Troisième matin, je continue mon sevrage. Les anxiolytiques me manquent. Je commence à douter, mais il faut que je tienne bon.
J’ai éteint la télévision pour écrire. Il y a comme un vide. Je la rallume, juste pour avoir un fond sonore. Les clips musicaux s’enchainent les uns après les autres.
C’est ma principale occupation, avec le vapotage. Je peux rester des heures dans mon petit logement vieillot, à tourner en rond.
Parfois, je m‘interroge sur le sens de ma vie. Ce n’est pas une bonne idée. J’essaie alors de chasser le plus rapidement possible ce genre de pensée.
Il faut réfléchir à des choses simples et concrètes. Le prochain repas que je vais essayer de me mijoter, ma prochaine balade…
Ouf, ça va un peu mieux. Je prends une grande respiration.
Vivement lundi que je retourne à l’association de patients. Pourtant la semaine, je me dis à quand le weekend. A croire que je ne suis jamais content. Toujours en attente de quelque chose.
Ce midi je me suis bu une bière. Ce n’est pas trop dans mes habitudes. Je l’ai savouré longuement.
Allez, encore quelques heures avant le repos de la nuit.
Tout tourne dans ma tête…
Je regarde par la fenêtre à la recherche d’un point fixe. Parfois une voiture passe devant l’immeuble en face de chez moi. Tout est calme. C’est moi qui suis agité.
Les anxiolytiques me manquent, mais ça va passer m’a dit ma psychiatre. Elle sait ce qu’elle fait. Enfin, j’éspere.
Je suis parti pour ne rien manger ce midi, ni ce soir. Je suis trop angoissé. Demain, je me ferais un bon repas, c’est promis.
J’essaierai aussi de faire un peu de course à pied. C’est bon pour le cardio, m’a aussi dit ma psychiatre. Décidément, que ferais-je sans elle ?