Cela faisait quelques jours que je prenais du Tercian. Un comprimé et la vie bascule, dans une tiédeur suffocante. Le médicament met quelques dizaines de minutes à agir. Soudainement cloué au canapé, l’effet sédatif est impressionnant. Plus aucune envie de bouger ni de rien faire. Dans les effets secondaires, il y a aussi la prise de poids. Avalé en début d’après-midi, vers 19h00, je n’en pouvais plus et j’allais me coucher.
J’étais un vrai zombie, et ne faisais strictement plus rien. Malgré tout, les idées ruminantes étaient encore là, mais sans les vivres.
Me sentant mieux et n’étant plus angoissé, j’ai arrêté d’en prendre. Ma psychiatre m’avait dit que je pouvais le gérer.
Je sais que j’ai ce médicament sous la main en cas de coup dur, mais dans ces moments-là, on met la vie entre parenthèses. On regarde passer le temps, sans plus aucune initiative. Et encore, j’avais la plus petite dose.
Ce médicament, n’est pas miraculeux. Il ne rend pas heureux et les pensées délirantes continuent. En même temps, on lui demande juste de calmer l’anxiété. Pour le reste, j’ai mon traitement habituel. J’avais arrêté d’écrire, de lire et de regarder des films…
Aujourd’hui, je profite un peu de la vie, même si elle est assez pauvre. Je suis retourné à mon association de patients avec plaisir et je me fais une séance de cinéma, à la maison l’après-midi.
J’espère, que je n’aurai pas de coup dur à gérer trop rapidement. En effet, chaque stress pour une personne atteinte de ma pathologie, est un vrai enfer à vivre. C’est aussi pour cela que j’ai mes habitudes et je n’en change pas souvent. Il ne faut pas qu’un évènement imprévu ne survienne, de santé ou même un petit détail, provoquant un sentiment de mal être.
Pourriez-vous avoir un ami schizophrène?