Schizophrène, Schizophrène, Schizophrène, ce mot raisonne dans ma tête. Quand je suis face à mon psychiatre et qu’il le prononce, je le regarde bien dans les yeux. Il n’y a pas moyen de le faire changer d’avis.
Un jour dans un hôpital, on m’a appelé comme ça et aujourd’hui c’est comme un deuxième prénom.
Mon psychiatre est sûr de lui. J’ai le doux rêve qu’un jour il change d’avis.
Je me demande ce qu’il se passerait si je portai un t-shirt avec écrit dessus le nom de ma maladie. Les gens me jetteraient des pierres ?
Il m’énerve ce psychiatre. Il a réponse à tout. Quand j’ai fini de parler il prend quelques secondes de réflexion en retenant sa respiration et me donne une explication. Dans son fauteuil de chef d’entreprise parce qu’il a mal au dos, il ne s’énerve jamais…
Il faut que je sois plus malin que lui. C’est comme un combat pour celui qui prendra le dessus sur l’autre.
Je me bats tout seul si cela tombe. Lui il s’en fou et puis il a bien raison. Au bout du compte quand je sors de son cabinet j’ai fait chauffer la carte bleue, toujours avec le même rituelle : prescription de médicaments, carte vital et carte bleue.