Ce matin, les choses ne vont pas trop mal. Je tourne quand même un peu en rond. Comme souvent. De plus, une douleur à l’articulation gauche de la mâchoire, depuis quelques jours, m’a poussé à faire quelques recherches sur internet. Je n’aurai pas du. Je suis maintenant persuadé que cela est grave. Et d’après ce que j’ai lu, ma mâchoire pourrait se bloquer m’interdisant de m’alimenter normalement. J’imagine toujours le pire.
Il y a une heure, je suis sorti un peu dans mon lotissement. Il n’y avait pas grand monde. J’ai salué deux trois voisins. Je n’avais pas vraiment envie de discuter. Je me suis alors contenté d’un simple signe de la main.
Malgré tout.
Je pourrais dire ce matin que je suis heureux. Même si pour mon futur, j’imagine toujours le pire. Je voudrais éviter une nouvelle hospitalisation en milieu psychiatrique. Cela dépendra en grande partie de ma capacité à ne pas trop interpréter les propos des autres. Encore hier, les paroles d’une voisine résonnent dans ma tête, lorsqu’elle m’a dit « soigne toi !!! ». Il s’agissait de mon genou heureusement. Mais moi, dans le flot de la discussion, je l’ai pris comme une mise en garde, concernant mon état psychique. J’imagine toujours le pire.
Dans quelques jours.
Mardi pour être plus précis. Je vais retourner à l’association de patients. J’éspere arriver à prendre le bus pour m’y rendre. Ce n’est pas une action qui va de soi. Il y a le regard des autres passagers, qu’il faut éviter. Ainsi que les crises d’angoisses qu’il faut juguler. Je me suis déjà retrouvé enfermé dans un train. A devoir les gérer. Ce fut l’une de mes pires souffrances. J’ai vraiment cru que j’allais mourir. J’étais comme un papillon pris dans une toile d’araignée. Sachant d’avance, qu’il allait être dévoré. Depuis, je n’ai jamais repris ce moyen de locomotion. Cela fait 20 ans.