Les temps sont durs. Je me réveille le matin, vers six heures et tout de suite une angoisse m’envahit. Mes mains tremblent. Je fume la seul cigarette de ma journée accoudé à mon appui de fenêtre. Parfois je déjeune un peu et d’autres fois non. J’ai le ventre vide mais cela ne me gêne pas. Je suis trop mal pour avaler quelque chose. Une fois la cigarette terminé, je ne prends pas mes médicaments tout de suite, car à cause du stress et de la cigarette, j’ai tendance à vomir. Oui les temps sont durs.
Une fois les médicaments avalés, je sais qu’il faut une heure pour qu’ils fassent effet. Je m’installe devant mon poste de télévision, et j’attends impatiemment, pour aller mieux. C’est long une heure, quand on a des idées envahissantes et la caboche qui déconne.
En ce moment, je n’arrive plus à prendre le bus. Le regard des autres est trop désagréable. Pourtant, à l’association de patients, je me sens mieux, alors je demande à un porche qu’il me conduise.
C’est derniers temps, je n’avais plus la force d’écrire, c’était un exercice trop dur. Je m’installais devant mon écran d’ordinateur et au bout d’une phrase, je n’en pouvais plus. Je retournais alors m’installer dans mon canapé pour regarder les chaines d’information en continu. Je passe de nombreuses heures dans mon canapé. Je vis dans un petit appartement et les lattes de mon canapé me font mal à la fin de la journée. Oui les temps sont durs.
Je ne supporte plus de vivre entres ces quatre murs, et surtout d’avoir comme seule occupation, cette télévision qui m’abrutit chaque jour un peu plus. J’ai bien l’impression de ne faire que survivre. Je n’arrive toujours pas à m’éloigner de mon domicile, tout seul. Je ne peux rien faire sans l’aide de quelqu’un. Heureusement que mes parents sont là. Mais je me sens tellement dépendant.
Ce matin pourtant, j’ai pris l’autoroute en voiture avec mon père pour aller voir de la famille qui habite à 45 minutes. A l’aller, je me sentais bien. Au retour, une boule avait pris place dans mon ventre, sans trop savoir pourquoi.
Tout à l’heure j’ai rendez-vous chez ma psychiatre. Je vais pouvoir lui parler de ces nombreux moments où j’ai envie d’en finir. Ce qui me retient est que cela est définitif, sans pouvoir faire marche arrière.