En me réveillant sous sédatif, ce matin à 6 heures, je me suis rendu compte que j’avais oublié de sortir les poubelles.
Chaque appartement le fait à tour de rôle. J’étais encore assommé par le Tercian, puissant neuroleptique, avec effet sédatif, que j’avais pris la veille. Je suis quand même descendu dans le local poubelles, pour sortir les sacs de détritus et les déposer sur le trottoir. Heureusement, les éboueurs n’étaient pas encore passés.
Puis très vite, je me suis installé devant la télévision. C’est mon occupation principale. Cela fait plusieurs années, que je ne me suis pas éloigné à plus de quelques kilomètres, autour de mon logement. Mon psychiatre m’avait dit que je souffrais de phobie sociale, en plus du reste.
Le soleil s’est levé et j’ai pu me rendre compte que la météo était exécrable. Nous sommes le samedi 27 décembre 2014, j’ai 36 ans. De mon canapé, je peux voir et entendre les bourrasques de vent qui viennent claquer la pluie contre les fenêtres.
Je vais encore passer un weekend seul. J’ai fait quelques tentatives pour inviter des amis chez moi. Assez vite, leur présence m’était devenue insupportable.
Je me sentais comme bousculé par leurs propos et énervé qu’ils touchent à tout dans mon appartement. J’ai coupé les ponts avec eux.
J’ai froid. L’unique radiateur de mon séjour n’est pas assez puissant pour réchauffer la pièce. Je vais peut-être aller faire un tour dans l’hyper marché juste à côté de mon domicile. Il m’a fallu des années, pour affronter les crises d’angoisses que la foule provoquait sur moi. Encore aujourd’hui, je ne m’y attarde pas trop et je vais à l’essentiel, c’est-à-dire pour l’alimentaire, lorsque mon réfrigérateur est vide. Je prends juste un grand sac, pour évacuer les lieux rapidement, au cas où.
Je vais devoir aussi préparer la soirée du 31 décembre. Une soirée calme, tout seul chez moi, avec peut être un petit extra pour le repas, sans me coucher tard, à cause de l’effet sédatif de mon traitement.
J’ai hâte que cette année se termine.