Jacques sait que pour un schizophrène, chaque contrariété ou stress provoquent des souffrances qui l’obligent à aller se mettre dans son lit.
Une fois dans son lit Jacques broie du noir et imagine les pires scénarios. Son environnement se liquéfie. La porte de son réfrigérateur va s’ouvrir malgré qu’il ait vérifié dix fois qu’elle soit bien fermée et mettre le feu à son appartement. En appelant son père, ce dernier va avoir un accident en décrochant au volant. Ou alors, Jacques ne saura plus remplir son dossier d’allocation, l’obligeant à vivre dans la rue.
Jacques prend la couverture pour la mettre sur sa tête pour se couper du monde. Il a vraiment mal et n’est plus capable de rien.
Jacques rêve d’une vie sans stress ou angoisses inutiles.
Dans ces moments la Jacques est comme pris dans les phares d’une voiture. Sa schizophrénie a pris le dessus et il doit attendre une heure ou deux que les choses se calment avant de mettre en pied en dehors du lit.
Et surtout que personne ne sonne à la porte de son appartement, pitié, il ne veut voir personne.
TOC TOC
Les angoisses je connais, les idées obsessionnelles qui traversent la tête et tournent à l’obsession… on se lave et relave les mains 10 fois, on vérifie encore et encore que l’on a bien fait. Pourtant je ne suis pas schizo, j’ai juste des TOCs … la fuite, l’évitement, pour ne pas se confronter à l’angoisse… ce n’est pas la bonne solution, ça ne fait qu’accroitre le problème ! Sur le coup c’est mieux, mais après c’est pire. La solution ? la psychologue, la psychothérapie comportementale, ça marche beaucoup mieux que le psychiatre, lui c’est un médecin, il gère le traitement. Avec la psychologue, c’est un peu comme le Kiné’ la kinésithérapie du cerveau. On apprend tout doucement à se confronter à ses peurs, par petites doses, pour que petit à petit le cerveau arrête d’avoir peur pour rien. Ça marche ! On a moins peur de ce qu’on a l’habitude de faire. On arrive à nouveau à sortir de chez soi, d’abord accompagné puis seul. Bien sur les choses nouvelles continuent à nous angoisser, mais on découvre que ça peut aussi faire du bien, aller faire un tour à la mer, marcher sur le sable, sentir le vent… avec un appareil photo comme compagnon de route, on se sent moins seul, on se sent moins observé quand on a un appareil entre les mains. Et après on peut revoir les photos, ça c’est chouette. Je te souhaite de prendre le train pour aller dans un endroit comme la mer ou la forêt, la semaine il y a moins de monde… et prend des photos. Pour mon proche ça a marché, et comme il sait rester seul des heures, il arrive à prendre des photos d’animaux sauvages, des oiseaux, etc….
Bien sûr il y a des jours difficiles, mais fait toi un projet, et donne toi les moyens d’y arriver. Il y a tant de choses à voir autres que les êtres humains … le bruit des vagues…. L’écume….
J’aimerai retourner à la mer, en train. Lorsque j’étais étudiant, j’avais une chambre sur la côte. De bons souvenirs. Le vent qui souffle et fait virevolter le sable…