Manque de motivation aujourd’hui. Je fais les choses de manière automatique, sans réfléchir. Ce matin j’ai pris le bus. Je me suis mis à une place bien au fond, à l’abri du regard des autres. Comme toujours, les nombreux feux rouges ont ralenti la progression du car. Je n’étais pas agacé. Ça me passait au-dessus de la tête. Comme si rien n’avait d’importance. Un manque de motivation, une sorte de léthargie, me conduisaient vers une journée ordinaire.
Pourtant, tout doucement, à l’association de patients, je suis devenu agacé. Les autres m’énervaient. L’animateur était assis, entouré par les adhérents. Je me suis lâché en le charriant ouvertement. J’en avais besoin pour faire redescendre la pression. Il fallait que je me lâche. Cela a eu le mérite de mettre de l’ambiance et de faire rire l’assemblée.
Puis, l’envie de revenir chez moi à repris le dessus. Il fallait que je m’isole. En traversant une grande place ensoleillée et pleine de monde, j’ai eu une crise d’angoisse. J’avançais de plus en plus vite, tête baissée, pour arriver à mon arrêt de bus.
Une fois chez moi, je n’avais plus aucune motivation. Je savais que j’allais passer le reste de la journée seul. Cela me déprimait.
Je n’avais plus en moi, cette petite étincelle qui fait que nous nous mettons en action. Je me suis installé dans mon canapé. Je n’ai pas eu la force d’allumer la télévision.
Dehors, avec la fenêtre ouverte, je pouvais entendre la musique des voisins. Je n’ai pas eu la motivation de leur dire de baisser le son. C’était l’heure de manger, mais je n’avais pas faim, et encore moins le courage de me préparer un repas.
Je me sentais loin de tout, les stimuli extérieurs me parvenaient de manière déformés. J’étais dans un épais brouillard. Même physiquement, je me sentais fatigué.