Fin d’après-midi angoissante. C’est souvent pendant cette période de la journée, que mes peurs sont les plus fortes. En effet, la solitude et l’inactivité pèsent sur mon état psychique. L’existence apparait comme un jour sans fin ou les souffrances vont aller croissantes, sans pouvoir mourir.
J’ai toujours été quelqu’un avec beaucoup d’imagination, comme on dit. C’est une façon élégante de dire que je ne suis pas trop dans le réel, que je suis décalé.
Pourquoi, parfois je me sens si seul ? J’ai bien ma famille qui heureusement n’est pas trop loin mais quand même.
A l’âge où je devrais avoir fondé un foyer, je me bats pour oser sortir de mon appartement. Et puis je me méfie des autres. Si je leur dis que je suis schizophrène, je serais encore plus isoler.
Je dois donc faire semblant.
Je suis embrouillé, ce soir. Les connexions ne se font pas correctement dans mon cerveau. Mon texte me parait décousu.
Oui, j’y reviens. Je me sens si seul, comme perdu dans une forêt la nuit avec des cris menaçants tout autours. Je n’ose pas crier au secours de peur d’attirer les loups.
Les personnes en qui j’ai confiances n’existent pas, ou alors, je ne les ai pas encore rencontrées. Au final, on n’est toujours face à soit même.
La personne que l’on voit dans le miroir le matin, est toujours la même, avec des rides en plus. Les amis d’un jour, deviennent parfois des gens qu’on veut oublier à tout prix. Je suis content alors de n’avoir pas trop parler.
Je n’ai pas confiance, c’est peut-être cela le problème. Et puis, il y a cette vitre entres nous. Ce corps dont on n’est « normalement » le seul propriétaire. On n’y est prisonnier, aussi. Les douleurs, on ne peut les partager. Vous me comprendriez peut être un peu plus.