Neuroleptique, je t’aime

Le weekend est comme je le craignais, compliqué. En discutant avec mon père, insidieusement j’ai commencé à interpréter ces propos. Je n’arrive pas à tenir en place. Je me demande si je ne suis pas en train de régresser dans la maladie. En posant mes doigts sur le clavier, cela ne m’a paru naturel. C’est la première fois que je ressens cela. En même temps, je suis toujours plus ou moins en souffrance.

Caroline m’a envoyé un SMS pour me dire qu’elle n’était pas bien du tout. Elle avait vraiment l’air d’en baver. Elle est partie chez ses parents quelques jours. Elle avait envie de me revoir à son retour. Quand on souffre, on a vite besoin d’amis à qui parler. J’espère qu’ils lui apporteront le soutien qu’elle mérite. Malheureusement, elle m’avait expliqué, qu’ils ne voulait pas complètement reconnaitre, sa maladie psychique. C’est dur à admettre pour des proches.

Avec cette chaleur, je me suis pris une douche bien fraiche, cela m’apaise. Dire qu’il y a une époque, on attachait les bipolaires dans une baignoire remplie d’eau gelée, quand ils étaient en phase maniaque. La folie et l’ignorance des hommes me font peurs.

J’ai fermé toutes les fenêtres de mon appartement. J’en avais assez d’entendre la vie dehors suivre son cours, alors que je suis en équilibre sur un fil, prêt à vaciller. Sortir dans la rue va être difficile.

Dans ma tête, une chose compte vraiment, prendre mon traitement. Avec même un peu plus de neuroleptique si besoin et aujourd’hui c’est le cas. Je crois que c’est un des commandements pour ne pas faire une crise aigüe et se retrouver derrières les baies vitrées d’un hôpital psychiatrique. On peut avoir une belle vue et être dans une camisole de force.

Demain est encore un jour férié. Je ne fais aucun pronostic sur mon état même si ces jours-là ne me réussissent pas.

Maladie taboue

Encore weekend douloureux, c’est peut-être à cause des beaux jours. Un mal être généralisé et des idées noires se baladent dans mon cerveau. Je regrette certains choix que j’ai faits. J’ai acheté un disque dur pour mon ordinateur et il ne fonctionne pas aussi bien que prévu. Je m’en veux. Je n’aime pas faire de mauvais choix. Du coup, c’est la cascade de pensées négatives.

Ce midi j’étais à peu près bien. J’en ai profité pour boire quelques bières. C’est une très mauvaise idée. Quelques heures après et additionné au disque dur, la descente est douloureuse. Partout où je vais, j’ai un sentiment d’étrangeté très désagréable. Comme si je n’étais nulle part à ma place, même assis dans mon canapé.

Je souhaite que la journée se déroule rapidement, que je puisse retrouver un peu de quiétude au coucher du soleil. En général c’est un moment que j’apprécie.

En écrivant, je commence à m’apaiser.  C’est thérapeutique d’écrire et surtout, c’est un moyen d’être moins isolé. Je pense à chaque personne qui consultera ce blog et comment il accueillera mes propos.

Souvent, on tape dans les moteurs de recherche des sujets qui nous concernent.  Des proches ou des personnes en souffrance psychique doivent venir ici. Peut-être aussi quelques curieux… Je pense à ma famille qui je l’espère pourra m’accompagner le plus longtemps possible dans cette chienne de vie.

En sortant tout à l’heure, j’ai salué une voisine. Comme d’habitude, je montre un sourire de façade. L’angoisse de la mort me tiraille. Ce grand vide me fait peur. J’ai trop besoin des autres pour vivre. Je vais appeler ma sœur pour me rassurer. Je me sens d’autant plus vivant quand je suis en contact avec elle. J’espère qu’elle ne sera pas trop occupée et ainsi parler de tout et de rien avec elle et mettre de côté la schizophrénie. On n’en discute jamais. C’est un peu tabou.

Psychique aléatoire

Journée ensoleillé. J’en ai profité pour aller faire une heure de course à pied. Ca déstresse beaucoup comme activité. Le cerveau est inondé d’endomorphine.  Comme à chaque fois  je ne vais pas très loin mais de retour à l’appartement c’est la grande détente, au sens psychologique du terme.

Ce matin à l’association, j’ai continué mon travail de bénévole en plus d’y être adhérent. Tout le monde était bien calme. Jade a quand même harcelée l’animateur à coups de téléphone. Jade est une adhérente de 62 ans qui est en souffrance psychique. Elle a besoin de parler de ses problèmes pendant de longues minutes. Dès qu’elle met un pied dans le local, le « blabla » commence. Elle arrive souvent en pleur. L’animateur prend sur lui de l’écouter. Personnellement, je n’ai pas cette force et j’abrège les discussions. Il arrive que Jade prenne conscience de la situation et s’arrête brutalement de parler.

Il y a aussi Géraldine avec de longs oncles crochus, noirs de crasses. Je me passe les mains au gel hydro alcoolique après qu’elle m’ait serré la main. Je l’avoue je suis un peu « tatillon » sur l’hygiène.  Peut –être un peu trop, chez moi je me lave les mains fréquemment.

Hier soir, j’étais complètement shooté aux benzodiazépines. Ce n’est pas le but de ces médicaments mais je ne voulais plus penser à rien. Au fast food avec mon père, j’étais zen mais  très peu loquace. Il s’en ait aperçu mais me laisse gérer.

Demain c’est le weekend et je prie pour qu’il ne soit pas aussi noir que le dernier. J’avais beaucoup souffert psychologiquement. Je n’aime pas trop les jours fériés et je vais en avoir droit jusque lundi inclus. Quand je suis en manque d’activités, c’est comme un grand vide et le psychique n’aime pas cela.  Mon cerveau se charge de le rappeler en se manifestant par des douleurs diffuses, des idées noires, pendant plusieurs jours que dure l’inactivité. Dans ces moments là, j’ai envie d’en finir.

Sentiment d’étrangeté

Je suis crevé. J’ai essayé de revendre de l’électronique chez cash express mais vu le prix auquel ils me reprenaient les articles, je n’ai pas conclu d’affaire. J’étais arrivé un peu avant l’ouverture. Il y avait une dizaine de personnes qui attendaient comme moi. L’ambiance était un peu triste.  Il y en avait un avec une canne à pêche et pour les autres ils tenaient des sachets. Ca ne devait pas valoir lourd. Je n’étais pas très à l’aise.

Plus tard, une amie m’a appelé, je n’ai pas décroché. Elle me tient la jambe pendant de longues minutes et je ne voulais pas lui parler. Je suis toujours obligé de me creuser la tête pour trouver des sujets de conversation, ça ne vient pas naturellement.

Il est 15 heures et je ne vais sans doute rien faire du reste de mon après-midi. Il m’arrive parfois, dans ces moments-là, de me shooter aux benzodiazépines pour être ailleurs. Sinon, j’ai des idées négatives qui me viennent à l’esprit sans que je ne puisse les contrôler. J’imagine des drames et ça me fait mal au ventre. Je préfère être lobotomisé.

Je suis sans doute trop négative, à chaque fois j’imagine le pire. C’est surement un manque de confiance, étant donné les crises aigues que j’ai dû supporter. Je ne pensais pas avant que l’on pouvait souffrir de la sorte. Maintenant, Je me méfie chaque fois qu’une souffrance, qu’une angoisse ou qu’un sentiment d’étrangeté est plus fort que d’habite. Le monde s’est écroulé et j’ai peur pour moi et mes proches. Si un tel drame a pu m’arriver, personne n’est à l’abri.

Ce soir je dois aller au fast food avec mon père. C’est un moment de convivialité que j’aime bien. Il va falloir que je tienne jusque 20 heures. Ça va être long et je vais devoir lutter pour ne pas aller me coucher avant.

ESAT ou bénévolat

Cet après-midi je suis un peu débité. Surement le temps pluvieux mais pas que. Hier Caroline a fini par répondre à mon SMS. Elle dit qu’elle est contente que l’on soit de bons amis. Tout un programme. Je ne l’ai pas contredit. Je n’insiste pas. Mon cerveau est calme comme l’intérieur de mon appartement. Dans le bus ce matin, il y avait comme un air d’étrangeté. J’avais la sensation de ne pas vraiment être là. Ce n’est pas bon ce genre de signe. A l’association c’était aussi bien calme. Beaucoup plus reposant qu’hier, qui avait laissé des traces sur les adhérents suite à une violente dispute. Certains doivent se remettre même s’ils n’étaient que spectateurs. Un autre avait failli donner un coup de poing dans une gouttière. Il l’avait déjà fait et avait dû passer sur la table d’opération. C’est ça façon toute personnelle d’évacuer ses tensions. Moi, dans ce genre de situation j’arrive à passer entres les goutes. Aujourd’hui donc le calme, après la tempête.

Une journée à ne pas faire grand-chose. Juste à rester chez soi à l’abri et à écouter de la musique. Pour le repas du soir, ça va être simple, je ne vais rien manger. Pas le courage d’aller acheter des produits frais. C’est toute une expédition pour aller dans une grande surface. Il y a les angoisses à maitriser. D’un point de vu général, je ne bouge pas trop après 14h00. Je suis très casanier comme garçon. J’aimerai faire plus mais je n’en n’ai plus la force.

Hier soir, une autre amie, Odile, a téléphoné. Il parait que dans les ESAT (établissements et services d’aide par le travail), ils commencent à rechercher des profils de personnes avec des problèmes psy. Je ne me vois pas trop travailler même dans un milieu protégé. Je n’ai plus de concentration et ne suis vraiment actif que quelques heures par jour. Le reste du temps j’erre dans un monde parallèle, fait de souffrance et de délires que je n’oserai pas vous raconter.

Association pour personnes en souffrance psychique

association pour personnes en souffrance psychique
association pour personnes en souffrance psychique

Une journée bien remplie avec ce matin comme d’habitude quelques heures passées dans une association pour personnes en souffrance psychique. Ca a un peu chauffé entres deux adhérents qui sont montés dans les tours, pour rien. Fragile l’un deux a fini en pleur. Je les ai d’abord séparés pour calmer le jeu puis ils sont revenus l’un vers l’autre, avec mon aide, pour que l’après-midi puisse se passer sans soubresaut. Une fois la cohésion du groupe recrée, je suis parti. J’avais envie de rentrer chez moi.

A la maison, j’étais un peu mélancolique. J’avais allumé la télévision. Je sais je n’aurai pas du. J’ai vu toute une série de jolies jeunes femmes dans des clips. Ca a fait écho en moi qui suis célibataire. C’est dans ces moments là que l’on se sent vraiment seul. Il faut que je sorte un peu et rencontrer du monde.

Caroline ne répond plus à mes SMS. Je ne vais pas insister. J’avais juste envie de présence féminine, c’est humain. Je ne sais pas ce qu’elle fait, elle doit être avec son copain. C’est un gars rencontré dans une « buverie » et elle essaye d’arrêter de boire. Je lui ai déjà conseillé de changer de groupe d’amis… La dernière fois, je ne sais pas si c’était le manque d’alcool ou sa psychose mais elle ne savait plus retrouver la route pour rentrer chez elle.

Demain, toujours avec cette même association pour personnes en souffrance psychique, je suis invité à une réunion puis à un repas. Je ne suis pas vraiment motivé. C’est une journée qui va se dérouler sans que j’en aie le contrôle. Je ne sais pas combien de temps et ou cela va se passer, c’est trop de paramètres inconnus pour moi. Si je ne me sens pas bien, je devrais dépendre des autres pour rentrer. Je sais bien que ce n’est pas comme cela que je vais rencontrer du monde mais je suis quelqu’un de compliqué et avec tous ces handicaps…

Crise de schizophrénie aigue

Crise de schizophrénie aigueApres un weekend de souffrance, ce lundi les choses vont mieux. J’ai pris le bus ce matin, sans être angoissé. J’arrive même à ne plus faire attention aux gens qui sont autour de moi. Je joue à des jeux sur mon smartphone et le temps place plus vite. Je suis dans un bulle. C’est pas très convivial pour les autres mais tout le monde fait pareil. Personne ne parle à personne dans les transports en communs. Tout le monde s’ignore alors que nous sommes à quelques mètres les uns des autres.

Une fois de retour chez moi, j’ai eu une subite envie de faire du sport. J’ai donc enfilé une paire de basket pour aller courir. On se sent toujours bien après avoir fait une heure de course à pied. J’ai toujours des limites, je ne m’éloigne pas trop de chez moi et j’évite les coins ou il y a des chiens. Je vais pouvoir passer une après-midi détendue. Surement un peu ennuyeuse quand même.

C’est le jour et la nuit entre hier et aujourd’hui. Les weekends sont définitivement des moments que je n’apprécie pas.  J’aime même pensé que j’allais devoir être hospitaliser en psychiatrie. Je ne pouvais plus sortir de ma chambre, j’étais trop angoissé.  Heureusement les souffrances ont disparues aujourd’hui. Je n’ai pas envie de faire une crise de schizophrénie aigue. C’est traumatisant et j’aurai définitivement eu une mauvaise réputation dans le quartier. Je préfère ne pas y penser.

Mes crises sont toujours bruyantes et font peurs, bien que je n’agresse jamais personne. Je suis quelqu’un qui explose à trop souffrir et en ne contrôlant plus le réel autour de moi. Dans ces moment-là, une force intérieure me pousse à hurler, lever les bras au ciel et tout cela dans le rue. C’est vraiment flippant. J’espère que je ne revivrai plus cela. C’est pour cela que je suis scrupuleusement mon traitement et en accord avec mon psychiatre, il m’arrive d’augmenter tout seul ma dose de neuroleptique.

Beaucoup de schizophrènes connaissent ces moments que je ne souhaite à personne.

Augmenter la dose de neuroleptique

Ce dimanche matin le réveil est difficile. Je suis fracturé à peine les yeux ouverts. Je décide d’augmenter ma dose de neuroleptique. Souffrir fait partie de ma vie, je le sais maintenant. Ça devient vraiment dur lorsqu’on prend conscience que cela ne va pas s’arrêter. Je vais me balader un peu. Je marche mais je ne suis pas tout à fait là. Je suis dans un autre monde et je n’arrive pas à tisser des liens vers vous. Pourquoi personne n’essaye de me ramener dans son univers ? Le ciel est gris et la journée va se dérouler sans surprise. Juste des neuroleptiques, des benzodiazépines et de la souffrance. De la gêne, en croisant les infirmières à la maison de retraite ou ma grand-mère vit. Un poulet pour le midi en famille. Mes parents qui me demandent si ça va et l’envie de me mettre une balle dans la tête chaque fois que l’on me pose cette question. C’est comme si l’on me provoquait. Les gens croient bien faire. Ils ne savent pas que les moments de bien être sont rares.

Et puis l’ennuie, interminable… La télévision qui me montre tout ce que je n’ai pas que je n’aurai jamais. La télévision, cette étrange machine qui aspire le peu de réflexion qu’il me reste pour me donner des idées toutes faites.

Les gens qui se comportent comme des robots. Mon voisin qui repeint en blanc les murs de sa maison toutes les semaines.

Il est temps que le weekend se termine et que mon oisiveté soit remplacée par des activités hautement plus dangereuses,  comme prendre le bus.  C’est risquer une crise d’angoisse loin de chez moi. Ca fait monter l’adrénaline. Je suis un peu ironique là.

Comment ne pas l’être en regardant ma vie ? Un peu d’auto dérision fait toujours du  bien.

SOS d’un schizophrène en détresse

souffranceJe suis vraiment mal, je commence à me demander en conscience s’il faut vraiment que j’arrête là. Y-a un moment où on ne peut plus continuer. J’appelle mon père et il me dit « ca ne doit pas être si terrible que ça ». Il ne se rend pas compte. Cela fait plusieurs heures que je suis mal. De nombreuses personnes en souffrance psychique qui doivent connaître ça.

J’ai envie faire n’importe quoi pour matérialiser cette souffrance aux yeux des autres. Je ne veux pas vraiment mourir mais la souffrance est trop forte. Je ne pourrai pas tenir des années encore comme cela. La musique m’apaise un eu. J’écoute en boucle toujours les mêmes titres. Des chansons qui parlent de mort. Je sais qu’un jour viendra mon tour, comme tout le monde. Nous devons tous y passer. Ça sera peut-être bien après, le grand vide, le néant… Le repos éternel est ce qu’il y a de plus probable. Après chacun peut croire en un paradis, je trouve cela un peu facile. Je trouve cela même un peu enfantin mais pour ceux qui restent c’est sans doute mieux.

Je pense à mon père, j’aimerai tant qu’il vive pour l’éternité et qu’il m’aide de là-haut. Je suis triste rien qu’à penser à sa mort.  Heureusement il est encore jeune. Pourquoi la vie est faite de souffrance ? Parce qu’une femme a croquée dans une pomme ? Je pense que c’est une belle histoire mais il faut être sérieux 5 minutes. Arrêtons de nous raconter des blagues même si cela nous aide à vivre. On n’est pas des enfants à qui une maman a lu un beau conte le soir, avant de s’endormir. Il faut se réveiller. Je n’ai pas eu de chance, je suis schizophrène alors les dieux bienveillants, j’ai un peu envie de leur dire à quel point je leurs en veux. Oui je suis en colère. Je suis en pétard contre tous ces abrutis qui croient savoir et qui veulent m’en convaincre.

Schizophrène mon amour

schizophrène.jpgC’est le weekend, le soleil brille mais je ne me sens pas bien. Hier soir, 19h30 je n’en pouvais plus, j’ai pris 2 fois la dose habituelle de benzodiazépine et je me suis couché Ca ne doit pas être génial pour le sommeil. Ce matin, je tremble un peu. Comme un grand vide, ces deux jours ne vont pas être palpitants. Quelque fois je me pose des questions stupides : « mieux vaut être un milliardaire schizophrène ou ne pas être schizophrène mais toucher le smic ? » Je crois que je préférais gagner le salaire minimum et ne pas être malade. Le corps et l’âme ne font qu’un et cette maladie s’insinue dans les muscles, elle fatigue, donne mal à la tête, me crispe tout entier…  Mon esprit part dans tous les sens et mon corps n’y comprend plus rien. Je me sens fébrile. J’ai envie de bouger et en même temps je ne sais où aller.

Tout ou presque devient un calvaire. Chaque minute est une souffrance. J’ingurgite des heures de télévision pour passer le temps. Quelque fois, je regarde Arte et je tombe sur une pépite. Les reportages scientifiques me passionnent… Mais le plus souvent, il n’y a rien de bien intéressant. Des actualités sanglantes sur les chaines d’informations tournent en continues. Il faut que je me protège de tout cela. De cette violence, qui fait la une alors que les évènements positifs, bien plus nombreux, ne sont pas signalés.

Je n’aime pas le sang. Quand je vois un homme souffrir, je le ressens dans ma chair. Je suis obligé de fermer les yeux et de boucher mes oreilles, si je n’ai pas le temps de changer de chaine. Depuis ma première crise de schizophrénie aigue, je suis devenu beaucoup plus sensible à la souffrance. Je ne supporte plus de la voir.   Au début, il me fallait une ou deux heures avant de retrouver mes esprits. Tous les schizophrènes souffrent et cela fait écho en eux lorsqu’ils y sont confrontés, comme une piqûre de rappel de leur moment les plus durs.