CBD et schizophrénie

Il y a 3 semaines, j’ai racheté une fiole de CBD, en huile. J’ai pris régulièrement quelques gouttes, sous la langue. Il y a des études qui donnent à cette plante des vertus antipsychotiques et anxiolytiques. Voilà pourquoi elle intéresse tant les personnes souffrant de schizophrénie. Déjà, je ne me suis pas senti plus délirant. Je me suis même montré plus sociable. J’ai aussi pu profiter de quelques soirées, dans une ambiance sereine, sans aller me réfugier dans mon lit pour fuir les idées envahissantes et angoissantes.

CBD schizophrénie
CBD schizophrénie

J’ai arrêté de prendre du CBD du jour au lendemain, une fois ma fiole vide. Je pense malgré tout ne pas en racheter tout de suite. J’attends plus de certitudes médicales sur ce produit. Je n’ai pas eu de sentiment de manque.

Ce matin, j’ai chaussé mes baskets pour une séance de course à pied, après une forte envie de faire du sport et de prendre soin de moi. Un bien être s’en est alors suivi. J’espère reconduire cela le plus souvent possible.

Mais cet après-midi, l’ennuie commence à pointer le bout de son nez. Je suis face à mes écrans, dans mon canapé. Je n’ai pas grand monde à solliciter pour discuter.  Et à travers la télévision, il n’y a pas de voix qui me seraient secrètement destinées, comme je le croyais lorsque j’étais délirant, il y a quelques années.

De même, dans la rue aussi, les gens ne communiquent pas secrètement avec moi.

Ces épisodes ont duré de nombreuses années, avant d’être hospitalisé et d’avoir un traitement médicamenteux. Aujourd’hui tout n’est pas complètement réglé. Il m’arrive encore de m’écarter de la réalité, d’avoir des crises d’angoisse aiguës… Et elles sont plus dures à gérer lorsque je suis à l’extérieur de mon domicile.

Entre mes quatre murs, je suis moins soumis aux stimuli et aux dérives de mon cerveau. En tout cas, je ne suis pas dans d’intenses souffrances.

Luttons contre la stigmatisation des personnes souffrant de schizophrénie

Cet après-midi, à une heure de grande écoute sur une chaine d’information en continu, on a pu voir l’interview d’un schizophrène. Le but de cette entretient était de lutter contre la stigmatisation dont les schizophrènes sont victimes. Cet homme donc, qui a entre 30 et 40 ans, a expliqué son parcours. Sa première crise, le diagnostic tardif…  Et sa stabilisation grâce à un traitement médicamenteux. Aujourd’hui il travaille comme aide-soignant.

Stigmatisation schizophrénie
Stigmatisation schizophrénie

La journaliste, médecin de surcroît, a rappelé la non dangerosité dans 99 pourcents des cas des personnes atteintes par cette pathologie.

L’intervieweuse a insisté pour dénoncer un cliché qui a la vie dure. « La schizophrène serait un dédoublement de personnalité ». Ce qui est totalement faux. Nous ne le redirons jamais assez.

Je fus très heureux de voir ce sujet abordé à la télévision.

Même si cela a réactivé quelques-uns de mes délires et m’a éloigné de réalité pendant quelques minutes. Je me suis souvenu de ma période estudiantine. De ces classes ou j’avais l’impression que tout le monde parler de moi de manière hostile. C’était tellement envahissant est insupportable que je devais sortir de salle. A la limite d’exploser.

Aujourd’hui, avec les médicaments, je pense être stabilisé. Même si très souvent dans la rue, je m’imagine croiser Dieu, incarné dans tel ou tel personne.

Ce matin, j’ai quand même eu motivation d’aller courir un peu. Cela m’a fait beaucoup de bien.

En cet fin d’après-midi ou le soleil brille, je tourne un peu en rond. Il va être l’heure d’avaler mes comprimés du soir. Je vais essayer de rester humble et de ne pas me laisser envahir mes délires de toute puissance. Cela me nuit beaucoup dans mes relations avec les autres, et les délites. Il faut que je me dise régulièrement dix fois dans ma tête, que je suis un humain comme les autres.

Un schizophrène énervé

Un réveil en transe à 6 heures du matin. Je ne me suis pas rendormi. Je n’en n’étais pas capable. Comme si des années de colère étaient restées enfuies en moi et s’étaient libérées d’un seul coup. Quelques heures plus tard j’avais retrouvé un peu de sérénité.

Un schizophrène énervé
Un schizophrène énervé

Pourtant hier dans la soirée, je ne m’étais pas senti aussi bien depuis bien longtemps. J’avais passé une partie de mon temps à vapoter, en regardant les étoiles depuis ma porte fenêtre ouverte. J’aurai aimé que ce moment dure toujours.

Là je suis un peu éteint. Le bourdonnement d’une abeille solitaire en train de faire un nid m’agace un peu. Elle est juste dans l’entrebâillement de ma porte fenêtre.

De temps en temps, je prends un bonbon au CBD et je lève la tête pour regarder l’écran de ma télévision. De l’autre côté, les rayons du soleil commencent à me chauffer le dos.

Dans une semaine j’ai rendez-vous chez ma psychiatre. Déjà il y a un mois, elle m’encourageait à partir en Suisse pour y bénéficier de soins. J’ai créé une cagnotte en ligne pour m’aider au financement de ce projet, voir ici.

Je commence à devenir nerveux. Le bourdonnement de l’abeille est passé de gênant à insupportable. Je vais faire quelques exercices de respiration. Heureusement je vis seul dans mon appartement. Je n’ai personne sur qui passer mes nerfs. Bien que je sois contre toute forme de violence.

J’ai quand même fermé ma porte fenêtre. Tant pis pour les nids. Mais mon calme n’est pas encore revenu totalement. J’ai envie de retourner la table qu’il y a devant moi.

Je vais aller marcher un peu pour me détendre. Je suis encore énervé. Mardi, l’association de « patients » rouvre ses portes. Cela va me faire du bien de voir un peu de monde. Si j’arrive à prendre le bus pour m’y rendre.

Schizophrénie et meurtre

Les schizophrènes sont-ils de dangereux criminels ?

Déjà il faut expliquer aux quidams que la schizophrénie n’est pas un dédoublement de la personnalité. Cette pathologie s’appelle trouble de la personnalité multiple. A ne pas confondre.

Pour revenir à la schizophrénie, je peux d’abord vous parler de mon cas. J’ai fait deux crises de schizophrénie aiguës. A chaque fois je n’étais plus moi-même. J’ai littéralement explosé. Je me suis mis à hurler dans la rue. Je ne voulais plus qu’on m’approche. Mais jamais je n’ai agressé physiquement quelqu’un. A la première crise, j’ai même dû éviter certains coups de poings des gens autour de moi, qui avaient surement peurs. Je voulais juste évacuer ma rage, en hurlant. A la deuxième, j’ai subi la violence des pompiers qui m’ont attrapé pour me sangler dans leur véhicule. Je n’ai pas résisté.

J’ai vécu de grands moments de tensions intérieurs, des dizaines de fois. Surtout dans mes relations avec mes parents. Mais jamais je n’ai touché à un seul de leurs cheveux. Je préférais partir, fuir.

De plus, tout cela s’était avant d’avoir un traitement antipsychotique. Qui a profondément clarifié mes pensées.

Schizophrénie et meurtre
Schizophrénie et meurtre

Aujourd’hui je sais gérer les contrariétés, les reproches, les frustrations… Je suis beaucoup plus calme.

De plus, parmi mes nombreux amis schizophrènes, je n’ai jamais eu à subir la moindre violence physique. Et cela fait des années que je côtoie mes semblables.

Alors bien sûr, il y a de terrifiant faits divers. Mais statistiquement les schizophrènes ne sont pas plus dangereux pour les autres que le reste de la population. Nous sommes 600 000 en France. Imaginez un peu si nous étions de dangereux criminels ? Le pays serait à feu et à sang. Or ce n’est pas le cas.

Vivre en bonne harmonie avec un schizophrène stabilisé, devrait être tout à fait banal dans l’esprit de la population.

La famille d’un schizophrène

Hier chez mes parents étaient réunis une partie de ma famille pour l’anniversaire de ma sœur. En général, les jours qui précèdent ce genre d’évènement, je suis impatient. Mais systématiquement, le moment venu, je suis en souffrance. Hier n’a pas fait exception à la règle. Ce sont souvent d’interminables repas, dans lesquels je parle très peu. Je ne suis pas du tout à l’aise en société. Je regarde envieux mon frère, qui lui l’est. Une fois le gâteau mangé, et tout le monde reparti, il m’a fallu deux bonnes heures pour retrouver un peu de sérénité.

La famille
La famille

Pourtant j’aime ma famille.

Ce matin, j’étais heureux de me retrouver seul dans mon appartement. J’ai pu mettre en place mes petits rituels, que j’affectionne tant.  Pas de pression. Le dimanche sera calme. Il n’y aura que mon frère chez mes parents. Nous allons juste déjeuner ensemble chez ces derniers. Je vais pouvoir profiter de mon canapé… Même si parfois je le déteste aussi.

Aujourd’hui, dans l’hypermarché à côté de chez moi, j’ai fait quelques courses à l’ouverture. On y voit plus ou moins toujours les mêmes têtes. Ils y achètent leur alcool pour la journée.  De mon côté, je me suis contenté d’un peu de pâte et d’emmental.

Sinon, je continue à vous tenir au courant de mon projet de voyage en Suisse Romande, pour rencontrer une assistante sexuelle. Le temps passé avec elle coûterait pour 1h30, 150 euros. Il faut savoir qu’elles ont suivi une formation d’un an, et qu’elles travaillent en plus de cette activité avec les personnes handicapées. Comme me disaient une assistante sexuelle que j’ai eu au téléphone. Elles font cela avec le cœur.

Le temps passe vite. Je vais devoir vous laisser pour aller dire bonjour à mon frère. Il est plus jeune que moi de deux ans. Nous nous entendons assez bien.

La porte fenêtre d’une personne souffrant de schizophrénie

L’après-midi risque d’être longue. Les minutes s’écoulent lentement. Tictac… Mais pourtant, rien ne peut les arrêter. Mon visage se ride et mes cheveux tombent… Mon corps perd petit à petit de sa vigueur. Il m’en reste encore pour satisfaire une femme mais pour combien de temps ? Un jour il sera trop tard.

porte fenêtre
porte fenêtre

Le ciel gris me donne le cafard. La porte fenêtre de mon appartement est ouverte et je n’entends presque rien. Je suis peut-être déjà un fantôme. Il faudrait que je parle à quelqu’un pour me sentir vivant. Je vais aller faire un tour dans la rue pour humer l’air, prendre un passage piéton…

Un ami est parti sur la côte. Il va prendre un peu de bon temps. Il a bien raison.

Je viens d’avoir des nouvelles de « corps solidaires », pour mon projet. Cela devient de plus en plus réel. J’en suis heureux.

En attendant, le silence est assourdissant. De temps en temps je lève tête pour regarder l’écran de ma télévision, dont le son est coupé. Les images multicolores me sautent à la figure.

Quand même, derrière moi, une abeille solitaire fait son nid en terre dans un creux de ma porte fenêtre. Malheureusement pour elle, je le détruis involontairement à chaque fois que je ferme cette dernière. Pourtant obstinément, elle recommence tous les jours.

Une odeur de fruits rouges a envahi pour appartement et s’évacue doucement dehors. C’est la vapeur produite par ma cigarette électronique. C’est peut-être cela qui attire les abeilles…

Quelques fois même, mon alarme de protection contre les incendies se déclenche. Je laisse donc ma porte fenêtre ouverte.

Je tourne la tête vers mon horloge et je peux voir que le temps s’est accéléré. Il est relatif.

Pourtant, un sentiment de mal être s’est installé. Sans que je ne puisse en expliquer la cause. Je vais fermer ma porte fenêtre.

Schizophrène et encore ce matin, je ne suis pas en trop mauvaise forme.

Comme souvent je me sens bien le dimanche matin. Cette journée ne fait pas exception à la règle.  De plus, mon antidépresseur me donne un sacré coup de pouce.  Je chante tout seul chez moi. Je ne pense pas avoir d’idées délirantes à ce moment précis. Cependant, j’ai l’impression d’avoir toujours été psychotique. Aussi loin que je me souvienne. J’avais juste réussi à le caché. Jusqu’au jour où j’ai explosé. Vers l’âge de 20 ans. Une terrible surprise pour toute ma famille. Pour mes parents cela a dû être très dur. Même s’ils ne le montrent pas.

Je souffre de schizophrénie
Je souffre de schizophrénie

Dans quelques minutes je vais avaler mes pilules de la mi-journée. Sans elles, je vis un véritable cauchemar.  Alors je n’oublie jamais de les prendre.

Il a fallu des années et des années pour que j’accepte de dire que je suis une personne qui souffre de schizophrénie. Aujourd’hui je le revendique dans mon blog. Je veux même militer pour que nous en soyons plus stigmatisés…

Il faudrait que nous descendions tous dans la rue !!! Nous sommes 600 000. Cela ferait un sacré ramdam. Enfin c’est plus un rêve….

Demain, l’association de « patients » rouvre ses portes après le weekend. Depuis quelques semaines, j’arrive à mis rendre en bus, seul, pour l’aller et le retour. J’en suis assez fier. Il y aura peut-être Thierry, avec qui je m’entends assez bien. Nous parlons souvent de cigarette électronique, que nous utilisons tous les deux. Cela fait deux ans que je n’ai pas touché à une vraie cigarette.

Mon ventre vide commence à me rappeler à l’ordre. Je ne sais pas encore ce que je vais me faire à déjeuner. Ce sera surement des pâtes. Autant par soucis économique que par facilité de préparation. J’espère être aussi en forme, après le repas et pendant l’après-midi. C’est souvent plus compliqué.

Je souffre de schizophrénie mais je ne me sens pas trop mal

Je ne me sens pas trop mal aujourd’hui. Je suis plutôt content. Cela fait quelques jours que je ne suis pas en souffrance. C’est appréciable. J’espère que cela va durer. Mais quand même, le soir vers 22 heures, j’ai hâte d’être au lendemain matin. Je n’aime pas trop ce moment de la journée, entre deux rives.

le moral est bon
le moral est bon

Cependant, avant de me mettre dans mon lit. Je vérifie pendant 10 minutes que tout est bien éteint et fermé, (plaques de cuissons, réfrigérateur, ampoules…). Ce sont de véritables tocs de vérification. C’est usant.

Sinon, je continue mon petit bonhomme de chemin avec l’association Corps Solidaires. C’est une association Suisse Romande pour l’assistance Sexuelle des personnes handicapées. Cela coute un peu d’argent. J’ai donc créé une cagnotte à ce sujet.

Ce matin quand même, je suis allé voir mon médecin généraliste. Une dépigmentation de la peau, sur le visage et sur les mains, m’oblige à quelques soins. Heureusement ce n’est pas grave et pas contagieux. C’est juste pour le côté esthétique que c’est embêtant.

Depuis, je me suis installé dans mon canapé. C’est un peu un rituel l’après-midi. Le soleil baigne mon appartement d’une douce lumière, chaude et rassurante. Avec les reflets, je n’arrive plus à voir pleinement l’écran de mon téléviseur.

Lundi, je vais retourner à l’association de « patients ». L’animatrice absente la semaine dernière, sera de nouveau présente. C’est un peu mon seul lieu de socialisation.    

En attendant le weekend risque d’être long. La solitude sera pesante. Surtout le dimanche. J’irai peut-être dire bonjour à mes parents. Ils sont toujours contents de me voir. Il faut dire que les concernant, j’ai mis de l’eau dans mon vin. Je suis beaucoup plus calme et je ne m’emporte plus à la moindre remarque. J’ai longtemps été quelqu’un d’énervé. Bêtement, ou dans mes délires…

Un schizophrène en forme

Je ne suis en trop mauvaise forme aujourd’hui. Je souffre juste d’un mal de tête. Ce n’est vraiment pas grand-chose. Ce matin, j’ai commandé du CBD sur internet. Cela faisait de nombreux mois que je n’en n’avais pas consommé. On verra bien. Je recherche surtout l’effet anxiolytique, déstressant et antipsychotique…

schizophrène en forme
schizophrène en forme

En effet, je suis sujet à des délires d’interprétation. Il y a une heure ou deux chez mes parents. J’ai imaginé dans une discussion qui n’avait rien à voir avec moi, que ces derniers me reprochaient de me prendre pour dieu.

De plus, j’ai toujours peur d’être le responsable d’un drame. Par exemple, ça m’angoisse d’imaginer que je n’ai pas bien fermé le congélateur, et qu’il s’en suivrait un incendie meurtrier. Ce genre d’angoisse m’assaille pour presque tout, et plusieurs fois par jour. Je vérifie alors tout dix fois.

Ce matin, je suis allé à l’association de « patients ». Cela m’a fait du bien. J’ai pu discuter de tout et de rien avec les autres adhérents. Nous étions réunis pour l’activité théâtre.

Dans le bus pour rentrer à mon domicile, le trajet s’est déroulé sans angoisse. Mais je ne regarde que rarement les autres passagers. Je préfère me mettre derrière le conducteur et me plonger dans l’écran de mon smartphone.

Sinon, je continue à me préparer pour mon projet de voyage en suisse romande, pour rencontrer des aidants sexuels. C’est légal dans ce canton. Je serai accompagné d’un éducateur, pour la route. J’ai créé une cagnotte pour les frais engendrés.

A me retour, je pourrai en faire la promotion en France.

Demain soir, je serai en weekend. Je vais peut-être m’acheter une ou deux bières pour marquer le coup. Voila mon mal de tête qui revient. Je vais devoir vous laisser. Je vais aller me prendre du paracétamol avec un grand verre d’eau.

Le travail adapté lorsque l’on souffre de schizophrénie

L’heure est à l’ennui. Passer toutes ses après-midis à ne rien faire ou presque, finit par taper sur le système. Le cerveau se met en marche et les idées envahissantes ont toute l’attitude pour s’exprimer. C’est désolant.  Une abeille que vient de rentrer dans mon appartement m’occupe l’esprit quelques secondes.  

travail adapté
travail adapté

J’ai envie de voyage. De rencontrer du monde. De plonger mes pieds dans l’eau turquoise des mers du sud.

Il faut que je me reprenne et que j’arrête de rêver. Dans un premier temps, trouver du travail serait un bon point de départ. Mais avec l’âge, j’ai oublié ce que j’avais appris dans mes études.

Déjà à cette époque-là, ça commençait à en plus aller pas très bien. J’ai quand même eu la force d’obtenir un DUT.  Avant de sombrer définitivement.

Et puis il faudrait que le travail soit adapté.

J’ai déjà fait quelques tentatives qui se sont soldées par des échecs.

Dans un mois j’aurai 41 ans. Et autant de centaines d’heures à ne rien faire, allongé dans mon canapé, seul.

Je n’ai pas vu le temps passer.

Tous les matins de la semaine je vais quand même dans une association de « patients ». C’est mon seul moment de socialisation.

Le reste du temps, je vis reclus dans mon appartement. Il est rare que des gens y rentrent. Je ressens cela comme une intrusion.

Je vous en ai déjà parlé mais j’ai toujours mon projet de voyage en suisse romande qui me tient à cœur. Cela pourrait se faire avant les vacances d’été. Je croise les doigts. Il y a toujours ce chien qui aboie, dans le jardin d’à côté. Je suis obligé de fermer ma porte fenêtre. Cela fait au moins deux heures qu’il se plaint lui aussi d’être seul. Je ne lui en veux pas. Je le comprends même.