Il y a 3 semaines, j’ai racheté une fiole de CBD, en huile. J’ai pris régulièrement quelques gouttes, sous la langue. Il y a des études qui donnent à cette plante des vertus antipsychotiques et anxiolytiques. Voilà pourquoi elle intéresse tant les personnes souffrant de schizophrénie. Déjà, je ne me suis pas senti plus délirant. Je me suis même montré plus sociable. J’ai aussi pu profiter de quelques soirées, dans une ambiance sereine, sans aller me réfugier dans mon lit pour fuir les idées envahissantes et angoissantes.
J’ai arrêté de prendre du CBD du jour au lendemain, une fois ma fiole vide. Je pense malgré tout ne pas en racheter tout de suite. J’attends plus de certitudes médicales sur ce produit. Je n’ai pas eu de sentiment de manque.
Ce matin, j’ai chaussé mes baskets pour une séance de course à pied, après une forte envie de faire du sport et de prendre soin de moi. Un bien être s’en est alors suivi. J’espère reconduire cela le plus souvent possible.
Mais cet après-midi, l’ennuie commence à pointer le bout de son nez. Je suis face à mes écrans, dans mon canapé. Je n’ai pas grand monde à solliciter pour discuter. Et à travers la télévision, il n’y a pas de voix qui me seraient secrètement destinées, comme je le croyais lorsque j’étais délirant, il y a quelques années.
De même, dans la rue aussi, les gens ne communiquent pas secrètement avec moi.
Ces épisodes ont duré de nombreuses années, avant d’être hospitalisé et d’avoir un traitement médicamenteux. Aujourd’hui tout n’est pas complètement réglé. Il m’arrive encore de m’écarter de la réalité, d’avoir des crises d’angoisse aiguës… Et elles sont plus dures à gérer lorsque je suis à l’extérieur de mon domicile.
Entre mes quatre murs, je suis moins soumis aux stimuli et aux dérives de mon cerveau. En tout cas, je ne suis pas dans d’intenses souffrances.