Je me sens plutôt bien aujourd’hui. Le soleil me donne des ailes. Mes parents sont partis en vacances. Je suis donc un peu seul. Pourtant je ne suis pas plus angoissé que cela. Je n’habite pas chez eux, mais leur présence dans la ville est en générale rassurante.
De plus, je me déplace rarement sans un tiers, qui est souvent mon père. Ça peut être compliqué d’être les parents d’une personne souffrant de schizophrénie. Pour moi, ce le fut à une époque. J’avais des relations très tendues avec ces derniers.
Heureusement, depuis plusieurs années, tout est maintenant très cordial.
Même si je sollicite encore mon père assez souvent. Lorsque j’ai des idées envahissantes, par exemple. Je sais cependant que cela peut être fatiguant d’être les parents d’une personne souffrant de schizophrénie. J’essaie donc de régler mes problèmes moi-même et avec ma psychiatre.
Et puis je ne suis pas agressif. En tout cas cela fait bien longtemps que je ne me suis pas énervé.
Je ne supporte pas les disputes. Elles ont un impact assez fort sur moi. Il me faut plusieurs jours pour récupérer. Et le temps de se réconcilier.
Un jour mes parents vont partir définitivement. Cela m’angoisse beaucoup. Je ne sais pas comment je vais réagir.
Enfin pour l’instant, ils ont encore de nombreuses bonnes années devant eux.
Être les parents d’une personne souffrant de schizophrénie, c’est un peu être parent à vie.
En attendant je les laisse profiter de leurs vacances. De temps en temps j’ai un appel téléphonique, pour discuter de tout et de rien. Là, je vais me diriger doucement vers la cuisine, pour me mitonner un bon petit plat. En général, je me prépare des mets assez simples. Souvent des pâtes… Je n’achète cependant plus de plats tout préparés. Cela revient trop cher et c’est moins bon.