Après un repas frugal chez mes parents, je suis rentré dans mon appartement. Il faut dire qu’avec l’âge, ils mangent de moins en moins. J’ai fait la centaine de mètres qui s’éparent leur habitation de la mienne à pied.
J’ai allumé la télévision. C’est un automatisme. Je vis seul alors cela me fait une présence. Il faudrait que je me rachète un nouveau canapé. Le bien est fait de trous et de bosses. Mais financièrement, c’est un peu compliqué.
J’ai vapoté aussi un peu, à la fenêtre, pour éviter que les effluves ne déclanchement l’alarme incendie.
Je n’étais pas en grande forme. Comme si tout mon corps et mon cerveau étaient sur courant alternatifs. Impossible de m’apaiser et de me concentrer. Jusqu’au moment ou j’ai allumé le PC qu’un ami me prête pour quelques semaines. Face à la page blanche, que je noircissais petit à petit, j’ai retrouvé de la sérénité.
Mais hier soir, une violente envie de me mettre une balle en pleine tête est arrivée sans prévenir. J’étais dans un état second. Je voulais « crever ». Heureusement pour moi, avant que cet état d’esprit ne s’installe, j’ai reçu l’appel dans ami, un peu bavard. C’était Bertrand, psychotique et alcoolique. Nous avons discuté et cela m’a fait du bien. Une fois raccroché, j’ai pu reprendre tranquillement le cours de ma soirée. Il sort avec une femme bipolaire, qui rompt avec lui toutes semaines pour mieux revenir après.
Ce matin, je suis allé à l’association de patients, à peine une demi-heure. Trop loin de chez moi, je n’avais qu’une seule hâte, retrouver mon appartement. Je me suis donc dépêché de prendre rapidement le bus du retour. J’ai quand même vu quelques adhérents et amis, qui me trouvent peu bavard. J’ai toujours été comme cela, pas très loquace. Je ne m’en rends cependant pas compte.