hôpital psychiatrique. On peut avoir une belle vue et être dans une camisole de force.
Demain est encore un jour férié. Je ne fais aucun pronostic sur mon état même si ces jours-là ne me réussissent pas.