Aujourd’hui j’ai réussi à sortir. J’ai même pris le bus malgré le monde. A l’intérieur des transports en communs, dans cette ville moyenne, la population est plutôt défavorisée. Les gens sont de toutes les origines. Pour passer le permis de conduire voiture, il faut sortir une grosse somme d’argent et acheter le véhicule… Bref, nous sommes les français les plus nécessiteux, entassés pour de longues minutes, à devoir attendre que l’autocar veuille bien nous ramener chez nous.
A l’association de patients en souffrance psychique, une pauvre adhérente sous tutelle, vit depuis deux jours sans électricité. Elle était assez énervée et hurlait dans le téléphone à la directrice de la structure qui gère son argent et ses papiers. J’en aurai fait de même.
C’était la rentrée après deux semaines de fermeture et les adhérents étaient bien contents de retrouver un lieu convivial pour échanger, sortir de leur solitude et régler leurs problèmes administratifs…
C’est incroyable, le nombre de personnes qui à un moment de leur vie sombrent dans la dépression ou folie. Nous avons dû appeler les pompiers. Une dame était venue après avoir avalé une boite complète d’anxiolytiques. Elle a eu droit à un lavage d’estomac à l’hôpital.
Ça m’a quand même fait du bien de revoir tout ce beau monde. Je me sens à l’aise dans cet élément et lorsqu’il y a des crises à gérer. Les maladies psychiques peuvent anéantir les personnalités les plus fortes. Une autre femme était en pleur et voulait revendre sa maison parce qu’elle n’était plus capable, depuis plusieurs semaines, de s’en occuper. Elle avait le visage pâle et les traits tirés, à force de passer ses jours et ses nuits dans son lit, en entassant la vaisselle sale et les poubelles.
Il était temps que les vacances se terminent. J’ai pu, avec l’animatrice, remonter le moral de chacun.