Ce matin, le soleil a inondé l’intérieur de mon appartement. Il fallait juste cela pour que je me sente bien. Une routine s’était mise en place. Aller nourrir le chat de mes parents, pendant leur absence. Il avait vraiment faim, ouvrant sa gueule en grand et donnant de larges coups de langue, pour avaler un mélange qui moi me donnait envie de vomir. Dans ces moments-là, il n’avait peur de rien et se comportait en vrai félin.
D’habitude anxieux, je commençais à m’habituer au vide que l’absence de mes parents provoquait.
Malgré tout, je ne maîtrisais pas toutes mes peurs et j’en étais un peu agacé. J’aurai voulu être complétement autonome. Je n’arrivais pas encore à prendre le bus. J’avais trop peur de faire une crise d’angoisse à l’intérieur. A force de solitude, je commençais à ne plus aimer les gens, leurs odeurs, leurs rires et leurs cris… Dans un espace clos comme un transport en commun, ça peut être fatal.
Vivre avec la peur au ventre rend méfiant. Cela faisait assez longtemps que je ne faisais plus confiance en mes contemporains. En comme souvent, ça devenait un cercle vicieux.
J’avais quand même eu le courage d’aller marcher 40 minutes. Je m’étais éloigné de chez moi, jusqu’au moment ou un voyant à l’intérieur de mon cerveau, avait clignoté « peur ». J’avais alors fait demi-tour.
De temps en temps, mon smartphone sonnait et un message électronique accompagnait une photo, de skieurs faisant la pose sur une montagne. C’était mes parents.
A par cela, je n’avais pas fait grand-chose de ma journée. Sans trop m’en apercevoir, le soleil était parti éclairer un autre hémisphère, me laissant dans le noir. De pâles lumières qui n’éclairaient qu’à quelques mètres autours d’eux, n’arrivaient pas à rivaliser. Je devais alors fermer les volets de mon appartement, pour ne plus avoir peur.