Je suis seul chez moi, ma famille est à plusieurs centaines de kilomètres, loin de chez moi. J’ai tout un sac rempli d’angoisses. J’ai peur de perdre mes clefs quand je sors, j’ai peur de tout… Ma famille est partie il y a 3 jours maintenant. Les deux premiers jours furent les plus compliquées. J’étais sur le fil, j’aurai pu basculer d’un instant à l’autre.
Aujourd’hui dimanche est un autre jour. Je commence à me faire à l’idée. Je fais des allés et retours, chez mes parents pour nourrir le chat. Ce matin, je me suis aperçu qu’il y avait une légère fuite d’eau dans leur garage. J’ai fait appel à un voisin. Ce n’était pas grand-chose et l’homme assez corpulent, m’a donné une claque sur l’épaule, une fois le problème réglé. Je lui ai parlé de mes angoisses sans lui dire que j’étais schizophrène. Je ne sais jamais comment les gens reçoivent une telle annonce.
Le dimanche est un jour un peu compliqué. Tous les magasins sont fermé et je ne peux aller faire ma balade dans le centre commercial pas loin de chez moi. Paradoxalement, me fondre dans la foule pour quelques minutes me fait du bien. Aujourd’hui je ne peux pas.
J’ai un ami qui doit venir chez moi cet après-midi. Je me sentirais moins seul, moi qui n’ai pas eu beaucoup de contacts humains depuis trois jours. C’est un homme de 33 ans, souvent seul lui aussi, vivant chez ses parents et ayant des difficultés psychique, sympathique, mais l’un n’empêche pas l’autre.
Demain, ma psychologue à domicile doit venir à 14h00. Ce sera l’occasion de faire le point avec elle de ce début de semaine. Cela va casser un peu ma solitude. En effet lorsque mes parents sont loin de chez moi, je n’ose plus prendre le bus pour aller en ville. Il n’est alors plus question d’aller à l’association de patients, tout seul. Je dois m’y faire conduire par l’animatrice.